La confédération nationale des sociétés protectrices des animaux de France, dont le siège est situé à Lyon, regroupe 260 associations et compte 450 000 adhérents. Si nos associations sont connues pour la défense des animaux de compagnie, elles n'oublient pas les animaux de rente. Nos adhérents sont de plus en plus sensibilisés à cette question. En outre, nombre de nos refuges sont installés sur des terrains qu'ils partagent souvent avec des abattoirs. Cette proximité accroît la sensibilité à ces activités.
La législation en matière d'abattage est relativement bien faite ; c'est son application qui est en cause. Pour nous, le principal problème réside dans le contrôle. Les autres associations penseront sans doute la même chose.
Je n'évoque pas l'abattage sans étourdissement qui pose un véritable problème.
Je cite un exemple, un peu connexe du sujet de cette audition, pour illustrer le fait que la sensibilité des consommateurs est de plus en plus grande : il fut un temps où les carcasses de lapins étaient vendues sur les étals des boucheries avec la tête – la réglementation sanitaire l'imposait pour éviter la confusion avec les chats. Avec l'évolution des sensibilités, la consommation du lapin avait considérablement diminué, les consommateurs ne supportant plus de voir les lapins avec leur tête. Depuis, la vente du lapin en morceaux a été autorisée, et la consommation a pu repartir. Je pense que les conditions d'abattage jouent un rôle dans la baisse de la consommation du boeuf. Je connais des gens qui ne veulent plus manger de boeuf à cause de tout ce qu'ils ont vu ces derniers temps.
Je reviendrai plus tard dans la discussion sur l'abattage rituel. J'ai eu l'occasion de voir, lors de mes études de vétérinaire et de mon service militaire, des abattages rituels qui ne m'ont pas laissé un très bon souvenir.