M. Jacques Bompard attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'alimentation dans les cantines scolaires. Les professionnels de la filière porcine française (INAPORC) sont inquiets de l'exclusion de plus en plus fréquente de la viande de porc et de ses dérivés dans les menus des cantines scolaires françaises. Ils arguent que le goût se forme dès l'enfance et ils s'inquiètent du fait que de plus en plus de jeunes n'aient pas la chance de découvrir la qualité de leurs produits. Ils évoquent bien sûr les conséquences économiques pour la France de ce phénomène qui est le résultat du développement d'un communautarisme de plus en plus agressif et tout à fait à l'opposé de l'esprit républicain français. Il lui demande ce qu'il compte faire pour que cette dérive cesse totalement.
La loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales donne aux collectivités territoriales la compétence en matière de restauration scolaire. Conformément au décret n° 2011-1227 du 30 septembre 2011 relatif à la qualité nutritionnelle des repas servis dans le cadre de la restauration scolaire pris en application de la loi n° 2010-874 du 27 juillet 2010 de modernisation de l'agriculture et de la pêche, seules les prescriptions nutritionnelles relatives à la composition des repas tiennent lieu d'obligation. Les collectivités territoriales définissent le type d'aliments proposé aux élèves. Aucune obligation de prévoir des plats de substitution en raison de pratiques d'ordre confessionnel ne saurait donc contraindre les collectivités. Par ailleurs, le refus d'adapter le menu des cantines à des demandes particulières ne remet pas en cause le principe de laïcité. En effet, si ce principe implique le respect du libre exercice des cultes par l'État, il n'oblige pas les services publics à s'adapter aux pratiques religieuses qui concernent la sphère privée.
2 commentaires :
Le 10/02/2014 à 15:10, laïc a dit :
Que M. Bompard balaye devant sa porte : en effet, à Orange, ville dont il maire depuis 1995, j'ai regardé le menu des cantines scolaires, et j'ai relevé qu'en janvier il n'y avait qu'un seul plat avec du porc, des pâtes à la carbonara, et tandis qu'en février, il n'y avait également qu'un seul plat avec du porc, une entrée au saucisson sec, pendant tout le mois. Donc, que M. Bompard se serve de son pouvoir municipal pour accorder sa pensée à son action, et qu'il ose mettre du porc en plat principal deux ou trois fois par mois pour prouver que son discours n'est pas seulement pour se donner bonne conscience. Donner une leçon c'est bien gentil, mais que celui qui la donne soit au moins en mesure de la mettre en pratique pour lui-même, sinon c'est cela ne signifie rien, à part prouver que celui qui parle s'écoute parler et qu'il est déconnecté de la réalité.
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Le 08/04/2014 à 10:03, laïc a dit :
Je suis très content de la réponse, qui dit ce que je pense et écris sur ce site depuis le début de mes interventions; dès lors, pourquoi les cantines scolaires continuent-elles à faire des double-menus, au mépris de la loi ? La réponse avoue-t-elle que la loi républicaine n'est qu'une façade démentie par la pratique courante, et que la charia s'impose sur la loi républicaine dans notre propre pays ? A quoi bon faire des esclandres dès que se montre un voile si c'est pour se taire honteusement dès que le porc est remplacé par de la dinde pour ne pas offusquer des croyances religieuses le plus souvent infligées par la menace à des pauvres enfants désorientés et terrorisés ? La république est là pour libérer les enfants, pas pour les laisser végéter dans des superstitions d'un autre temps, en proie à la peur s'ils manquent à un ordre religieux qui n'a pas sa place sur le sol de notre république laïque.
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