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Razzy Hammadi
Question N° 56757 au Ministère des affaires sociales


Question soumise le 3 juin 2014

M. Razzy Hammadi souhaite attirer l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le régime social des indépendants (RSI) et les litiges qui l'opposent à ses cotisants. Il semblerait que, parmi les mutuelles faisant l'objet de contentieux, le RSI est particulièrement concerné par des recours judiciaires. En effet, le RSI est, de façon régulière et fréquente, accusé par ses cotisants d'abus, de harcèlements et de dénis de justice. Si les juges rendent souvent un verdict favorable aux requêtes des cotisants et que le RSI est reconnu coupable, nombres de travailleurs indépendants se plaignent de ne pas voir appliquées les décisions de justice, et d'être victimes de désagréments financiers, voire psychologiques. Par conséquent, il souhaiterait : obtenir des explications sur la situation d'impunité qui semble sévir entre le RSI et certains de ses cotisants ; savoir quelles mesures sont mises en œuvre pour s'assurer du respect et de l'application des décisions du tribunal des affaires sociales ; et être informé par le Gouvernement de la façon dont il entend s'assurer que d'autres dysfonctionnements administratifs internes aux régimes de cotisation ne provoqueront pas prochainement de nouveaux recours judiciaires.

Réponse émise le 26 mai 2015

Le Gouvernement prête la plus grande attention à la situation des affiliés au régime social des indépendants. La mise en place précipitée et mal préparée de l'interlocuteur social unique (ISU) en 2008, peu de temps après la création du RSI, s'est traduite par de multiples dysfonctionnements. Des efforts substantiels ont été mis en oeuvre pour améliorer la qualité de service. Comme l'a relevé le rapport sénatorial de la mission d'évaluation et de contrôle de la sécurité sociale (MECSS) du 11 juin 2014 déposé par Messieurs Cardoux et Godefroy intitulé « RSI, 8 ans après la réforme, restaurer la confiance », ces progrès ont été notamment rendus possibles par la mise en place d'une organisation partagée entre les caisses RSI et les URSSAF. Le nombre de demandes d'affiliation et de radiation à traiter est résorbé. Entre 2011 et 2014, le délai moyen des affiliations est passé de plus de trois mois à moins de 10 jours ; 72 % des affiliations sont désormais traitées en moins de 20 jours et 90 % des radiations sont traitées en moins de 10 jours. Le nombre de réclamations en 2014 est en baisse de presque 9 % par rapport à 2013, période au cours de laquelle le nombre de réclamations s'élevait à environ 20 000, ce qui constitue un chiffre limité au regard des 3,2 millions de travailleurs indépendants affiliés au RSI. Les réclamations des cotisants font l'objet d'un dispositif particulier et les plateformes téléphoniques ont été renforcées. A cet égard deux numéros courts non surtaxés ont été mis en place : le premier consacré aux demandes relatives aux cotisations (calcul, taux, recouvrement), le second consacré aux interrogations relatives aux prestations. Le RSI a également mis en place un dispositif spécifique à destination des parlementaires qui souhaiteraient signaler des difficultés qui leur sont remontées dans le cadre de leurs permanences. De nouvelles simplifications sont attendues : en effet, à partir de 2015 se met en place la régularisation anticipée, qui permettra aux cotisants de rectifier, dès la déclaration de leur revenu, leur appel de cotisation. Cette mesure, qui permet de réduire le décalage entre revenus et cotisations (passage de n-2 à n-1), sera effective dès les déclarations de revenus, au 2e trimestre 2015. Elle permettra également aux cotisants ayant trop payé de bénéficier plus tôt du remboursement de leurs cotisations et à ceux qui doivent verser un complément de l'étaler sur une durée plus longue. En matière de qualité de service, les progrès sont toujours à rechercher et le Gouvernement continue de rester pleinement mobilisé sur ce dossier. C'est pourquoi, comme l'a annoncé la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, les députés Sylviane Bulteau et Fabrice Verdier ont été missionnés pour établir un état des lieux et formuler des propositions permettant d'améliorer la qualité du service rendu aux assurés.

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