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Alfred Marie-Jeanne
Question N° 51301 au Ministère des affaires sociales


Question soumise le 4 mars 2014

M. Alfred Marie-Jeanne attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur l'épidémie du chikungunya qui sévit actuellement en Guadeloupe, Guyane, Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélémy. La situation est telle que certains pays voisins de la Caraïbe sont également touchés. Cette maladie caractérisée par de la fièvre et des douleurs articulaires génère aussi des risques importants chez la femme enceinte avec la possibilité de transmission du virus à l'enfant et des complications particulièrement chez les nourrissons, les personnes âgées et celles atteintes de pathologies chroniques (drépanocytose, diabète, maladies cardiaques, immunitaires...). Dans certains cas, il arrive qu'une même personne contracte à la fois, dans un même temps ou à des périodes différentes, la dengue et le chikungunya. À l'heure actuelle, malgré les efforts déployés, l'épidémie ne cesse de croître. Du point de vue scientifique, les travaux et recherches sont en cours. Les questions liées à l'efficacité de la vaccination concernant les personnes âgées et au coût des investissements pour la mettre en place sont souvent évoquées. Il lui demande de lui indiquer l'état de la recherche et de ses résultats en la matière.

Réponse émise le 3 mai 2016

L'épidémie de chikungunya qui a touché la Martinique s'est terminée en janvier 2015. Les recherches sur ce virus se poursuivent actuellement. Dorénavant, la Martinique est touchée par le virus Zika. Le virus zika est le plus souvent responsable d'infections asymptomatiques ou bénignes. Toutefois des complications ont été rapportées, notamment des formes neurologiques graves telles que le syndrome de Guillain Barré, et il est maintenant établi formellement le lien entre le virus Zika et le développement de microcéphalies chez les fœtus, ainsi que d'autres impacts sur le développement fœtal. Un premier cas de microcéphalie a malheureusement été signalé en Martinique ce mois de mars 2016. Si les départements français d'Amérique (DFA) étaient jusqu'alors régulièrement confrontés à des épidémies de dengue, l'arrivée du chikungunya en 2013 et du virus Zika en 2015, a entraîné des épidémies importantes du fait de l'absence d'immunité des populations. Les traitements sont avant tout symptomatiques. Les mesures de prévention et de protection contre les piqûres, dont la lutte anti-vectorielle, restent aujourd'hui les meilleurs moyens de protéger la population. Il s'agit également d'améliorer la connaissance du virus et de mener une recherche active pour trouver des traitements et développer des vaccins. Les chercheurs français se sont ainsi mobilisés depuis le début de l'épidémie au sein du consortium REACTing sous l'égide d'AVIESAN (Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé) qui regroupe notamment des équipes aux compétences transverses de l'INSERM, l'Institut de recherche et de développement, et l'institut Pasteur. Il s'agit d'améliorer les méthodes de diagnostic, de développer des traitements, d'analyser les capacités et les résistances des moustiques vecteurs et les méthodes de prévention et d'améliorer la réponse anti-vectorielle. Il convient également de développer le partenariat au Brésil avec les chercheurs de la Fiocruz et de l'université de Sao Paulo. Enfin, le consortium suit la cohorte de femmes enceintes mise en place aux Antilles et en Guyane. La ministre des affaires sociales et de la santé est particulièrement vigilante à ce que ces travaux de recherche organisés en situation d'urgence permettent d'apporter rapidement des solutions à cette situation épidémique.

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