M. Michel Lefait appelle l'attention de Mme la secrétaire d'État, auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion, sur l'allocation aux adultes handicapés (AAH). Aujourd'hui, le mode de calcul dans l'attribution de cette allocation pénalise toute personne en situation de handicap vivant en couple puisque cela impacte les montants alloués : le fait de ne pas vivre seul implique en effet une baisse de cette allocation voire sa suppression. En conséquence, outre le renforcement de la dépendance financière de la personne en situation de handicap, ce mode de calcul de l'AAH implique dans bien des cas un renoncement à la vie en couple. La situation de handicap engendre bien souvent des frais et des besoins supplémentaires qui peuvent lourdement peser dans un budget (matériels adaptés, soins etc .). Aussi, il lui demande si son ministère entend modifier les effets de cette réglementation qui pénalise injustement les personnes handicapées au regard de l'AAH.
Minimum social financé par la solidarité nationale, l’allocation aux adultes handicapés (AAH) est soumise à une condition de ressources. Celles-ci ne doivent pas dépasser un plafond de ressources correspondant à douze fois le montant de l’AAH. Ce plafond est doublé lorsque le demandeur est marié et non séparé ou qu’il est lié par un pacte civil de solidarité ou vit en concubinage. Il est majoré d’une somme égale à la moitié de ce plafond pour chacun des enfants à charge. Depuis le 1er septembre 2014, le montant mensuel maximum de l’AAH est de 800,45 euros, et le plafond annuel de ressources à ne pas dépasser pour ouvrir droit à un versement d’AAH s’établit à 9605,40 euros. Le régime applicable à l’AAH est relativement favorable, puisque la prise en compte des ressources du conjoint, du concubin ou du partenaire d’un PACS est compensée par un doublement du montant du plafond de ressources applicable pour une personne isolée, soit 19 210,80 euros par an depuis le 1er septembre 2014. En outre, les ressources prises en considération sont constituées par les revenus nets catégoriels retenus pour l’établissement de l’impôt sur le revenu, après abattements fiscaux, auxquels s’ajoutent, le cas échéant, les abattements spécifiques aux personnes invalides. Par ailleurs, les revenus du conjoint d’un bénéficiaire de l’AAH sont abattus de 20 % lors du calcul des droits à l’AAH, conformément à l’article R. 821-4 du code de la sécurité sociale. D’après les données de la direction générale de la cohésion sociale, la prise en compte des revenus du conjoint n’a pas d’impact défavorable pour les allocataires. Au contraire, la revalorisation annuelle de l’AAH permet un gain de pouvoir d’achat pour les allocataires et leurs familles.
1 commentaire :
Le 05/12/2015 à 15:00, NikauTlse a dit :
Il faudrait plutôt rédiger un texte de loi à faire adopter pour changer cela. De nombreux députés posent cette question et la réponse est toujours la même (copié-collé). Soit on souhaite que ça change, soit on se débarrasse de la qla question dont la réponse est connue d'avance.
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