Intervention de Sylviane Alaux

Réunion du 30 juin 2016 à 10h30
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylviane Alaux :

Plus sérieusement, je partage, Monsieur Venteau, votre point de vue quand vous dites que, si l'animal est mal élevé et mal abattu, la viande n'est pas bonne, et c'est pourquoi je m'interroge sur la qualité de la viande des élevages et abattages industriels, que je dénonce toujours. En tant que consommatrice, je suis convaincue que l'élevage industriel n'offre pas au consommateur un bon produit.

Je suis également convaincue que l'abattoir est par nature un lieu de souffrance, dans la mesure où l'on y donne la mort. Tout doit donc être fait pour minimiser la souffrance de l'animal. Je ne suis pas végétarienne et je ne pense pas que je le serai devenue au terme des travaux de cette Commission d'enquête, même si j'ai maintenant quelques interrogations sur la côte de boeuf ou de porc dans mon assiette.

En vous entendant les uns et les autres, j'ai eu le sentiment que vous vous défendiez plutôt que d'affirmer ce que vous êtes. Il n'y a pas de suspicion de notre part mais cette Commission et les images de L214 nous mettent face à nos contradictions. Nous aimons la bonne côte de boeuf, nous aimons voir le petit veau qui gambade dans le pré, mais il ne faut pas occulter que ce que nous achetons au supermarché n'est pas toujours issu du petit veau dans la prairie… Je dénonce les élevages industriels, dans lesquels la dignité de l'animal n'est pas du tout respectée. Gandhi disait que l'on mesure le degré de civilisation d'un peuple à la manière dont il traite ses animaux…

Notre commission a un rôle d'investigation et, quand nous avons la chance d'avoir devant nous un large panel d'éleveurs, nous sommes aussi demandeurs de suggestions. Vous êtes à cet égard allés très loin dans ce que je demande en tant que consommatrice, et je vous en remercie. Je suis pour ma part favorable à la vidéosurveillance pour peu qu'elle soit bien encadrée. Nous sommes déjà surveillés de partout ; un petit peu plus, un petit peu moins, on ne s'en rendra sans doute pas compte. D'autres professions connaissent déjà la vidéosurveillance : les employés de banque ou de joaillerie sont en permanence sous vidéosurveillance dans leur activité.

Tous ensemble, éleveurs, consommateurs, abattoirs, nous pouvons retrouver un bon consensus dès lors que nous ne perdons pas de vue quatre points essentiels : le bien-être animal, le bien-être des salariés, la sécurité du consommateur et la préservation de l'environnement. Ces quatre points sont indissociables les uns des autres et doivent rendre possible une autre façon d'appréhender ces métiers.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion