M. Éric Ciotti interroge M. le ministre de l'intérieur aux fins de connaître le nombre d'actes antisémites enregistrés en 2011.
Le ministre de l'intérieur, qui est chargé des relations avec les cultes, condamne de la manière la plus ferme et combat avec une totale détermination les atteintes aux lieux de culte et aux croyants. Ces actes ne sont pas seulement des attaques inadmissibles contre les croyants. Ils doivent être regardés comme une atteinte à la cohésion nationale et une offense à la République, à son histoire et à ses valeurs, notamment la liberté de culte. Ils appellent la plus ferme condamnation morale et une sanction pénale exemplaire. L'intransigeance et la vigilance du ministre sont totales. L'ensemble des pouvoirs publics, au premier rang desquels les services de police et de gendarmerie, sont mobilisés dans la lutte contre le mal profond qu'est l'antisémitisme, comme ils sont mobilisés contre toutes les formes de racisme, de xénophobie et de haine religieuse. Des enquêtes approfondies sont effectuées pour chacune des infractions. Le ministère de l'intérieur, qui dispose en particulier d'une délégation aux victimes (DAV), structure mixte police-gendarmerie rattachée à la direction générale de la police nationale, travaille en étroite relation avec les cultes. Des relations privilégiées ont par exemple été développées avec le service de protection de la communauté juive du conseil représentatif des institutions juives de France. Afin de prévenir la commission de tels actes, de nombreuses actions sont conduites tout au long de l'année sur le plan local par les forces de l'ordre, notamment à l'occasion de leurs missions de voie publique, en coordination avec les responsables religieux et les élus locaux. Des surveillances ponctuelles et aléatoires des lieux de culte et des établissements scolaires sont organisées par les forces de sécurité en fonction des circonstances et du contexte local et des dispositifs spécifiques de sécurité sont mis en oeuvre à l'occasion des principales fêtes religieuses. Les « référents sûreté » de la police et de la gendarmerie, spécialistes de la prévention situationnelle, peuvent également fournir des conseils pour renforcer la sécurisation des lieux. Les élus locaux ont également un rôle important à jouer (vidéoprotection, police municipale...). Ces dispositifs ont été renforcés à la suite des événements tragiques de Toulouse et de Montauban de mars 2012 puisqu'une circulaire du 3 avril 2012 du précédent ministre de l'intérieur décidait d'une mise en place d'une posture permanente de vigilance autour des lieux de culte de confession juive et des écoles confessionnelles juives et musulmanes. Le ministre de l'intérieur en a confirmé et renforcé les termes. La situation internationale, notamment au Proche-Orient, fait aussi l'objet d'un suivi attentif en raison de ses possibles répercussions sur le territoire. Des évaluations du risque sont régulièrement menées, pouvant aboutir à accroître la vigilance autour des intérêts israéliens et des intérêts de la communauté juive. Le ministre de l'intérieur a également signé à Toulouse en octobre dernier la huitième convention entre l'Etat et le fonds social juif unifié pour soutenir des travaux de sécurisation. Cette politique s'est poursuivie et amplifiée en 2012, avec plus de vingt sites ayant bénéficié de travaux de protection financés par une enveloppe exceptionnelle de 500 000 euros débloquée en juin 2012. La violence antisémite fait l'objet (comme les autres actes racistes et xénophobes) d'un suivi et d'une analyse au sein de la délégation aux victimes et des services d'information générale (SDIG) de la direction centrale de la sécurité publique. Elle fait l'objet d'un recensement spécifique établi en partenariat avec le service de protection de la communauté juive. Le nombre d'actes antisémites recensés depuis 2007 s'établit comme suit.
2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | |
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Nombre d'actes | 386 | 459 | 815 | 466 | 389 | 614 |
1 commentaire :
Le 14/10/2013 à 09:33, laïc a dit :
"Le ministre de l'intérieur, qui est chargé des relations avec les cultes..." Dans une république laïque, qui ne reconnaît pas les cultes, que l'Etat institutionnalise les relations avec les cultes est pour le moins contradictoire. Comment en effet peut-on avoir des relations avec des cultes si on ne les reconnaît pas ? C'est évidemment impossible. Ou alors la République reconnaît activement les cultes, ce qui contredit la loi de 1905... La République, si elle ne reconnaît pas les cultes, ne doit avoir aucune relation officielle avec eux. Le ministre de l'intérieur n'a pas à être celui des relations avec les cultes.
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