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Kader Arif
Question N° 93801 au Ministère de l’éducation nationale


Question soumise le 8 mars 2016

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M. Kader Arif attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'enseignement de la langue arabe au sein de l'école de la République. Les effectifs d'élèves qui suivent une formation en arabe en première, seconde ou troisième langue vivante dans l'enseignement du second degré sont constants depuis plusieurs années, soit 6 500 collégiens et lycéens. Cette stabilité s'observe également dans l'enseignement supérieur où, dans le cycle licence, 2 100 étudiants suivent une formation en langues, littératures et civilisations étrangères (LLCE), spécialité arabe. Pourtant, l'augmentation de la dispense de cours d'arabe par de nombreuses associations culturelles ou cultuelles atteste l'intérêt soutenu porté à cette langue dans notre pays. En outre, la France a signé le 7 mai 1999 la charte des langues régionales ou minoritaires du Conseil de l'Europe. Ainsi, l'arabe maghrébin est une des langues « minoritaires » ou « non-territorialisées » reconnues langues de France, au même titre que les langues régionales métropolitaines et des Dom-Tom. À ce titre, il convient de souligner que l'intégration nationale et linguistique française est un phénomène ancien, irréversible, et les langues de France ne sont plus, depuis longtemps, un danger pour la langue française, bien au contraire. Par ailleurs, face au développement économique soutenu des pays arabes et à leur poids croissant et diversifié dans les échanges internationaux, la maîtrise de l'arabe constituerait assurément un atout majeur pour nombre de nos élèves. Enfin, souhaitant associer l'institution scolaire au développement de l'enseignement de la langue arabe, tout en affirmant une politique volontariste en faveur du plurilinguisme, il lui demande de bien vouloir lui préciser au moyen de quelles mesures et selon quelle échéance elle entend parvenir à une augmentation significative et continue de l'enseignement de l'arabe dans l'école de la République.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

2 commentaires :

Le 08/03/2016 à 10:27, laïc a dit :

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M. Arif écrit : "En outre, la France a signé le 7 mai 1999 la charte des langues régionales ou minoritaires du Conseil de l'Europe. Ainsi, l'arabe maghrébin est une des langues « minoritaires » ou « non-territorialisées » reconnues langues de France, au même titre que les langues régionales métropolitaines et des Dom-Tom."

Or, voici ce qui est écrit dans cette charte :

"Partie I – Dispositions générales

Article 1 – Définitions

Au sens de la présente Charte:

a. par l'expression «langues régionales ou minoritaires», on entend les langues:

i. pratiquées traditionnellement sur un territoire d'un État par des ressortissants de cet Etat qui constituent un groupe numériquement inférieur au reste de la population de l’État; et

ii.différentes de la (des) langue(s) officielle(s) de cet État; elle n'inclut ni les dialectes de la (des) langue(s) officielle(s) de l’État ni les langues des migrants;"

Ainsi, l'arabe maghrébin, étant une langue de migrants, ne rentre pas dans la catégorie des langues pratiquées traditionnellement sur un territoire d'un État par des ressortissants de cet État constituant un groupe numériquement inférieur au reste de la population de cet État.

Il y a certes le point c), qui dit : "par «langues dépourvues de territoire», on entend les langues pratiquées par des ressortissants de l’État qui sont différentes de la (des) langue(s) pratiquée(s) par le reste de la population de l'Etat, mais qui, bien que traditionnellement pratiquées sur le territoire de l'Etat, ne peuvent pas être rattachées à une aire géographique particulière de celui-ci. "

De manière générale, et systématique, une langue parlée sans condition de territoire est nécessairement une langue de migrants qui s'est maintenue pour des raisons historiques. On peut penser au yiddish en Pologne, langue venue en Pologne par les migrants juifs d'Allemagne au moyen âge, et qui s'est développée ensuite dans les ghettos suite aux raisons historiques que les historiens connaissent.

Mais le temps des ghettos a disparu, et il n'est pas du devoir de la République de les maintenir d'une manière ou d'une autre.

Par ailleurs, tout enfant, né d'un couple de migrants qui a demandé la nationalité française, qui l'a obtenue, et qui a inculqué sa langue à ses enfants, serait dans son droit de demander, du fait de sa bonne connaissance de la langue de ses parents migrants, que cette langue devienne langue minoritaire, car langue non territorialisée mais néanmoins pratiquée. C'est trop facile comme procédé, et on peut donc inclure comme langue des migrants la langue des enfants de migrants qui continuent de parler la langue de leurs parents.

En plus, la persistance d'une langue de migrants sur une, deux ou trois générations n'est au niveau temporel pas suffisant pour qualifier l'usage de cette langue de "traditionnel", condition sine qua non, selon cette charte, pour que la langue non territorialisée soit considérée comme langue minoritaire.

Ainsi, l'arabe, qui rentre dans le cas de la langue de migrants perpétuée partiellement par les enfants de ces migrants, est et restera une langue de migrants, et elle ne rentre donc pas dans la catégorie des langues régionales comprises par cette charte.

D'autre part, quand on voit les droits exorbitants accordés aux langues régionales par cette charte des langues régionales, il serait à tout point de vue désastreux que les langues des migrants soient officialisées en langues régionales, et elles rendraient le pays invivable.

Pour ce qui est du développement économique des pays arabes, la plupart de ces pays parlent déjà français, du fait de la colonisation française à partir de 1830, et il n'est donc pas utile de parler arabe pour échanger avec eux, du fait de leur très bonne connaissance de la langue française.

Il n'y a donc pas de raison sérieuse de développer l'enseignement de l'arabe en France, sauf à vouloir acculturer une partie de la jeunesse française, et la familiariser avec une langue qui est essentiellement connue pour être la langue du coran, et quand on voit l'incapacité du pouvoir français à maîtriser les problèmes soulevés par l'islam dans notre société, il ne sert à rien de vouloir favoriser l'accès direct à ce livre et à cette religion dangereuse pour le vivre ensemble auquel les Français sont tous attachés et auquel ils ne sont pas près de renoncer.

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Le 08/03/2016 à 12:28, laïc a dit :

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Par ailleurs, puisque M. Kamel Daoud est à la mode, voici un extrait d'un article qui lui est consacré et qui éclaircira le débat : "Si Kamel Daoud écrit en français et non en arabe, c'est, dit-il, parce que « la langue arabe est piégée par le sacré, par les idéologies dominantes. On a fétichisé, politisé, idéologisé cette langue. »

On ne saurait dans ces conditions vouloir enseigner en France une langue aussi sulfureuse et ne garantissant pas la paix civile.

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