Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia

Georges Fenech
Question N° 10630 au Ministère du travail


Question soumise le 20 novembre 2012

M. Georges Fenech appelle l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social sur les ateliers de métallurgie qui, depuis quelques années, souffrent cruellement pour recruter du personnel qualifié. En effet, il est très difficile pour ces entreprises du secteur de l'artisanat de trouver un monteur, un fraiseur, un soudeur, un polisseur, un tourneur ou encore un dessinateur industriel. Il est important de prendre conscience qu'il manque cruellement de main-d'œuvre qualifiée dans ce secteur d'activité en France, les délocalisations de l'industrie n'étant pas seulement le fait de salaires plus bas à l'étranger. Faut-il rappeler que ces entreprises de métallurgie ne sentent plus le soufre et que les ouvriers ne trempent plus les mains dans le cambouis ? Les centres de formation pour ce secteur d'activité se font très rares, et ceux qui existent sont loin d'être pleins. L'image négative que les jeunes peuvent véhiculer de la tôlerie industrielle les éloigne des métiers de la métallurgie, alors que cet artisanat offre de belles carrières et des rémunérations honorables. C'est pourquoi il souhaiterait connaître les intentions du Gouvernement pour faire évoluer les mentalités sur ce sujet et démontrer l'attractivité pour les jeunes des formations dans l'industrie métallurgique, secteur qui offre un grand nombre d'emplois.

Réponse émise le 23 juillet 2013

En 2011, 26 000 apprentis ont été formés dans les centres de formation de l'union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) et la branche prévoit de gros besoins en recrutements dans les années à venir, de l'ordre de 60 000 par an. De nombreux centres de formations CFA délivrent par ailleurs des formations dans ce secteur. Le développement de l'apprentissage est au coeur des préoccupations du gouvernement, dans le cadre de la priorité accordée à la jeunesse par le Président de la République, en lien avec la volonté de soutenir la compétitivité des entreprises et la construction d'une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences dans les territoires : l'industrie occupe donc une place de choix. Le pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi propose un certain nombre de leviers pour stimuler la croissance et la compétitivité tels que le crédit impôt compétitivité et emploi (CICE) et lie le volet emploi à la croissance et à la compétitivité. Le levier n° 6 s'intitule « offrir aux jeunes et aux salariés des formations tournées vers l'emploi et l'avenir », faisant de la formation un élément essentiel pour la croissance, la compétitivité et l'accès à l'emploi, qu'elle permette aux jeunes l'acquisition d'une qualification ou aux salariés le maintien et la diversification de leurs compétences. Cela suppose notamment une évaluation de l'adéquation de l'offre de formation aux besoins des entreprises, une orientation des jeunes fondée sur une approche métiers/qualifications, un appui aux mutations économiques et une plus forte mobilisation de l'apprentissage. Le Gouvernement a ainsi décidé de porter le nombre d'apprentis de 435 000 aujourd'hui à 500 000 à l'horizon 2017. L'enjeu n'est pas seulement quantitatif, l'effort doit être double : cibler les niveaux V et IV pour les jeunes sans qualification et en même temps poursuivre l'effort en direction des formations techniques de haut niveau, nécessaires à la compétitivité des entreprises. L'objectif de 500 000 apprentis, à la fois dans les premiers niveaux de qualification et aux niveaux supérieurs, est atteignable si tous les moyens sont mobilisés dans un double effort d'optimisation et d'harmonisation à l'échelle des territoires. Dès l'automne 2012, il a été décidé de prolonger en 2013 le financement de 275 développeurs de l'apprentissage, avec un pilotage plus territorialisé de leur action. Plus globalement, la réforme de la formation professionnelle, prévue pour la fin de l'année 2013 intégrera des dispositions relatives à l'apprentissage avec deux grands objectifs : d'une part flécher une part plus importante de la taxe d'apprentissage vers l'apprentissage lui-même, et d'autre part organiser une répartition plus équitable de cette taxe. Enfin, une prochaine loi de décentralisation organisera le service public de l'orientation sous le pilotage des régions. Les milieux professionnels y contriburont dans le but de délivrer aux jeunes et à leurs familles une meilleure information sur les métiers qui offrent des opportunités d'emploi et les formations qui y mènent, notamment dans le cadre des contrats en alternance.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.

Inscription
ou
Connexion