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Barbara Pompili
Question N° 7069 au Ministère de l'éducation nationale


Question soumise le 16 octobre 2012

Mme Barbara Pompili appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la pratique de l'espéranto. L'usage de cette langue est reconnu, notamment par des instances internationales telles que l'UNESCO, pour son intérêt dans les échanges entre les peuples et son action en faveur de l'amitié transnationale. L'apprentissage de l'espéranto est également considéré comme relativement aisé, notamment pour les jeunes. De nombreux professeurs de l'Éducation nationale pratiquent cette langue internationale et les associations assurant sa promotion sont très actives. C'est pourquoi elle lui demande s'il est envisagé que l'espéranto puisse devenir une option facultative au baccalauréat.

Réponse émise le 25 décembre 2012

L'espéranto est une langue porteuse d'un idéal de fraternité et de neutralité. Parlé par des millions de locuteurs dans le monde, l'espéranto ne réunit néanmoins pas les conditions nécessaires pour faire l'objet d'un enseignement institutionnalisé à l'école. Enseigner l'espéranto en vue de former des locuteurs qui puissent communiquer à l'international implique que cette langue soit suffisamment diffusée dans le monde pour en permettre une utilisation effective et pratique, qu'elle dispose d'un statut officiel et qu'elle soit porteuse d'une culture et d'un patrimoine culturel riche. L'espéranto n'est actuellement pas en mesure de concurrencer certaines grandes langues internationales comme l'anglais, l'arabe, l'espagnol, le russe et le français, dont la maîtrise s'avère aujourd'hui essentielle, aussi bien dans les domaines de l'économie, de la diplomatie, du tourisme que de la recherche. En outre, l'espéranto n'est pas reconnu comme langue de travail dans les grandes organisations internationales. La place de la culture, prépondérante dans l'enseignement des langues vivantes en France, impose par ailleurs que la langue étrangère ou régionale enseignée soit porteuse d'un patrimoine culturel riche et vivant. Il s'agit pour l'élève de mettre en perspective sa propre culture, afin de mieux appréhender les autres cultures et l'apport qu'elles constituent dans la compréhension du monde et la relation à l'autre. L'élève est ainsi sensibilisé aux variations linguistiques (accents, patois, registres de langue...) qui, par l'accès qu'elles donnent à la complexité d'une culture et à la richesse interne d'une langue, rendent l'apprentissage particulièrement motivant. À titre de rappel, 58 langues sont offertes au choix des candidats en épreuve facultative au baccalauréat général ou technologique : allemand, anglais, arabe, chinois, danois, espagnol, grec moderne, hébreu moderne, italien, japonais, néerlandais, polonais, portugais, russe, basque, breton, catalan, corse, créole, occitan, tahitien, langues mélanésiennes, gallo, langues régionales d'Alsace, langues régionales des pays mosellans, albanais, amharique, arménien, bambara, berbère, bulgare, cambodgien, coréen, croate, estonien, finnois, haoussa, hindi, hongrois, indonésien-malais, laotien, lituanien, macédonien, malgache, norvégien, persan, peul, roumain, serbe, slovaque, slovène, suédois, swahili, tamoul, tchèque, turc, vietnamien, langue des signes française. Avec un tel éventail, le système éducatif français est l'un de ceux qui, en Europe et dans le monde, propose aux candidats le choix de langues le plus ouvert. Les langues proposées aux candidats ont été retenues, soit parce qu'elles répondent à une forte demande des candidats et font ainsi l'objet d'un enseignement, soit parce qu'elles permettent de valoriser la maîtrise d'une langue étrangère notamment chez certaines personnes issues de l'immigration et qui font la richesse culturelle de notre pays. Or l'espéranto n'est ni une langue répondant à une forte demande des candidats et faisant l'objet d'un enseignement, ni une langue maternelle. Néanmoins, rien ne s'oppose à ce que d'ores et déjà des établissements scolaires qui le souhaiteraient mettent en place une initiation à l'espéranto dans le cadre d'activités péri-éducatives locales. Pour toutes ces raisons, il n'est pas envisagé d'accroître encore la diversité des langues évaluées au baccalauréat.

