En ce qui concerne le maillage territorial, une bonne densité, selon nos estimations, correspondrait une distance de 100 kilomètres entre l'élevage et l'abattoir.
La chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne a repris un abattoir. Cela montre qu'une chambre consulaire peut reprendre des outils économiques. Nos abattoirs vieillissent et font l'objet de restructurations. On peut attendre beaucoup des pouvoirs publics, mais il faut aussi que les agriculteurs, y compris dans l'économie sociale et solidaire, investissent ; même si l'abattage ne gagne pas d'argent directement, il permet un maintien de l'activité dans les territoires et une dynamique de production. Sans abattoir pas d'éleveur et sans éleveur pas d'abattoir. Si l'on ferme les abattoirs, comme le demande le mouvement végan, nous n'aurons plus d'élevage, alors que nous avons été, même si nous sommes en perte de vitesse, le premier pays européen en termes de production animale.
En ce qui concerne la visibilité, la réponse est que cela dépend des productions. Il est difficile de suivre les animaux pour quelqu'un qui fait du porc industriel, par exemple ; de même pour les poulets qui partent à la chaîne. Et plus l'abattoir est éloigné, plus l'éleveur a du mal à aller voir les animaux. Tout est lié ; la restructuration des abattoirs a aussi une conséquence à ce niveau. Pourtant, il est toujours intéressant de voir ses animaux à l'abattoir, ne serait-ce que pour voir s'il répond aux besoins de la filière.
Nous ne sommes pas forcément hostiles aux abattoirs mobiles, là où le maillage n'est pas évident, dans des zones extrêmement reculées, des contextes de circuits courts, s'il n'y a pas moyen de maintenir un abattoir fixe ou d'en créer un.