Intervention de Christian Eckert

Séance en hémicycle du 12 juillet 2016 à 15h00
Règlement du budget et approbation des comptes de l'année 2015 — Discussion générale

Christian Eckert, secrétaire d’état chargé du budget :

Je prendrai un exemple simple, que tout le monde pourra comprendre. Vous avez besoin d’emprunter 100 milliards d’euros. Aujourd’hui, les taux d’intérêt sont voisins de 0 % – nous avons émis la semaine dernière 10 milliards d’euros d’obligations autour de 0,16 % à dix ans, mais prenons 0 % pour simplifier. Si vous pouvez emprunter 100 à 0 %, alors vous rembourserez 0 pendant dix ans puis 100 à l’échéance du prêt. Cependant, si vous empruntez 100 à 1 % sur dix ans, vous rembourserez 1 chaque année pendant dix ans, puis 90 au terme. Ces deux options permettent de rembourser 100, ni plus, ni moins. Il n’y a là ni maquillage, ni escroquerie budgétaire ! En vertu des règles comptables, on comptabilise la dette due à la fin de la période de remboursement – en l’occurrence, 90.

Si cette méthode ne concerne pas la totalité de la dette – j’y reviendrai –, elle permet d’en assurer la liquidité. Plutôt que d’investir sur des durées courtes pour bénéficier de taux faibles voire négatifs – aujourd’hui, nos taux sont négatifs à partir de sept ou huit ans –, nous préférons limiter le risque d’augmentation des taux d’intérêt en souscrivant et en renouvelant des titres anciens, dont les taux sont effectivement plus élevés. Tous les pays agissent ainsi : de même que la Grande-Bretagne et l’Espagne, la France l’a fait à hauteur de 1 % de son PIB. Nous ne sommes donc pas les seuls à avoir ce genre de pratique. Nous avons donné ce mandat à l’Agence France Trésor, afin de sécuriser notre dette et d’amoindrir sa sensibilité à une augmentation potentielle des taux d’intérêt.

Faisons maintenant une comparaison. Entre 2007 et 2012, la dette publique est passée de 1 253 milliards à 1 870 milliards d’euros, soit une hausse de 617 milliards. Entre 2012 et 2015, elle a augmenté de 227 milliards d’euros. Vous aviez dit 230 milliards, je crois, madame Louwagie – en tout cas, je reconnais votre objectivité.

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