6 commentaires :

Le 14/07/2014 à 11:02, LAMBERT Elisabeth a dit :

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Et bien moi je vous dis que la France me fait honte de toujours refuser l'Esperanto alors que le Brésil reconnait l'Esperanto comme langue de travail et d'utilité publique et que de nombreux Chinois l'utilisent professionnellement, Japonais également. Ceux qui apprennent l'anglais ne choisissent pas, on leur impose mais quand on leur parle de dans cel'Esperanto plus facile, les enfants en rêvent, et les jeunes disent mais c'est cela qu'il faut apprendre à l'école, ce n'est pas l'anglais ni l'arabe. Donc la France n'avance jamais dans ce domaine, mais publicité de l'anglais, à gogo de la part des médias, mais jamais de publicité de l'Esperanto de la part des médias, la France est le pays de la honte ayant mis son veto contre l'Esperanto et ils n'évoluent pas et ne changent pas, l'Anglais c'est mal, l'Esperanto c'est mieux, l'anglais est mal car elle avantage un peuple et une culture donc c'est mal et un pays qui impose sa langue et sa culture c'est imposer sa pensée et c'est la dictature, et très difficile pour ceux qui n'en sont pas nés, de plus rapporte des milliards aux anglophones et coûte des milliards aux contribuables, l'Esperanto ferait économiser des milliards, gain d'argent et gain de temps car étant plus facile que l'anglais donc moins de temps, la France doit avancer et changer

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Le 16/07/2014 à 09:22, Pierre Soubourou a dit :

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Je ne suis pas en faveur de l'enseignement de l'espéranto dans le système éducatif, car alors l'Education Nationale mettrait forcément son nez dans la structure de la langue. En revanche, je suis pour des programmes tel que le Tremplin vers les Langues ("springboard to languages") qui visent à enseigner l'espéranto aux jeunes et aux tout-petits, afin de les aider à apprendre d'autres langues plus tard. Un tel programme est peu coûteux mais très efficace.

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Le 24/07/2014 à 01:11, sinma (étudiant) a dit :

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«En outre, l'espéranto n'est pas reconnu comme langue de travail dans les grandes organisations internationales.»

Comme grand nombre de langues qui ont pourtant un grand intérêt aussi bien linguistique que culturel et pratique.

«Enseigner l'espéranto en vue de former des locuteurs qui puissent communiquer à l'international implique […] qu'elle dispose d'un statut officiel […]»

Un statut officiel pour quelle entité?

«[…] et qu'elle soit porteuse d'une culture et d'un patrimoine culturel riche.»

C’est très flou… Il existe de la musique espérantiste, des livres en espéranto traduits ou œuvres originales, des évènements espérantistes dont un festival de musique espérantiste ainsi que d’autres évènements où les gens de nombreux pays différents viennent pour parler espéranto, des systèmes ont été mis en place pour qu’un espérantiste en voyage dans un pays puisse être hébergé par un autre espérantiste, il existent plusieurs sites web pour apprendre l’espéranto.

Enfin plusieurs logiciels et sites web sont disponibles en espéranto: plusieurs projets de la fondation Wikimedia tels que Wikipédia (qui compte presque 200 000 articles en espéranto) et le Wiktionnaire (qui en compte lui plus de 40 000) ainsi que Google Traduction; des logiciels tels que Firefox, OpenOffice.org et LibreOffice, VLC ou Pidgin sont disponibles en espéranto.

«[…] lacomplexité d'une culture et à la richesse interne d'une langue, rendent l'apprentissage particulièrement motivant.»

La complexité d’une langue est généralement rebutant, et c’est justement le point fort de l’espéranto. C’est une langue très motivante car on progresse rapidement, on reconnait facilement le vocabulaire, sa flexibilité permet de s’approproprier le langage et découvrir et comprendre de nouveaux mots de façon intuitive.

«[…] Or l'espéranto n'est ni une langue répondant à une forte demande des candidats et faisant l'objet d'un enseignement, ni une langue maternelle»

«forte demande» est également très flou. Cependant, il existe bien des familles où l’espéranto est parlé depuis la naissance de l’enfant, faisant de lui une personne dont la langue maternelle est l’espéranto.

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Le 24/07/2014 à 11:31, LAMBERT Elisabeth a dit :

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Vous avez raison sur certains points, mais vous ne savez pas que l'Esperanto est reconnu comme langue de travail et d'utilité publique au Brésil et reconnu par l'UNESCO, le Conseil de l'Europe ; d'ailleurs l'UNESCO le recommande.

Pourquoi les candidats ne demandent pas, c'est parce que les médias font silence et beaucoup de gens ne savent pas ce que c'est sinon quand j'en parle aux jeunes, ils me disant : c'est ça qu'il faut apprendre à l'école, ce n'est pas l'anglais.

