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Benoist Apparu
Question N° 13705 au Ministère de l'écologie


Question soumise le 18 décembre 2012

M. Benoist Apparu attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur la place du granulé de bois dans la future politique énergétique du Gouvernement. Aujourd'hui, le bois énergie domestique permet de répondre à différents enjeux, notamment la réduction de gaz à effet de serre ou encore la réduction des charges d'énergie qui bien souvent représentent une dépense considérable pour les ménages les plus modestes. Il est également à noter que cette filière, en plein essor, est créatrice d'emplois non-délocalisables au cœur des territoires et près de 60 000 personnes vivent aujourd'hui des activités liées au secteur. Filière contribuant directement à la lutte contre le réchauffement climatique, ses atouts sont en phase avec les objectifs et les priorités de la France en matière d'énergie et de lutte contre la précarité énergétique. Il semble cependant qu'elle n'ait pas été suffisamment soutenue lors de la conférence environnementale du 14 septembre 2012. Il lui demande donc quelles mesures elle compte mettre en œuvre afin de valoriser cette filière d'avenir.

Réponse émise le 28 mai 2013

Le Gouvernement est très attaché à la réduction de nos consommations d'énergie et au développement des énergies renouvelables qui contribuent naturellement à la lutte contre le réchauffement climatique. L'ambition de la France est d'augmenter de 20 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) la production d'énergie renouvelable en 2020. La loi de programmation du 3 août 2009 relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement prévoit ainsi d'atteindre une proportion de 23 % d'énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie en 2020. Toutes les sources d'énergie renouvelable doivent être mises à contribution, notamment le développement de la biomasse. L'État a ainsi mis en place le fonds chaleur dont la gestion a été confiée à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME). Doté d'un budget de plus d'un milliard d'euros sur la période 2009-2013, il permet notamment de développer en masse la production de chaleur renouvelable dans les secteurs du résidentiel collectif, du tertiaire, de l'agriculture et de l'industrie au sein de chaque filière renouvelable et notamment celle du bois énergie, comprenant les granulés de bois. Dans le secteur résidentiel individuel, l'acquisition d'appareils de chauffage au bois par les particuliers est encouragée par le crédit d'impôt développement durable (CIDD), l'éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) et les certificats d'économies d'énergie (CEE). Grâce à l'impulsion donnée par ces dispositifs, le marché des appareils de chauffage au bois représente plus de 450 000 ventes par an. Par ailleurs, la réglementation thermique 2012 (RT 2012), qui prévoit la généralisation à partir du 1er janvier 2013 des bâtiments basse consommation (BBC) dans le neuf avec une exigence de recours aux énergies renouvelables ou à des systèmes très performants en maison individuelle, devrait constituer un élément supplémentaire de dynamisme et de croissance de ce marché. Pour maintenir son développement, la filière devra cependant poursuivre les progrès accomplis en matière de performance énergétique et environnementale, pour répondre notamment à la problématique de la qualité de l'air. Le taux du crédit d'impôt est ainsi majoré en cas de remplacement de l'appareil, pour inciter au renouvellement du parc ancien d'équipements peu performants d'un point de vue énergétique et environnemental. A l'issue de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre 2012, la feuille de route pour la transition écologique a prévu le lancement d'une mission de création d'un fonds bois-carbone et d'un « comité national filière bois ». De façon conjointe avec le ministre du redressement productif et le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie a confié cette mission aux présidents du Conseil général de l'économie, de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGEIET), du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) et du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER). Les résultats de cette mission sont attendus très prochainement. Enfin, pour que cette filière puisse gagner en compétitivité, trouver de nouveaux marchés à l'export et contribuer au redressement productif de la France, le Premier Ministre a confié à Monsieur Jean-Yves CAULLET, député de l'Yonne et nommé le 20 mars dernier président du conseil d'administration de l'Office national des forêts (ONF), une mission sur la forêt française et la filière bois. La réflexion portera notamment sur la prise en compte des objectifs de séquestration du carbone et d'adaptation au changement climatique des forêts, la mise en place d'un cadre réglementaire, institutionnel et économique facilitant la mobilisation du bois dans de bonnes conditions environnementales et la structuration d'ensemble de la filière. Monsieur Jean-Yves CAULLET devra mettre en avant les pistes permettant de valoriser la production sylvicole tout au long de la chaîne de valeur depuis l'amont (gestion durable des forêts, mobilisation du bois) jusqu'à l'aval (bois d'oeuvre pour la construction et la rénovation des bâtiments, bois-industrie, bois-énergie). Cette mission devra préparer le volet « forêt » de la loi d'avenir sur l'agriculture, l'agroalimentaire et la forêt qui sera présentée au Parlement au second semestre de l'année 2013.

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