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Alain Marleix
Question N° 41463 au Ministère de l'éducation nationale


Question soumise le 5 novembre 2013

M. Alain Marleix alerte M. le ministre de l'éducation nationale sur la consommation de viande de porc dans les cantines scolaires. À l'heure où l'Académie de médecine rappelle régulièrement les qualités nutritives de cette viande pour la santé, notamment pour les enfants et les adolescents, dans une république laïque comme la nôtre, la consommation de viande de porc devrait être obligatoire, aucune raison de déroger à cette règle liée au patrimoine culturel français et au patrimoine alimentaire ne pouvant être invoquée. Il lui demande de lui préciser la position gouvernementale sur cette question alimentaire.

Réponse émise le 15 juillet 2014

La loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales a donné aux collectivités territoriales la compétence en matière de restauration scolaire. Conformément au décret n° 2011-1227 du 30 septembre 2011 relatif à la qualité nutritionnelle des repas servis dans le cadre de la restauration scolaire pris en application de la loi n° 2010-874 du 27 juillet 2010 de modernisation de l'agriculture et de la pêche, seules les prescriptions nutritionnelles relatives à la composition des repas tiennent lieu d'obligation. Dans ce cadre, les collectivités territoriales définissent le type d'aliments proposé aux élèves.

3 commentaires :

Le 14/11/2013 à 08:58, laïc a dit :

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A Orange, ville pourtant Front national, on ne compte au menu de novembre 2013 qu'un seul repas au porc pendant tout le mois. Même le hachis parmentier est spécifié avec du boeuf... C'est dire l'ampleur du terrorisme intellectuel et pratique que la communauté musulmane inspire aux gens qui ont le pouvoir, quelle que soit leur couleur politique. M. Marleix est courageux de poser cette question écrite, je le félicite et le soutiens. On devrait faire passer une loi obligeant les cantines scolaires et autres à proposer du porc 4 fois par mois, sans menu de substitution. Le terrorisme islamique ne s'imposera pas sur la laïcité française.

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Le 09/12/2014 à 11:05, laïc a dit :

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"Dans ce cadre, les collectivités territoriales définissent le type d'aliments proposé aux élèves."

Ce cadre ne permet pas aux collectivités locales de faire des menus séparés, menus sans porc pour les uns, menus avec porc pour les autres, car on entre alors dans le champ de la discrimination religieuse, ce qu'interdit notre République à toute autorité publique, que ce soit les collectivités locales ou d'autres administrations. Il ne sert à rien de faire officiellement la chasse aux voiles islamiques dans les écoles d'un côté si c'est pour laisser se développer l'apartheid alimentaire chez les jeunes enfants dans les cantines scolaires. Souvenons nous que le jeune âge est particulièrement influençable, et qu'il aura tendance par la suite à considérer comme normales ces pratiques discriminantes, les reproduisant ensuite à une plus grande échelle à l'âge adulte, ce qui engendrera des situations encore plus conflictuelles, et favorisera l'intégrisme religieux que la République a le devoir de combattre et non pas de favoriser. Donc que l'Etat prenne ses responsabilités, et qu'il interdise effectivement ce qu'il doit interdire, pour le bien des générations futures et la paix civile en France.

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Le 12/12/2014 à 15:45, laïc a dit :

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Je voudrais analyser ici un communiqué de l'Observatoire de la laïcité :

"Objet : communiqué de presse à propos de la restauration scolaire

Sous couvert de laïcité, la mairie de Sargé-lès-Mans a modifié les menus servis à la cantine scolaire en refusant toute offre de choix lorsque du porc est servi aux élèves. Si aucune obligation ne contraint la commune dans le cadre d’un service facultatif, l’Observatoire de la laïcité rappelle cependant que la laïcité ne saurait être invoquée pour refuser la diversité de menus. En effet, son guide « Laïcité et collectivités locales », accessible à tous, rappelle que les cantines scolaires proposent généralement une diversité de menus, avec ou sans viande. Cette offre de choix ne répond pas à des prescriptions religieuses mais à la possibilité pour chacun de manger ou non de la viande tout en empêchant la stigmatisation d’élèves selon leurs convictions personnelles."

