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Michèle Delaunay
Question N° 76286 au Ministère des affaires étrangères


Question soumise le 24 mars 2015

Mme Michèle Delaunay attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur la possibilité d'instituer d'une journée nationale d'hommage à l'exil de l'Espagne républicaine. La coordination nationale d'organisations mémorielles des descendants et amis des exilés de l'Espagne républicaine (Caminar !), se mobilise depuis plusieurs années pour qu'une journée nationale d'hommage à l'exil de l'Espagne républicaine soit instituée en France pour commémorer l'exil de milliers d'espagnols fuyant l'Espagne franquiste pour se réfugier en France. Entre 1936 et 1939 le nombre de réfugiés en France est estimé à plus de 450 000 personnes qui vont jouer un rôle non négligeable dans la Seconde Guerre mondiale en étant nombreux à rejoindre la Résistance française, les maquis et les Forces françaises libres. Entre 1940 et mai 1945, 12 000 républicains espagnols seront déportés vers les camps de concentration ou de travail n'ayant pas le statut de prisonniers de guerre. À Bordeaux, les Républicains espagnols sont ancrés dans l'histoire de la ville et constituent avec leurs descendants une communauté très ouverte et active de 9 000 personnes. Entre 1941 et 1944, 3 000 Républicains espagnols ont œuvré dans des conditions inhumaines à la construction de la base sous-marine de la ville sous l'autorité d'Otto Schmit et la direction de Maurice Papon. Elle lui demande d'envisager la reconnaissance officielle par la France de ces valeurs communes qui animaient les combattants de la Seconde République espagnole dans leur action aux côtés des Français pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle souhaite connaître son avis sur la possibilité d'une journée nationale d'hommage à l'exil de l'Espagne républicaine.

Réponse émise le 15 septembre 2015

Nombreux sont les Républicains espagnols (près de 500 000) qui ont fui l'Espagne, en janvier et février 1939, pour se réfugier en France après la victoire du général Franco. Environ deux-tiers d'entre eux y sont restés. Après le début de la Seconde guerre mondiale, nombreux furent également les Espagnols à s'enrôler dans l'armée française, notamment la légion étrangère, dont ils composèrent rapidement près du tiers des effectifs. Ils rejoignirent la Résistance et les Forces françaises libres, à partir de la fin 1941. Les Espagnols étaient ainsi très largement représentés au sein de la neuvième compagnie du Tchad, mieux connue sous le nom de « La Nueve » (La Neuf) ou « La Espanola » (L'Espagnole), qui fut la première unité à entrer dans Paris le 24 août 1944. Au total, ce sont près de 35 000 Espagnols, exilés politiques, qui sont tombés pour la France lors de la Seconde guerre mondiale. La France salue leur engagement et leur mémoire. En 2014, à l'occasion des commémorations du 75e anniversaire de la fin de la guerre civile espagnole (1936-1939) et de l'exode, la « Retirada », de nombreuses manifestations ont été organisées, pour la première fois, de part et d'autre de la frontière. Lors de la visite d'Etat du Roi et de la Reine, Felipe VI et Letizia, au mois de juin 2015, la France a rendu hommage à ces Espagnols exilés qui avaient fait le choix de combattre pour elle. La Maire de Paris a ainsi inauguré avec le Roi, dans l'enceinte de l'Hôtel de Ville, un jardin consacré aux combattants de la Nueve, cette avant-garde de la deuxième division blindée du Général Leclerc qui fut la première à entrer dans Paris, le 24 août 1944.

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