Les amendements de Pierre Lellouche pour ce dossier
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Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, la présidente de la commission des affaires étrangères, que nous venons d’entendre, a jugé nécessaire, en toute fin de législature, de nous proposer une résolution concernant les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, voire les génocides, commis en Syrie et en Irak. Sa proposition...
Elle invite enfin le Gouvernent à poursuivre sans relâche ses efforts en matière d’aide humanitaire auprès des populations civiles de Syrie. Que penser de ce texte à la fois – pardon, madame Guigou – confus et ambigu ? Sur un plan strictement moral, et à supposer que cet hémicycle soit une église, un temple, ou l’assemblée générale d’une ONG, ...
En d’autres termes, la proclamation de bonnes intentions morales n’a été que l’alibi confortable de l’impuissance, une impuissance cruellement traduite dans les faits. Dois-je rappeler que, depuis 2012, la diplomatie française a constamment considéré que Bachar Al-Assad était un boucher et que sa chute, après celles de Ben Ali, de Moubarak et d...
Dois-je rappeler aussi que les négociations visant à un cessez-le-feu sont désormais conduites à Astana entre Russes, Turcs, Iraniens et parties syriennes, sans que les Occidentaux, et bien sûr la France, aient été invités ?
Plutôt que de disserter sur la morale de la guerre et la gravité des crimes commis de longue date, la vraie question que nous devrions nous poser est de savoir quels résultats concrets pourraient être obtenus sur le terrain, dans l’hypothèse où nous adopterions ce texte de Mme Guigou et le gouvernement français saisirait effectivement la Cour p...
En outre, lorsque le Président de la République française, ou son nouveau Premier ministre, M. Cazeneuve, menacent de poursuivre le président Poutine devant la Cour pénale internationale, en quoi la politique étrangère de la France a-t-elle à y gagner, sinon de se couper davantage de la Russie ?
Quant à l’Iran, à supposer que nous votions la résolution de Mme Guigou, peut-on sérieusement croire que le régime des ayatollahs cessera sa politique d’encerclement du Moyen-Orient sunnite, du Liban à la Syrie en passant par l’Irak et Bahreïn ? J’ajoute qu’à ce jeu-là, nous risquons un jour de nous retrouver dans la position de l’arroseur arro...
La vérité, mes chers collègues, est que le Moyen-Orient vit aujourd’hui dans une extrême violence, dont nous sommes sans doute loin d’avoir vu la fin dans le temps et dans l’espace. Il s’agit d’une transformation géopolitique de proportions véritablement historiques. Les frontières et les États dessinés par la France et le Royaume-Uni il y a to...
Ils sont balayés d’abord par Daech, qui a cherché symboliquement, avec des bulldozers, à effacer la frontière entre la Syrie et l’Irak et à recréer de toutes pièces un califat sur les territoires sunnites conquis entre 2012 et 2014 des deux côtés de la frontière. Ils sont balayés aussi par la guerre de religion que se livrent dans la région l’I...
Ils sont balayés enfin par la lutte entre puissances régionales émergentes – arabe, ottomane et perse. Dans ce conflit qui pèse directement sur notre sécurité, puisque nous en subissons les conséquences par l’importation des réfugiés et de la violence terroriste, les Européens, loin de se hisser à la hauteur de ce défi historique, ne pèsent rie...
Quant aux États-Unis, comme on le sait, ils n’ont pas souhaité s’engager militairement au sol, ni réagir en 2013 à l’utilisation d’armes chimiques. Le résultat de cette politique américaine et occidentale, faite d’hésitations et de replis, a été concrètement de sous-traiter littéralement l’avenir de la Syrie et de l’Irak à l’Iran et à la Russie...
Il est trop tôt, à ce stade, pour déterminer les orientations de l’administration Trump, mais ses grandes lignes sont les mêmes : repli, isolationnisme, refus d’exporter le modèle libéral par les forces armées américaines. Reste donc la Russie. C’est la seule puissance extérieure qui, parce qu’elle est présente militairement sur le terrain, pè...
…l’erreur à ne pas commettre serait d’oublier ces paramètres pour leur préférer ceux dictés par l’émotion, la compassion et les formules médiatiques creuses, comme le slogan de MM. Hollande et Fabius, « ni Bachar, ni Daech ». Ce sont ces mêmes contorsions, nourries par les calculs de politique intérieure, que l’on retrouve dans la proposition d...
Toutes ces erreurs, toutes ces improvisations, tous ces retournements opportunistes, surtout utiles pour vendre des armes, se paient en termes d’influence politique. Au début de 2017, la France n’est tout simplement plus présente à la table des négociations sur l’avenir du Moyen-Orient. C’est cette politique-là que Mme Guigou voudrait nous fai...
Voilà pourquoi vous ne pourrez pas compter sur le groupe Les Républicains pour soutenir cette proposition de résolution.
…évitons aujourd’hui de déstabiliser davantage cette région du monde. Comme nous n’avons cessé de le répéter depuis 2012 avec François Fillon, la solution dans cette région passera par une fusion des coalitions et non leur séparation. Il conviendra de rassembler tous les efforts, plutôt que de menacer de traîner tel ou tel dirigeant devant la C...
L’envoyé spécial des Nations unies dit exactement le contraire de ce que vous racontez ! De quoi parlez-vous ?
On lit dans Le Monde de ce soir que le Gouvernement ne sait pas quoi faire des djihadistes qui rentrent en France !