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Gérard Charasse
Question N° 67227 au Secrétariat d'état aux transports


Question soumise le 21 octobre 2014

M. Gérard Charasse alerte Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur les conséquences locales des dispositions mises en oeuvre au regard du péage de transit poids-lourds et ses modalités de mise en oeuvre définies par le décret du 29 septembre 2014. En effet, les entreprises de transport installées dans les départements dotés d'un linéaire kilométrique important de réseau taxé, seront à l'évidence pénalisées puisque les prestations de transport effectuées depuis leur base seront par définition davantage taxées que celles effectuées depuis des départements moins taxés. De plus, la boucle terminale de livraison pouvant, depuis des bases logistiques installées dans les mêmes départements, leur revenir, ces entreprises sont doublement pénalisées. Il lui demande s'il est envisagé de mettre en oeuvre un abattement pour préserver, en matière de formation des prix en particulier, l'égalité sur le territoire de la République.

Réponse émise le 21 avril 2015

L'État a été confronté à des difficultés insurmontables dans la mise en oeuvre de l'écotaxe, même aménagée après le travail de mise à plat et de concertation des commissions parlementaires. C'est au terme d'un long processus de travail, que le Gouvernement a pris la décision de suspendre sine die ce dispositif car il suscitait de l'incompréhension, et les difficultés posées par sa mise en oeuvre technique créaient un sentiment d'injustice. L'objectif du Gouvernement était d'appliquer les principes de l'utilisateur-payeur et du pollueur-payeur. Pour atteindre cet objectif un consensus sur ses modalités d'application était indispensable. Or, le mécanisme de répercussion qui accompagnait le « péage de transit poids lourds » faisait peser la taxe sur toute la chaine de production alors même que cette répercussion était difficilement applicable. Néanmoins, le Gouvernement reste attaché au principe dit de « l'utilisateur-payeur » comme source de financement des infrastructures. Ce principe est un élément d'accord avec les fédérations professionnelles de transport routier qui reconnaissent la nécessaire participation financière que les transporteurs doivent apporter à l'entretien des infrastructures de la France. Le transport routier de marchandise est vital pour l'économie, que ce soit en termes de volume ou de desserte des territoires. Pour autant, la route est une ressource qui doit être préservée. Il faut donner une visibilité sur le développement du réseau routier, son entretien et son amélioration. C'est pourquoi, le Gouvernement a constitué dans le même temps, un groupe de travail pour étudier les solutions alternatives à l'écotaxe. Cette réflexion s'articule en deux séquences : - d'une part, afin de répondre aux besoins de financement des infrastructures, une hausse de 4 centimes de la TICPE qui s'appliquera aux poids lourds dès le 1er janvier 2015 ; - d'autre part, l'étude d'une solution alternative, simple et efficace, qui pourrait s'appliquer dès le 1er janvier 2016 en substitution de cette hausse de la fiscalité sur les carburants. La question du financement des infrastructures de transport reste une priorité du Gouvernement, d'autant plus que ces infrastructures sont moteur de croissance et d'emploi et facteur d'attractivité des territoires. En effet, il est nécessaire de se donner les moyens d'une politique des transports ambitieuse, notamment pour moderniser et entretenir le réseau routier national, dont la qualité se dégrade, et accompagner le transport de marchandises.

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