Thierry Mariani
Question N° 23241 au Ministère du commerce extérieur

Question soumise le 9 avril 2013

M. Thierry Mariani interroge Mme la ministre du commerce extérieur sur l'évolution des échanges commerciaux entre la France et l'Australie depuis l'année 2000. Il souhaiterait connaître, pour cette période l'évolution de ces échanges et les principaux secteurs concernés par les exportations et les importations entre nos deux pays afin d'en apprécier l'évolution.

Réponse émise le 4 juin 2013

Evolution des échanges bilatéraux entre la France et l'Australie depuis 2000.

- Évolution des échanges commerciaux.
Tableau 1 : Évolution des échanges commerciaux depuis 2000En milliers d'euros, Douanes françaises, 2012. Entre 2000 et 2012, les exportations françaises ont été multipliées par 2,18 tandis que les importations n'ont été multipliées que par 1,64. S'agissant des exportations, l'année 2011 a été une année record avec 3,8 Mds€. Les reculs enregistrés en 2009 et 2012 sont liés aux effets calendaires des livraisons d'Airbus. Sur la période, la moyenne annuelle des exportations a été de 2,4 Mds€. S'agissant des importations, l'année 2008 aura elle aussi été record avec 1,46 Md€, sachant que sur la période, la moyenne annuelle des exportations aura été de 1,07 Md€.
- Évolution du solde commercial depuis 2000.
Tableau 2 : Evolution du solde commercial depuis 2000. En milliers d'euros, Douanes françaises, 2012. La balance commerciale de biens a systématiquement dégagé un excédent sur la période considérée. Cet excédent s'établit en moyenne à 1,76 Md€, l'année 2011 représentant un record de 2,67 Mds€, soit le 3e excédent commercial mondial de la France. Principaux secteurs concernés. - Exportations. Le tableau n° 3 ci-dessous permet de mesurer le poids relatif des différents secteurs dans nos exportations vers l'Australie. Sources : Douanes françaises. Au cours de cette période, le poste matériel de transports a sensiblement augmenté son poids passant de 6,93 % à 29,16 %. Le poste équipements mécaniques, matériels électrique, électronique et informatique constitue le deuxième poste d'exportation avec 27,71 % (- 7 points par rapport à 2000), le secteur produits pharmaceutiques représente le troisième poste d'exportation avec 11,23 % (- 1,91 point par rapport à 2000). A noter l'augmentation du poids des produits de l'industrie agro-alimentaires (7,91 % contre 5,62 % en 2000). - Importations. Le tableau n° 4 ci-dessous permet de voir le poids relatif des différents secteurs dans les importations françaises en provenance d'Australie. Sources : Douanes françaises. Les produits issus de l'industrie extractive représentent désormais 56 % des importations tandis que les produits agricoles ont vu leur poids relatif diminuer (6,44 % contre 10,41 %). Plan export pour l'Australie L'Australie est un des 47 pays prioritaires de notre politique de reconquête des marchés export. Elle occupe le 16e rang mondial dans la liste des pays à potentiel d'importation à horizon 2022. Nos efforts doivent porter sur les quatre familles fédératrices de l'offre française, ainsi que sur deux filières essentielles dans la composition de notre balance commerciale et pour notre présence en Australie, l'aéronautique et la filière minière/gazière et para-minière. - Mieux se nourrir car l'Australie encourage les investissements dans la mise en valeur de ses terres arables encore non exploitées pour servir les marchés asiatiques. Son industrie agro-alimentaire est encore embryonnaire et le développement de cette activité à plus forte valeur ajoutée est encouragé. La population australienne a augmenté de 11 % depuis 2006 et passera de 22,6 M d'habitants aujourd'hui à 42,5 M en 2056. Il y a un appétit général pour tout ce qui est estampillé « origine française » et par conséquent les opportunités pour nos entreprises du secteur sont importantes. - Mieux vivre en ville car la croissance démographique australienne concentrée sur un couloir étroit le long de la côte Est pose des problèmes aigus en raison du déficit d'infrastructures, du déficit de logements, des tensions hydriques et de l'engorgement des axes de communication. Par ailleurs, la politique australienne de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et les projets d'investissement (rénovations des routes, remises à niveau et/ou constructions de nouvelles lignes de tramways, de transports péri-urbains et par rail -dont un projet de TGV-, équipements des maisons en compteurs intelligents, ...) offrent des perspectives prometteuses. - Mieux communiquer, en tirant parti du déploiement en cours du National Broadband Network (NBN) réseau d'accès à Internet à très haut débit qui structure la stratégie digitale australienne et ouvre aux entreprises de services informatiques de nombreuses opportunités dans la E-santé, le E et M-commerce, la E-éducation, les services aux personnes isolées, etc. Le marché de la « sécurité et de la confiance numérique » surfe également sur cette vague et le déploiement en cours du 4G offre des opportunités complémentaires. - Mieux se soigner, en raison surtout du vieillissement de la population. - L'aéronautique ne doit pas être négligée car le transport aérien national et régional (Asie) devrait poursuivre sur sa pente ascendante. - Enfin, la filière minière/gazière et para-minière est au coeur de notre stratégie export, compte tenu du volume des investissements en cours ou programmés (440 Mds AUD en mars 2013). Dans le seul secteur gazier (FLNG, gaz non conventionnels, GNL), huit des quatorze usines de liquéfaction en cours de construction dans le monde sont en Australie. Or l'expertise française est reconnue dans l'activité minière mais aussi dans les services à la mine, créneau sur lequel l'offre française est particulièrement compétitive et peut s'appuyer sur des filiales déjà très actives en Australie.