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Marcel Bonnot
Question N° 80000 au Ministère du travail


Question soumise le 19 mai 2015

M. Marcel Bonnot appelle l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social sur le projet de loi relatif au dialogue social et au soutien à l'activité des salariés prochainement examiné à l'Assemblée nationale. Or si ce texte présente effectivement certaines simplifications relatives d'une part aux obligations d'information et de consultation au Comité d'entreprise et, d'autre part aux obligations de négocier, celles-ci ne s'appliquent qu'aux entreprises de plus de 50 salariés. Pour les PME entre 11 et 49 salariés rien ne changera tandis que les TPE de moins de 11 salariés seront la seule catégorie d'entreprises pénalisées par un texte qui créera de nouvelles instances syndicales dénommées « commissions paritaires interprofessionnelles régionales ». Ces commissions répondent au fait que, selon les rédacteurs, « de nombreuses entreprises restent largement exclues du dialogue social » et ce contrairement à un récent sondage d'Opinion Way sur le dialogue social dans les TPE qui conclut à l'inverse. Ce texte risque donc de pénaliser les TPE de moins de 11 salariés qui représentent un atout pour notre pays en tant que créateurs d'emplois et de richesses. Il souhaiterait savoir si le ministre entend revenir sur cette mesure dans l'intérêt de millions d'hommes et de femmes à la tête de petites entreprises patrimoniales de moins de 11 salariés.

Réponse émise le 26 juillet 2016

L'instauration des commissions paritaires interprofessionnelles est une avancée majeure permise par la loi du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l'emploi. Elle permettra aux plus de 4 millions de salariés des TPE de bénéficier d'une représentation adaptée, et donc de donner toute sa portée à l'alinéa 8 du Préambule de notre Constitution selon lequel : "Tout travailleur participe, par l'intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective des conditions de travail, ainsi qu'à la gestion des entreprises". Ces commissions permettront également aux employeurs de TPE d'être représentés dans des instances spécifiques et de bénéficier d'appui et de soutien pour répondre à leurs questions concrètes. Les commissions paritaires régionales interprofessionnelles ont justement vocation à consolider le dialogue existant actuellement dans les très petites entreprises. Les missions qui leur ont été dévolues par la loi portent sur des aspects transversaux qui ne peuvent être traités isolément au sein de chaque entreprise. Les commissions paritaires régionales interprofessionnelles ont pour première mission d'apporter aux salariés et aux employeurs des conseils et des informations sur la législation et le droit conventionnel qui leur est applicable. Cette compétence permettra de renforcer l'offre d'appui et de conseil juridique au niveau des territoires et contribuera à élargir l'accès au droit. Ces commissions pourront permettre de participer à la prévention des litiges individuels grâce à une meilleure information des acteurs sur le droit en vigueur. Les commissions paritaires régionales interprofessionnelles constituent également des instances de concertation sur des sujets touchant au quotidien des entreprises comme l'emploi, la formation professionnelle ou la gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences, et peuvent par ailleurs, sur demande des intéressés, faciliter la résolution de conflits internes à l'entreprise. Les commissions sont ainsi appelées à jouer un rôle de conseil et d'accompagnement des salariés et des employeurs, mais reste extérieur à l'entreprise. Il est important de souligner que les commissions paritaires régionales interprofessionnelles n'entraineront pas de charge supplémentaires pour les entreprises concernées. La loi prévoit que le financement des frais de fonctionnement et la prise en charge de l'indemnisation des membres des commissions seront assurés par les crédits du fonds paritaire de financement du paritarisme mis en place par la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle et au dialogue social. Par ailleurs, leur mise en place n'affectera pas le fonctionnement des TPE puisque ses membres n'auront accès aux locaux des entreprises que sur autorisation de l'employeur. Les commissions paritaires seront ainsi un progrès, tant au plan social qu'au plan du développement économique des TPE, qui sont la principale source d'emploi dans notre pays et que le gouvernement soutien activement depuis le début du quinquennat.

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