Les amendements de Yannick Moreau pour ce dossier

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Monsieur le président, chers collègues, je vais peut-être faire résonner à l’Assemblée une sonorité un peu différente. « Je ne fais point fléchir les mots auxquels je crois ; Raison, progrès, honneur, loyauté, devoirs, droits. On ne va point au vrai par une route oblique. Sois juste ; c’est ainsi qu’on sert la république ; » Voilà ce que p...

Que comptez-vous faire pour lutter contre le terrorisme islamique, qui sème la terreur dans notre pays ? Que comptez-vous faire pour les 6 millions de chômeurs, qui attendent de retrouver un emploi ?

Que comptez-vous faire pour lutter contre la pauvreté, qui gangrène notre pays ? Chers collègues, qui vous prétendez héritiers des valeurs de justice, voilà un vrai sujet d’action ! Que comptez-vous faire dans l’hémicycle durant les trois mois qu’il vous reste ? Des commémorations ? Des résolutions ? Le calendrier législatif est pourtant déjà b...

Notre Parlement a légiféré de nombreuses fois sur ces questions sensibles. Si le devoir de mémoire est important pour consolider la mémoire collective, notre responsabilité de parlementaires est de ne pas alimenter une guerre des mémoires. Chers collègues, faut-il continuer à tenir dans l’hémicycle des débats relevant davantage de la controvers...

Elle suscite un certain nombre de questions insolubles : quels événements historiques reconnaître ? où placer le curseur, sachant que notre histoire est émaillée de multiples drames et que notre République a charrié, derrière elle, bien d’autres victimes ? D’ailleurs, on devine que cet exercice de repentance ciblé n’est pas dénué d’arrière-pen...

Or, pardon de vous le dire, chers collègues, mais la Commune n’est pas un élément historique de référence. La France, ce sont quinze siècles d’histoire, de pages souvent glorieuses, parfois sombres, traversés par notre pays. La Commune en est incontestablement une. Dans les déchirements de la défaite française de 1870, dont le traumatisme de S...

…Léon Gambetta ayant cherché, par décret, à exclure bonapartistes et royalistes. Elle n’en était pas moins la représentation nationale. L’insurrection armée qui va naître à Paris durera un peu plus de deux mois. Si, pour certains, la République naissante s’est couchée devant Bismarck, la Commune n’est pas le grand roman sentimental et pur que ...

L’historien britannique Robert Tombs estime qu’il y eut, dans les rangs communards, entre 6 000 et 7 500 morts, dont environ 1 400 fusillés, quand les Versaillais déplorèrent 877 tués, 6 454 blessés et 183 disparus dans les combats livrés du 3 avril au 28 mai.

Les vérités historiques ne sont pas aussi simples que vous voulez bien le dire, chers collègues. La spirale de la violence n’est jamais à sens unique. Ainsi, dès le 5 avril 1871, la Commune décide, par décret, d’instaurer la terreur des otages : « Toute exécution […] d’un partisan du gouvernement de la Commune de Paris sera, sur-le-champ, suivi...

…Mgr Darboy, archevêque de Paris, arrêté avec quatre autres clercs et exécuté à la prison de la Roquette, mais aussi les dominicains d’Arcueil et des jésuites de la rue Haxo. Qui se rappelle des 200 édifices touchés par les flammes, de ce que George Sand appellera « les saturnales de la folie » ?

Chers collègues, redonnons la parole à un historien. François Furet, qui fut membre du Parti communiste français puis du Parti socialiste unifié, nous rappelle l’exagération mémorielle autour de la Commune : « Aucun événement de notre histoire moderne, et peut-être de notre histoire tout court, n’a été l’objet d’un pareil surinvestissement d’in...

La voilà donc, la filiation que vous cherchez ! Certes, la répression menée sous les ordres de M. Thiers fut terrible, excessive, cruelle, mais elle n’est pas la seule qu’il convient de dénoncer. Sinon, foi de Vendéen, quitte à faire oeuvre de repentance, pourquoi ne pas commencer par l’abrogation des lois de la Terreur dirigées contre la Vend...

Vendéen, homme de l’Ouest, je sais, y compris par la tradition orale de ma propre famille, ce que furent les persécutions des simples gens qui refusaient le centralisme jacobin, la levée en masse pour la conscription militaire et l’interdiction de leurs convictions religieuses. Le 26 juillet 1793, à la Convention nationale, Barère réclame la de...

Comment oublier les tristement célèbres « colonnes infernales » du général Turreau, dont le nom figure encore aujourd’hui sur l’Arc de triomphe ? Ces atrocités coûtent la vie à des dizaines de milliers de personnes. Savez-vous que c’est en Vendée que les premiers essais d’extermination industrielle sont menés ?

À Noirmoutier, des camps d’extermination sont établis. Partout en Vendée, des fours à pain sont utilisés comme fours crématoires pour brûler vifs les habitants. La peau des Vendéens sert à l’élaboration de sacs ou de pantalons pour les gendarmes.

Selon le conventionnel Saint-Just, la peau humaine est « d’une consistance et d’une bonté supérieure à celle du chamois et celle des sujets féminins est plus souple mais elle présente moins de solidité ». Reconnaissez donc, chers collègues, les erreurs et les horreurs de la Terreur, comme la loi du 10 juin 1794, qui succède à la terrible loi d...

…la lettre du général Westermann, surnommé « le boucher de la Vendée », qui écrit au Comité de salut public les mots suivants : « Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et les bois de Savenay. Suivant les ordres que vous m’avie...

Les moyens d’extermination des Vendéens mis en oeuvre par le Comité de salut public et la Convention sont la matrice de ceux employés par les régimes totalitaires du XXe siècle. Voilà un sujet qui mériterait une reconnaissance nationale car, si la Vendée pardonne, elle n’oublie pas.

Voyez, chers collègues, comme il est difficile de déterminer quelles commémorations doivent faire l’objet d’un devoir de mémoire ! Même si votre proposition de résolution est déclarative, il semble plus sage de ne pas raviver la guerre des mémoires. Nul n’ignore les travers et les débordements de cette guerre civile que fut la Commune.

…au lieu de les agréger à la vaine cause d’une majorité présidentielle en lambeaux. Telles sont, chers collègues, les raisons pour lesquelles notre groupe ne votera pas ce texte, comme vous l’aurez compris.