Intervention de Arnaud Viala

Réunion du 22 juin 2016 à 9h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Viala :

Ayant abordé la question délicate de l'accès du plus grand nombre aux médicaments les plus performants et les plus innovants, vous avez élargi votre approche en évoquant non seulement le prix des médicaments, mais aussi la surprescription et les dispositifs de santé, questions également fondamentales. Nous sommes tous d'accord sur le fait que la totalité de nos concitoyens doivent pouvoir accéder aux traitements les plus performants. Nous nous accordons aussi à dire que le besoin d'innovation ou d'amélioration thérapeutique est avéré et que, la science progressant, elle doit continuer à en avoir les moyens. Nous vous rejoignons lorsque vous dites que notre industrie pharmaceutique a besoin d'être compétitive et doit rester au premier plan parmi les pays d'Europe et du monde, à la fois parce que c'est la marque de fabrique d'un pays moderne et qu'elle représente une certaine réalité économique sur nos territoires. Enfin, il est vrai que le système de santé tout entier dépend du débat qui s'ouvre.

Comment avez-vous élaboré votre diagnostic ? Le caractère élevé du prix des médicaments est une réalité que nous percevons mais qui doit être étayée par des éléments fiables. Or, la plupart des intervenants qui se sont succédés au cours de ces auditions nous ont confié que ces données étaient parfois difficiles à récolter. Disposez-vous d'éléments de comparaison avec les pratiques d'autres pays semblables au nôtre ? Quelles interrogations faites-vous peser sur la formation des médecins prescripteurs ? Cela me semble une question sous-jacente au problème de la surprescription.

Je souhaiterais par ailleurs évoquer en quelques mots votre campagne actuelle.

Avez-vous interrogé le Gouvernement avant de lancer cette campagne en direction du grand public ? J'avoue ne pas le savoir bien que je me retrouve aujourd'hui orateur de mon groupe en lieu et place d'autres collègues plus spécialistes mais ayant certainement d'autres obligations à cette heure.

En tant que responsables d'associations, estimez-vous que la cible de votre campagne – les 66 millions de Français – ait les outils pour apprécier le message que vous lui délivrez ? Cela me paraît fondamental.

Vous êtes-vous concertés quant à la nécessité d'interpeller les individus ? L'un d'entre vous a affirmé que le problème de la surprescription relevait du système et non de ceux-ci ; j'estime pour ma part qu'elle relève des deux. J'ai néanmoins le sentiment que les Français ont besoin de boîtes de médicaments pour se sentir pris en charge et soignés correctement. Ne conviendrait-il pas, dans le cadre de cette campagne nationale, d'aborder le fait que la responsabilité individuelle du citoyen face au système de santé est engagée dès lors que l'équilibre financier de ce système est en jeu ?

Enfin, j'évoquerai les dispositifs médicaux et l'équité territoriale. Nous avons actuellement des débats consécutifs au vote de la loi santé et concomitants avec la mise en oeuvre des groupements hospitaliers de territoire – qui engendre une angoisse et une inquiétude considérable sur les territoires à faible densité de population et où le coût par individu du dispositif de santé ne sera jamais le même que sur les territoires plus densément peuplés. Il convient donc de veiller au fait que certains arguments pourraient faire de pans entiers de notre territoire national des déserts médicaux.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion