Nous l'avons constaté au cours de ces auditions, l'abattoir est un lieu de souffrance. La société est-elle prête à s'engager dans une révolution culturelle pour faire de ce lieu de souffrance un lieu où l'on souffre le moins possible ? N'oubliez pas que l'on s'appuie sur une véritable économie de marché.
Votre livre avait suscité beaucoup d'intérêt en 2009. Dans un article de Mediapart, un journaliste se félicitait d'« une enquête digne de la plus grande rigueur sociologique », et de votre « désir de comprendre le travail de ceux qui tuent les animaux pour nourrir les humains ». Je pourrais en citer d'autres.
Reste qu'on ne fera pas de nous tous des végétariens. On mange de la viande, mais on ne veut pas savoir ce qui se passe avant. On l'a constaté, l'abattoir est un lieu de souffrance pour les animaux. Mais l'élevage et le transport aussi.
Que pensez-vous des abattoirs mobiles ? Avez-vous le sentiment que cela peut réduire la souffrance animale tout en permettant à l'éleveur de vivre de son produit ?
J'ai trouvé votre livre très intéressant. Avez-vous publié par la suite – ou avez-vous envie de publier – des préconisations pour réduire la souffrance animale ? Mais il faut savoir qu'il faudra impérativement répondre à quatre priorités absolues : le bien-être animal, mais également le bien-être des salariés, la sécurité du consommateur et la préservation de l'environnement. On ne peut plus passer outre parce qu'ils doivent conditionner tout ce qui nous unit, nous qui ne sommes pas tous végétariens, au fait que l'animal peut, à un moment ou à un autre, devenir un produit.