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Sandrine Doucet
Question N° 12572 au Ministère de la justice


Question soumise le 4 décembre 2012

Mme Sandrine Doucet attire l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur la question de la contribution pour l'aide juridique. À la suite de la décision, en octobre 2012, de maintenir la contribution pour l'aide juridique, l'accessibilité de la Justice pour les citoyens est de nouveau en débat. En effet, cette taxe, perçue depuis le 1er octobre 2011, et instaurée par le gouvernement précédent, est demandée aux particuliers dès lors qu'ils souhaitent intenter une procédure devant le tribunal. Cependant, ces frais entraînent de plus en plus de cas de renoncements de la part d'individus, qui souhaitaient faire valoir leurs droits, mais qui préfèrent s'abstenir, faute de moyens. Cette charge agit ainsi comme un facteur de dissuasion, et d'éloignement, face à une Justice au départ égale pour tous. L'aide juridique constitue une réelle avancée en tant qu'assistance aux personnes les plus démunies, mais cette taxe semble, aujourd'hui, constituer un frein pour les personnes engageant une démarche auprès de la Justice. Elle souligne l'intention de Mme la ministre d'abroger en 2014 la contribution pour l'aide juridique, ce qui constituerait ainsi un soulagement pour les usagers. Elle la remercie, et la prie de bien vouloir la tenir informée des suites données à ce dossier.

Réponse émise le 18 juin 2013

Dans un contexte de maîtrise budgétaire, l'article 54 de la loi du 29 juillet 2011 de finances rectificative pour 2011 a inséré dans le code général des impôts un article 1635 bis Q instituant une contribution pour l'aide juridique due, à compter du 1er octobre 2011 par le justiciable introduisant une procédure en matière civile, commerciale, prud'homale, sociale et rurale ainsi qu'en matière administrative. Cet article a été complété par le décret n° 2011-1202 du 28 septembre 2011. Cependant, cette contribution n'est pas due lorsque le demandeur est bénéficiaire de l'aide juridictionnelle. Ainsi nos concitoyens les plus démunis ne se voient pas pénalisés par cette contribution. De même, elle est exclue en matière pénale ainsi que devant certaines juridictions ou formations de jugement comme le juge des tutelles, le juge des enfants, le juge des libertés et de la détention ou la commission d'indemnisation des victimes. Elle est également exclue dans un certain nombre de procédures, notamment celles pour lesquelles une disposition législative prévoit expressément que la demande en justice est formée, instruite ou jugée sans frais. Cette exception concerne notamment les juridictions statuant en matière de contentieux de la sécurité sociale dans lequel, en vertu de l'article 31 de la loi n° 46-2339 du 24 octobre 1946, les procédures sont gratuites et sans frais. Cela concerne le tribunal des affaires de sécurité sociale, le tribunal du contentieux de l'incapacité et la cour nationale de l'incapacité et de la tarification de l'assurance des accidents du travail, ainsi que la cour d'appel et la Cour de cassation statuant dans ces contentieux. Soucieuse cependant de ne pas pénaliser, dans la durée, une partie de nos concitoyens dans l'accès à la justice, la ministre de la justice souhaiterait, comme elle l'a annoncé au Parlement, que cette contribution soit supprimée en 2014 et remplacée par de nouvelles sources de financement de l'aide juridictionnelle. Des discussions sont actuellement en cours avec le ministre du budget dans le cadre de l'élaboration du projet de loi de finances pour 2014.

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