Je vous remercie pour votre invitation en espérant que cette commission d'enquête aboutisse à quelque chose.
La Fondation 30 millions d'amis est plutôt connue pour la défense des animaux familiers, mais, malheureusement, de plus en plus, elle intervient sur tous types de problèmes.
Nous avons cosigné la lettre demandant au ministère des explications. Dans le cas, déjà évoqué par mon collègue de la fondation Brigitte Bardot, d'un bovin arrivé un samedi à l'abattoir de Vannes, abattu seulement le lundi, après être resté quarante-huit heures avec l'arrière-train cassé, la décision judiciaire a été rendue vendredi dernier : l'abattoir a été condamné à 800 euros d'amende – pas même la valeur marchande de l'animal ! Comment voulez-vous que la sanction soit dissuasive ? On comprend que l'abattoir n'en ait rien à faire du contrôle de l'État. De nombreux abattoirs ont été contrôlés à la suite de la diffusion des vidéos. Trois fermetures administratives ont été décidées, 50 % des établissements ont eu des petits soucis – quatre-vingt-sept mises en demeure et neuf procès-verbaux ont été établis.
En tant que responsable des enquêtes, je constate que la difficulté tient à la preuve de la maltraitance. Sans témoignage, on ne peut rien faire contre le responsable. Dans le cas que j'ai cité, on a eu la chance que les employés montrent ce qui se passe à l'intérieur de l'abattoir et aient le courage de dénoncer les faits. Sans vidéosurveillance, on restera toujours les mains liées. La Fondation 30 millions d'amis demande que la vidéosurveillance soit rendue obligatoire, mais aussi que les mauvais traitements soient reconnus comme un délit. C'est la moindre des choses. La vidéosurveillance est primordiale, non pas pour faire peur, mais pour que l'employé sache qu'on ne manipule pas une vie n'importe comment.