Réponse : D'abord, pourquoi d'emblée "sous couvert" de la laïcité ? Faudrait-il qu'à chaque fois qu'un maire applique la laïcité il faille lui chercher d'autres intentions que celle de faire respecter la loi ? C'est tout à fait regrettable comme démarche, car l’explication logique manque pour expliciter ce « sous couvert », et témoigne d'une approche finalement peu "laïque", puisque l'esprit de neutralité qui guide la laïcité, qui est aussi celui de l’analyse objective et scientifique, et qu’est censé représenter l’Observatoire de la laïcité, est absent. Imaginer des intentions cachées à autrui dans l’application de la laïcité sans les expliciter, quoi de plus éloigné de la neutralité ? Ou s’il y a des intentions cachées, nous démontrerons que ce sont les mêmes qui ont conduit à la création de la laïcité, à savoir la lutte contre l’intolérance et la ségrégation religieuse. Analysons les arguments évoqués par l’observatoire.

 « La laïcité ne saurait être invoquée pour refuser la diversité de menus. » Et pourquoi donc ? Si on propose un menu avec du porc aux enfants, et que tel parent refuse que son enfant mange du porc, le personnel laïc sera dans l’obligation de lui demander pourquoi. Et le parent d’élève répondra : « c’est religieux, ma religion m’interdit de consommer du porc, et je souhaite transmettre cet interdit à mon enfant »

Réponse du personnel : « La laïcité m’empêche de faire des dérogations religieuses, il devra manger la viande qu’on lui propose, sauf s’il ne l’aime pas pour des raisons strictement personnelles »

En conséquence, La laïcité peut, et surtout doit, être invoquée pour justifier la non diversité des menus.

Sans compter que cette diversité coûte cher, et que la République ne subventionnant pas les cultes, le supplément financier dû au double menu reviendrait à un financement détourné de la pratique religieuse.

Cet exemple montre l’évidence de la nécessité laïque d’empêcher les doubles menus, et j’aimerais donc que l’observatoire de la laïcité sache au moins ce qu’est la laïcité avant de se déterminer. Est-elle là pour servir la laïcité, ou pour favoriser la ségrégation religieuse qui sévit en toute impunité dans nos cantines républicaines et laïques ?

Par ailleurs, lorsque l’enfant est très jeune, il n’est pas capable d’apprécier par lui même l’interdit religieux, il le voit comme un choix dicté par ses parents sans qu’il puisse s’y opposer. Or, la France garantit la liberté de conscience, qui est la liberté d’accepter ou de refuser telle ou telle religion, et les interdits ne peuvent être fondés que sur l’utilité commune, définie par la loi, ici la laïcité. Et là, si la cantine accède à la demande religieuse du parent, l’enfant ne pourra pas se déterminer librement et en conscience vis-à-vis de la religion, la cantine servirait alors de relai au prosélytisme religieux du parent vers l’enfant, de propagation d’un interdit non fondé par la loi, et cela est encore du devoir de la laïcité, protectrice de la liberté de conscience, de s’y opposer.

Le communiqué tente de justifier autrement son approche en disant que les menus doivent proposer des plats pour ceux qui n’aiment la viande. On peut déjà se demander si la cantine est tenue de faire des menus en fonction du goût de chaque élève ? Cela paraît évidemment très improbable. Ceux qui n’aiment pas le goût de tel ou tel plat le laissent de côté, nul n’est tenu d’avaler ce qu’il n’aime pas. Moi je n’aime pas le foi de veau, et aucun règlement au monde ne pourra m’obliger à ne serait-ce qu’en goûter. Mais mon goût est personnel, il ne m’a pas été dicté par mes parents pour véhiculer je ne sais quelle religion.

Par rapport à la réalité vécue dans les cantines, on s’aperçoit que seul le porc fait l’objet d’un double menu, et que toute autre viande n’est pas doublée. Donc pourquoi ne doubler que le porc ? L’origine religieuse de cette substitution est évidente, et ne laisse pas de doute sur la volonté de transgresser la laïcité, sinon toute viande quelle qu’elle soit serait doublée, ce qui n’est pas le cas.

D’autre part, tous les repas de viande sont servis avec des légumes, il n’est donc pas besoin, si un élève ne veut pas manger de viande, de faire un double menu, puisqu’il lui suffira de réclamer seulement les légumes qui accompagnent la viande.

Ainsi, l’offre de choix répond bien à des prescriptions religieuses, puisque les possibilités de choix qui ne correspondent pas à la demande religieuse sont soit ignorées, soit déjà satisfaites par les conditions mêmes de la présentation des plats.

