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Valérie Boyer
Question N° 14338 au Ministère de l'éducation nationale


Question soumise le 25 décembre 2012

Mme Valérie Boyer attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'épreuve d'anglais à l'examen du baccalauréat. En effet, les familles constatent et les professeurs confirment que l'épreuve d'anglais est corrigée à l'aune exclusive de l'anglais britannique. Or l'anglais est l'une des langues les plus parlées au monde, c'est la première langue de plus de 340 millions de personnes. Il en existe donc plusieurs variétés caractérisées par des différences à la fois orthographiques et lexicales. Dès lors, prêter exclusivement à l'anglais britannique la validité requise pour la notation à l'épreuve d'anglais du baccalauréat constitue une discrimination à l'égard des nombreux élèves candidats qui, notamment du fait de l'origine de leurs parents ou d'une enfance vécue dans un pays anglo-saxon hors Grande-Bretagne, ont acquis des réflexes orthographiques et lexicaux relevant du champ de l'anglais des États-unis, du Canada ou encore de l'Afrique du sud pour ne citer que ces variétés. Il ne s'agit en aucun cas de créer un régime dérogatoire pour ces élèves ou encore de mettre en place des enseignements spécifiques tout au long du lycée pour chacune de ces variétés, mais simplement de ne pas discriminer ces élèves. Dans ce contexte, elle le prie de bien vouloir adapter les consignes de notation données aux professeurs correcteurs de l'épreuve d'anglais à la variété de cette langue.

Réponse émise le 5 novembre 2013

Dans l'ensemble des textes relatifs à l'enseignement, l'« anglais » s'entend, par principe, comme la langue anglaise dans son ensemble, sans exclusive, et pas seulement comme la langue des Anglais. Cette pluralité linguistique se traduit, par exemple, par l'existence, au sein des établissements, de sections internationales distinctes, britanniques (et non pas anglaises) et américaines qui préparent les élèves à l'option internationale du baccalauréat. Les annales des sujets du baccalauréat montrent, par ailleurs, que sont utilisés comme supports de l'évaluation de la compréhension des extraits de la presse américaine (The New York Times, USA Today, Newsweek) et des extraits d'écrivains américains aussi variés que, par exemple, John Grisham, Douglas Kennedy, Bernard Malamud ou John Steinbeck. Plus généralement, dans les programmes d'enseignement, au collège déjà, il est fait référence à « la vie quotidienne des pays anglophones ». Le programme des lycées, dès la seconde, mentionne la « variation linguistique » (arrêté du 8 avril 2010 publié au BOEN du 29 avril 2010) qui prévoit que « les élèves sont confrontés à des documents variés de par leur origine géographique et sociale, qui peuvent comporter des particularismes marqués, voire des réalisations dialectales, qui font la richesse des langues ». Cette variation linguistique demeure valable dans les programmes du cycle terminal (arrêté du 21 juillet 2010 publié au BOEN du 30 septembre 2010). Les notions culturelles du programme du lycée sont aussi illustrées, pour l'anglais, par des références à d'autres pays que le Royaume-Uni, parmi lesquels les Etats-Unis figurent systématiquement. Ainsi, pour ne prendre qu'un exemple, pour illustrer les notions de « mythes et héros », sont explicitement mentionnés à la fois les mythes fondateurs des Etats-Unis et les mythes fondateurs de l'Afrique du Sud. Il n'y a donc aucune raison qu'un(e) élève s'exprimant dans l'une des variantes de la langue anglaise puisse avoir l'impression de ne pas être reconnu(e) à sa juste valeur et fasse l'objet d'une quelconque discrimination lors des épreuves du baccalauréat.

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