Intervention de Françoise Sivignon

Réunion du 22 juin 2016 à 9h00
Commission des affaires sociales

Françoise Sivignon, présidente de Médecins du monde :

Nous avons certes un regard extérieur, mais également intérieur : Médecins du monde regroupe des bénévoles, des médecins et des soignants qui sont sur le terrain et qui sont aussi des prescripteurs. L'alerte a été donnée sur nos terrains internationaux. Cela fait deux ans que nous interpellons les autorités. Je me félicite que notre collectif fonctionne et de savoir que le LEEM parle de responsabilité sociétale. Cette inflexion est notable. Notre objectif est de mettre ces sujets dans le débat public car jusqu'à présent, nous n'avons pas été entendus. Or, nous parlons tout de même de vie et de mort, et de produits de santé actifs.

S'agissant de l'efficacité des molécules antivirales, le problème est que seules 30 000 personnes, sur les 200 000 qui en auraient besoin, sont mises sous un tel traitement en France. En d'autres termes, on attend que les patients soient à un stade avancé de la maladie pour les mettre sous traitement. Nous sommes donc bien, monsieur Bapt, face à un rationnement et à un tri des personnes. C'est la réalité. Lors d'une de nos récentes conférences de presse, une personne nous a raconté s'être entendu dire qu'elle n'était pas assez malade pour être mise sous traitement.

Quant à la campagne elle-même, elle interpelle aussi les citoyens : ceux-ci peuvent obtenir des réponses en consultant notre site qui présente des fiches argumentaires. Il faut prendre les citoyens pour ce qu'ils sont : des gens responsables. Cette campagne vous interroge bien évidemment mais le débat public consiste bien à questionner le citoyen sur sa façon de fonctionner et à lui fournir des explications – et, encore une fois, celles qui sont données sur notre site comme sur d'autres sont assez claires.

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