M. Alexis Bachelay attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la polémique qui a fait suite à la suspension de quatre animateurs par la ville de Gennevilliers en raison de leur jeûne du mois de Ramadan. Cette décision de suspension, sur laquelle est revenu le maire de Gennevilliers, a suscité de vifs débats dans l'opinion publique. Il est important de poursuivre ce débat dans un climat plus serein. Nous réclamons et nous nous battons pour que nos concitoyens de confession musulmane aient le droit à l'indifférence. Les pratiques religieuses, dès lors qu'elles s'inscrivent dans le cadre des lois de la République, doivent être respectées. La liberté de chacun de pouvoir suivre les rites de sa religion, dans le respect de la loi républicaine, est la base même de la laïcité. La laïcité n'est pas un combat contre les religions, c'est la liberté de pouvoir choisir et exercer librement son culte. C'est une condition indispensable à la cohésion nationale. En conséquence, il lui demande, en tant que ministre chargé des cultes, de bien vouloir lui indiquer quelles suites il pense donner au débat actuel sur la laïcité afin de protéger les personnes ayant une pratique religieuse, en particulier afin de favoriser une cohabitation sereine entre l'activité professionnelle et la pratique religieuse.
La laïcité est un instrument de paix publique. Elle affirme que la religion ne saurait avoir d'emprise sur la société ni sur l'Etat qui, pour sa part, doit rester neutre. Elle fixe une frontière catégorique entre ce qui relève de la sphère publique et ce qui renvoie à l'intimité spirituelle de chacun. Elle impose enfin à tous de se retrouver dans un même idéal de citoyenneté qui implique le respect des lois communes. C'est pourquoi la protection des personnes pratiquant un culte et leur cohabitation sereine avec autrui passe par une meilleure connaissance générale des principes de la laïcité et de la liberté d'exercice du culte. Dans ce but, le ministère de l'intérieur a mis en place plusieurs instruments destinés à mieux faire connaître la laïcité et son application dans la République. C'est ainsi qu'un recueil de textes et de jurisprudence relatifs à la laïcité a été publié. Cet ouvrage, accessible à tous, constitue un outil de travail des administrations publiques. Par ailleurs, pour mieux répondre aux interrogations qui peuvent se poser au plus près du terrain sur les questions de la laïcité, des « correspondants laïcité », membres du corps préfectoral formés aux questions de laïcité, ont été désignés dans les administrations aux niveaux central et local. De même, des actions de formation sont organisées à destination des fonctionnaires, tant pour les personnes susceptibles d'être confrontées dans leur action professionnelle quotidienne aux questions de laïcité que pour des hauts-fonctionnaires chargés d'encadrer des équipes et spécialement les correspondants « laïcité » désignés par les préfets. Enfin, pour garantir notre pacte républicain et favoriser le libre exercice des cultes, des « conférences départementales de la laïcité et de la liberté religieuse » se tiennent régulièrement sous la conduite des préfets, rassemblant des élus locaux, des représentants des administrations départementales et des responsables religieux locaux. Les initiatives continueront en ce sens. Elles font vivre concrètement le principe républicain de laïcité.
2 commentaires :
Le 03/11/2012 à 19:36, sandervo a dit :
Monsieur,
À l’assemblée Nationale, cette semaine doit être débattue et votée une loi légalisant et instituant donc le mariage homosexuel sur toute la France. En qualité de citoyen contribuable, votre administré, entendez que je m’oppose à cette hérésie qui présente de graves conséquences pour l’avenir de notre société, si ce n’est de notre civilisation toute entière.
S’il s’agit d’une prouesse politique voulant se détacher de toutes les inepties antérieures que nous avons déjà eut à subir, sachez que celle-ci nous portera plus directement à la rupture de nos valeurs fortement affaiblies pour l’heure.
Votre qualité de représentant du peuple vous oblige, Monsieur, à sauver ce qui nous reste de « conventionnel », et surtout à préserver la moralité et l’équilibre de nos enfants, dès demain, et dans le futur. Ainsi, mettez un frein à l’hystérie politique, et par votre refus, conserver ce qui ne relève pas d’une compétence étatique. Entendez encore qu’il s’agit d’une offense à Dieu, ainsi qu’à la nature dont il nous a fait don.
Aussi, appréciez que la France fut toujours la porteuse des « évolutions » mondiales, et que, dans le cas présent, votre résistance à l’ineptie, empêchera cette France de faire une énorme bêtise.
Vous remerciant par avance de votre intervention déterminée sur le sujet, veuillez accepter, Monsieur, l’assurance de ma plus haute considération.
Laurent Lafargeas
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Le 02/10/2013 à 09:25, laïc a dit :
"Nous réclamons et nous nous battons pour que nos concitoyens de confession musulmane aient le droit à l'indifférence.", a dit Monsieur le Député.
Il est étonnant que le droit à l'indifférence, qui est donc une conception de la laïcité qui n'est pas ignorée des députés, soit ici mise en valeur, tandis que dès qu'il s'agit de la visibilité des signes religieux sur les élèves, cette indifférence des pouvoirs publics vis-vis du signe religieux est purement et simplement rejetée, signalant donc une attitude anti-laïc des pouvoirs publics.
Ceci dit, l'Etat ne peut pas être indifférent à la sécurité des enfants lorsqu'ils voyagent en car. Qu'un conducteur de bus ne mange rien par conviction religieuse, ou bien parce qu'il fait une grève de la faim, ou bien parce qu'il a mal au ventre, la raison est indifférente aux pouvoirs publics, puisque ceux-ci sont indifférents aux excuses religieuses : le conducteur n'est pas alimenté, donc il n'est pas apte à conduire un bus, ce qui légitime l'intervention de la mairie de Gennevilliers contre les conducteurs jeûneurs.
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