Si les médias français en parlaient, il y aurait beaucoup plus de demandes au lieu de vous faire une propagande honteuse et monstrueuse du tout anglais, voilà le problème. Tant qu'il y aura de l'ignorance chez les jeunes et chez leurs parents qui les laissent dans l'ignorance, rien ne progressera en France , moi je pratique l'Esperanto depuis 45 ans, et je conn ais les problèmes de l'anglais, sa difficulté et ses dégâts notamment dans l'aviation où de nombreux accidents ont eu lieu et ont lieu avec l'anglais.Vous savez l'Esperanto est toutes les cultures, l'anglais est une culture et imposer une langue et une culture à ceux qui n'en sont pas nés est une honte. Un pays qui impose sa langue c'est imposer sa pensée, sa culture et c'est la dictature linguistique, mais il y a assez de moutons pour les suivre, ils détruisent tout et vous suivez, l'Esperanto préserve les langues et chacun garde sa langue, l'anglais tue. Voilà ce que j'ai à vous dire, Monsieur, moi-même j'ai appris l'Esperanto en un temps record et l'anglais imposé à l'école, jamais possible. Voilà ce que je vous dis et tant que nous aurons en France des ministres nuls, des politiciens nuls, rien ne progressera en France et de plus qui ne changent pas, copier coller, ils ne cherchent rien de nouveau, on prend les réponses d'il y a 90 ans et on recopie les mêmes, toujours pareil, ils n'évoluent pas et ont toujours des idées arriérées.

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Le 05/06/2015 à 22:20, Jean-Claude Roy a dit :

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Karaj geamikoj, kompreneble mi forte dezirus brakumi kaj ankau dankegi al vi pro viaj mesaghoj.

Je viens de découvrir vos messages et ils me font chaud au cœur ;-) Merci à vous

Je suis membre d'Esperanto 80 l'association locale dans la Somme. Merci Elisabeth, Pierre et sinma

Je suis à l'origine avec ma députée de cette question. Et je continue bien sûr à œuvrer pour obtenir cette inscription de l'espéranto au bac qui nous permettrait de faire profiter de tous les avantages de l'espéranto et également nous permettrait de mieux travailler.

Tout ce que vous avez écrit est très juste et je n'ai rien à ajouter ... ou plutôt j'aurais beaucoup de choses à dire mais cela prendrait trop de temps ;-)

Pour toi Pierre (je me permets de tutoyer !) :

Rassure toi Pierre, l'espéranto ne craint pas l'Education Nationale. La langue existe depuis 128 ans et sa structure n'a pas du tout bougé. Seul le vocabulaire a évolué bien sûr pour s'adapter (comme toute langue !). La grammaire s'est ajustée au fil du temps et a gagné en précision. J'ai appris la langue tout seul sur Abbeville et j'ai rencontré d'autres espérantistes 10 ans plus tard ... et nous avons la même langue ! Même des Japonais parlent comme moi ;-)

Donc la langue est très stable et ne risque pas de dévier à cause de l'Education Nationale française !!!

Cette année comme vous le savez certainement est une année exceptionnelle puisque Lille accueillera le congrès universel fin juillet... Mi sendas al vi karaj amikoj miajn plej korajn salutojn Jean-Claude

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Le 20/05/2017 à 11:49, Jean-Claude Roy a dit :

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Je constate une évolution émanant du Ministère de l'Education Nationale avec la lettre de Madame Florence Robine en date du 12 avril 2017. Une (voire des) expérimentation est possible dans le cas où les directeurs d'école et chefs d'établissement souhaitent proposer un enseignement de l'espéranto et rentrer en contact avec les conseillers académiques en Recherche développement et expérimentation (CARDIE). Je note aussi que le nouveau ministre (à l'image du nouveau président Macron) propose un principe d'autonomie élargie pour les établissements scolaires, avec expérimentations possibles et évaluations. Cela va dans le bon sens. Qu'attendre de l'espéranto en milieu scolaire dès le plus jeune âge (le nouveau ministre veut prendre ses mesures phares au niveau maternelle)? Plein de bonnes choses : faciliter l'apprentissage d'une langue autre que la langue nationale, donner confiance, favoriser les échanges avec des enfants étrangers, apporter aux enfants le goût des langues et ainsi leur permettre d'apprendre plus facilement d'autres langues, améliorer par analogie l'apprentissage du français (c'est très net et je l'ai expérimenté avec mes enfants qui comparaient eux-mêmes le français et l'espéranto ; juste un petit exemple : mon fils m'a confié Papa, je sais que sept s'écrit avec un "p" parce que en espéranto c'est "sep")... Ni plu fosu nian sulkon!

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