M. Éric Jalton alerte M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur l'enlèvement par les islamistes de Boko Haram de plus de 200 jeunes filles âgés de 16 à 18 ans, dans l'État nigérian de Borno. Au 5 mai 2014, cela faisait déjà 15 jours que nous étions sans nouvelles des adolescentes enlevées au sein de leur établissement scolaire. Malgré l'appel à l'aide des familles, l'atrocité de la situation, les réponses sont clairement insuffisantes. Il demande donc le déploiement de tous les moyens diplomatiques nécessaires pour protéger et retrouver ces jeunes filles. Il souhaite savoir dans quelle mesure la représentation nationale peut être informée de l'évolution de la situation.
L'enlèvement de 279 lycéennes nigérianes par des membres de Boko Haram est survenu le 14 avril 2014 au coeur du fief de la secte terroriste, dans l'Etat de Borno (ville de Chibok), placé sous état d'urgence depuis le mois de mai 2013. 53 lycéennes se sont enfuies, 226 seraient encore prisonnières. Depuis un an, l'Etat de Borno est le théâtre de violents combats opposant les forces armées nigérianes et le groupe terroriste. La population civile en est l'otage. Abubakar Shekau, le leader de la secte, a revendiqué l'enlèvement des jeunes filles le 5 mai et menacé de vendre ces dernières et de les marier de force. L'incertitude demeure quant à la localisation des captives. Face à ce crime abject et à l'ignominie de la revendication, la France a pris la décision de contribuer à l'effort international pour le sauvetage des lycéennes, en déployant au Nigéria, depuis le 9 mai, une équipe spécialisée qui travaille en lien étroit avec les autorités nigérianes. Par ailleurs, le Président de la République a organisé, sur la proposition du président de la République fédérale du Nigéria Goodluck Jonathan, un sommet des Chefs d'Etats de la région sur la lutte contre la secte terroriste Boko Haram. La France marque ainsi son engagement aux côtés du Nigéria dans sa lutte contre le terrorisme, dans le respect des droits de l'Homme. La France a aussi le souci de susciter une réponse internationale forte. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Union européenne ont ainsi participé à la réunion régionale de Paris. Ce sommet, qui s'est tenu le 17 mai à Paris, permettra de renforcer la coopération et la coordination régionales entre le Nigéria et les pays frontaliers avec lesquels la France entretient des relations anciennes et approfondies ; des actions spécifiques seront également entreprises en faveur du développement des zones concernées, avec un accent sur l'égalité homme-femme, les droits des femmes et des filles, et notamment leur droit à l'éducation et le soutien aux victimes des violences sexuelles.
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