« Empêcher la stigmatisation des convictions personnelles »

Rappelons que les convictions personnelles des parents ne sont pas obligatoirement celles des enfants, la France garantit la liberté de conscience et le libre choix de sa religion, et c’est dans les cantines scolaires qu’elle prouvera cette garantie, car l’enfant jeune est particulièrement influençable, et s’il doit être influencé, autant que ce soit par la loi républicaine qui s’oppose aux ségrégations religieuses et dont la mission est de montrer la voie du progrès à l’enfant qu’à celle des superstitions et croyances religieuses. Ainsi, il est difficile de définir chez le jeune enfant ce qui sépare la conviction personnelle de l’obéissance passive aux parents. Mais si cette prétendue conviction personnelle ne touche que le seul porc, on peut se douter que l'enfant ne fera que répercuter celle de ses parents, c'est-à-dire leur religion.

Si un enfant ne veut manger un jour que des légumes, rien ne peut s’y opposer, il le fera tout seul sans n’en informer personne, mais ériger ce désir en règle de vie officielle permanente n’est pas possible dans un Etat laïc qui refuse qu’une religion ou une idéologie prenne le pas sur l’esprit d’intégration qui anime la République, .

Si un enfant, à qui les parents ont interdit de manger du porc, en mange à la cantine, et qu’il trouve ce porc à son goût, et qu’il veut en remanger, de quel droit la cantine, sous l’influence de l’Observatoire de la laïcité, l’empêcherait de se conforter dans sa conviction personnelle qui est que le porc est bon et qu’il veut en remanger, malgré l’avis de ses parents ? Cet enfant serait d’ailleurs en proie aux pressions, voire aux menaces de ses parents s’il ne refusait pas son goût du porc, et c’est protéger les convictions personnelles que de proposer ce menu unique qui libèrera l’enfant de la peur et de la culpabilité familiales.

Quant à la stigmatisation, où est-elle ? Il s’agit au contraire de ne stigmatiser personne, de faire en sorte que ceux qui ne mangent pas de porc ne soient pas montrés du doigt par ceux qui en mangent, et inversement. Là est le secret de la cohésion sociale : pas de discrimination dans les cantines, la laïcité garantit cela, et dire que la laïcité fait le lit de la stigmatisation relève d’un sérieux problème de compréhension de la laïcité, dont le but est l’harmonie et le vivre ensemble, et non pas le vivre séparé comme voudrait nous le faire croire l’observatoire de la laïcité.

L’Observatoire de la laïcité a peut-être en tête que le vivre ensemble n’est possible que dans la séparation que constitue les menus séparés ? Imaginons dans les cantines comment procéder au double menu : appel des élèves qui ne mangent pas de porc et de ceux qui en mangent : « Les sans-porc, allez à cette table, tandis que ceux qui mangent du porc, allez à cette autre table, ce sera plus facile pour ne pas mélanger les repas, ». Le principe de l’apartheid est posé. Table pour les uns, table pour les autres, et appel nominal pour ne pas faire d’impair avec désignation des tables pour chacun, quel tableau de la République de l’intégration…

Peut-être que l’Observatoire de la laïcité pense que le vivre ensemble n’est possible que dans l’apartheid, avec comme idée que si on refuse cette séparation des menus, les populations concernées à qui le porc est refusé vont plier bagage, et retourner dans leur pays d’origine où les menus sont tous systématiquement sans porc, avec absence de doubles menus pour ceux qui aiment le porc… ? (Et là le menu unique ne sera pas dû à la laïcité, mais à l’intégrisme religieux, qui bannit le porc systématiquement, tandis que le porc n’est pas servi systématiquement dans les menus de la République…).

La République ne retient personne, la loi est la laïcité, et elle propose une grande variété de menus. Après tout, tous les menus n’ont pas de porc, la mairie de Sargé n’en propose que trois fois par mois, on est loin des menus avec 2 fois du porc par semaine, soit 8 fois par mois, que l’on avait dans le temps en France. Donc la République n’est pas ignorante des difficultés d’intégration de certaines populations, elle a notablement diminué sa proposition de porc dans les menus, en violation de la laïcité, et au détriment de ses propres finances, car la viande de porc est la moins chère des viandes sur le marché, et c’est accentuer le coût des cantines que de favoriser les autres viandes. Donc la République fait des efforts, mais pas au point d’anéantir ses principes fondamentaux qui ont guidé le peuple français vers le progrès et la liberté. Que ces efforts soient reconnus par les populations qui en profitent, plutôt que de chercher à avoir toujours plus, et à faire ainsi le lit de l’intégrisme que la République combattra toujours.

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