Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia

Éric Jalton
Question N° 76626 au Ministère des affaires étrangères


Question soumise le 24 mars 2015

M. Éric Jalton rappelle à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international son soutien aux chrétiens d'Orient. On estime en effet entre 150 et 200 millions, le nombre de chrétiens en proie à la discrimination et la persécution dans le monde. Interpellé par l'évêque de la Guadeloupe et par la communauté de croyants, il réaffirme donc son soutien aux chrétiens d'Orient, aux prises à la violence et aux pires extrémismes. Il salue l'initiative du Gouvernement d'ouvrir des bras salutaires à la communauté chrétienne d'Irak et se félicite de la convocation annoncée le 27 mars 2015, d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation des chrétiens d'Orient et des autres minorités. Il lui demande son sentiment sur ce sujet.

Réponse émise le 28 avril 2015

La France condamne fermement les violences et les exactions à l'encontre des civils, quelle que soit leur appartenance religieuse ou ethnique. Elle défend le respect des droits des personnes appartenant à des minorités religieuses. C'est notamment le cas des Chrétiens d'Orient, avec lesquels la France entretient des liens spécifiques, hérités de l'Histoire. La montée en puissance de Daech depuis l'été 2014 menace aujourd'hui la stabilité de la région et sa diversité culturelle. Cette organisation terroriste est engagée dans une tentative d'éradication ethnique et religieuse, comme l'illustre l'exode des Chrétiens d'Orient, dont la présence millénaire sur ces terres est remise en cause. Mais la barbarie de Daech ne doit pas nous faire oublier celle du régime de Bachar al Assad, qui commet des crimes contre sa propre population depuis plus de quatre ans et alimente l'extrémisme par sa fuite en avant militaire et son refus de toute ouverture politique. Face aux menaces graves qui pèsent sur les Chrétiens d'Orient et les autres minorités, la France a convoqué une réunion ministérielle du Conseil de sécurité des Nations unies le 27 mars consacrée aux « victimes de violences ethniques ou religieuses au Moyen-Orient ». A l'occasion de ce débat inédit, la France a proposé l'élaboration par les Nations unies d'une Charte d'action autour de quatre volets : l'accompagnement humanitaire d'abord, pour répondre à l'urgence et permettre le retour des populations persécutées sur les terres dont elles ont été chassées ; les solutions politiques inclusives dans les pays en crise ; et enfin la lutte contre l'impunité pour les auteurs des crimes, dont certains sont constitutifs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. A cet égard, la France appelle tous les Etats à adhérer au Statut de Rome, afin que justice soit rendue aux victimes des crimes les plus graves ayant une portée internationale. Comme le ministre des affaires étrangères et du développement international l'a souligné lors de la réunion du 27 mars, il est indispensable que le Conseil de Sécurité saisisse la Cour Pénale Internationale. Il convient de rappeler que la France a présenté en mai 2014 une résolution au Conseil de sécurité déférant la situation en Syrie à la Cour, soutenue par plus de 100 ONG et par plus d'une soixantaine d'Etats, qui s'est cependant vue opposer les vétos russe et chinois. La France encourage par ailleurs les Etats sur le territoire desquels les membres de Daech ont perpétré des crises ou dont ils ont la nationalité, à poursuivre et juger ces auteurs en vertu de leur compétence au titre des lois nationales et des conventions internationales auxquelles ils sont parties. En tant qu'Etat partie au Statut de Rome, la France continuera de répondre aux demandes de coopération de la Cour en conformité avec les stipulations du Statut de Rome.

1 commentaire :

Le 02/05/2015 à 12:53, chb17 a dit :

Avatar par défaut

La « fuite en avant militaire » qui est dénoncée par la réponse ministérielle le 28/04/15 nous rappelle fâcheusement la tentative française, heureusement avortée, de bombarder Damas en août-septembre 2013.

Il y avait eu aussi des livraisons d'armes plus ou moins 'létales', le soutien de notre diplomatie aux séditieux dans un pays souverain, les obstacles posés par notre pays au processus démocratique en Syrie, et plus généralement une description de la situation syrienne plus proche de la propagande que de l'information honnête.

L'impérialisme avec ses laquais - dont la France – est responsable et coupable d'avoir envenimé les troubles en Syrie sous un fallacieux prétexte humanitaire, comme il avait su le faire contre la prospère Libye maintenant livrée au chaos.

Il est responsable et coupable d'avoir d'avoir lâché sur le Moyen-Orient des milliers de frères Kouachi. Etonnant que si peu d'eurojihadistes pour l'instant, et heureusement, aient appliqué au pays leur savoir faire mortel.

La fuite en avant militaire, c'est aussi en Ukraine, où des membres de l'OTAN envoient des centaines de formateurs pour encadrer les milices anti-russes du gouvernement putschiste de Kiev... Ne se joignant à cette nouvelle provocation délibérée à l'égard de la Russie, la France espère-t-elle juste une ristourne sur la rupture de contrat des Mistrals, ou prend-t-elle le parti de la paix difficilement négociée à Minsk ?

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Inscription
ou
Connexion