Vous n’avez plus de politique au Moyen-Orient, sinon suivre l’Arabie Saoudite !
Il ne faut pas dire n’importe quoi dans cette maison, monsieur le secrétaire d’État !
Seuls 3 000 chrétiens ont été accueillis en un an, sur 100 000 demandeurs d’asile !
On lit dans Le Monde de ce soir que le Gouvernement ne sait pas quoi faire des djihadistes qui rentrent en France !
Appliquez le code pénal !
Utilisez l’article L. 411-4 du code pénal !
Sauf que vous ne l’utilisez pas !
Des cacahuètes ! Il y a plus de 7 millions de déplacés !
L’envoyé spécial des Nations unies dit exactement le contraire de ce que vous racontez ! De quoi parlez-vous ?
C’est exactement ce que j’ai dit !
…évitons aujourd’hui de déstabiliser davantage cette région du monde. Comme nous n’avons cessé de le répéter depuis 2012 avec François Fillon, la solution dans cette région passera par une fusion des coalitions et non leur séparation. Il conviendra de rassembler tous les efforts, plutôt que de menacer de traîner tel ou tel dirigeant devant la Cour pénale internationale.Madame Guigou, la dénonciation des crimes perpétrés par l’aviation russe à Alep est une chose, mais en quoi les bombardements occidentaux et français en ce moment même à Mossoul sont-ils moralement supérieurs ?
S’il conviendra, le jour venu, d’organiser une transition du pouvoir à Damas, …
Voilà pourquoi vous ne pourrez pas compter sur le groupe Les Républicains pour soutenir cette proposition de résolution.
Toutes ces erreurs, toutes ces improvisations, tous ces retournements opportunistes, surtout utiles pour vendre des armes, se paient en termes d’influence politique. Au début de 2017, la France n’est tout simplement plus présente à la table des négociations sur l’avenir du Moyen-Orient.C’est cette politique-là que Mme Guigou voudrait nous faire endosser par cette résolution, dans laquelle tout est égal à tout, Daech à Bachar, bien sûr, mais implicitement aussi à Poutine, et où la Cour pénale internationale sert de cache-sexe à l’absence de stratégie sur le terrain. Il y est même fait mention de djihadistes français, dont beaucoup, de retour de ...
…l’erreur à ne pas commettre serait d’oublier ces paramètres pour leur préférer ceux dictés par l’émotion, la compassion et les formules médiatiques creuses, comme le slogan de MM. Hollande et Fabius, « ni Bachar, ni Daech ». Ce sont ces mêmes contorsions, nourries par les calculs de politique intérieure, que l’on retrouve dans la proposition de résolution de Mme Guigou. C’est ce même naufrage diplomatique qu’il nous est demandé d’approuver par l’intermédiaire de cette résolution : continuer à suivre aveuglément l’Amérique, continuer à ignorer superbement la Russie, menacer de poursuivre ses dirigeants devant la Cour pénale ...
Il est trop tôt, à ce stade, pour déterminer les orientations de l’administration Trump, mais ses grandes lignes sont les mêmes : repli, isolationnisme, refus d’exporter le modèle libéral par les forces armées américaines.Reste donc la Russie. C’est la seule puissance extérieure qui, parce qu’elle est présente militairement sur le terrain, pèse sur le jeu diplomatique, avec des objectifs anciens – présence en Méditerranée, en Syrie et, demain, en Libye – et d’autres plus récents, comme la lutte contre le terrorisme. Au total, 7 000 citoyens russes se sont engagés dans les forces terroristes de la région.Face à cet écheveau d’intérêts ...
Quant aux États-Unis, comme on le sait, ils n’ont pas souhaité s’engager militairement au sol, ni réagir en 2013 à l’utilisation d’armes chimiques. Le résultat de cette politique américaine et occidentale, faite d’hésitations et de replis, a été concrètement de sous-traiter littéralement l’avenir de la Syrie et de l’Irak à l’Iran et à la Russie, désormais rejoints par la Turquie.
Ils sont balayés enfin par la lutte entre puissances régionales émergentes – arabe, ottomane et perse. Dans ce conflit qui pèse directement sur notre sécurité, puisque nous en subissons les conséquences par l’importation des réfugiés et de la violence terroriste, les Européens, loin de se hisser à la hauteur de ce défi historique, ne pèsent rien. Leur empreinte militaire sur le terrain, faute de moyens et de volonté, est tout à fait minime. Leur présence politique est quasi inexistante, même si nous assurons la quasi-totalité du financement de l’aide humanitaire aux réfugiés en Turquie, au Liban, en Jordanie.
Ils sont balayés d’abord par Daech, qui a cherché symboliquement, avec des bulldozers, à effacer la frontière entre la Syrie et l’Irak et à recréer de toutes pièces un califat sur les territoires sunnites conquis entre 2012 et 2014 des deux côtés de la frontière. Ils sont balayés aussi par la guerre de religion que se livrent dans la région l’Iran et les puissances sunnites – Arabie Saoudite, Émirats arabes unis et Turquie.
La vérité, mes chers collègues, est que le Moyen-Orient vit aujourd’hui dans une extrême violence, dont nous sommes sans doute loin d’avoir vu la fin dans le temps et dans l’espace. Il s’agit d’une transformation géopolitique de proportions véritablement historiques. Les frontières et les États dessinés par la France et le Royaume-Uni il y a tout juste cent ans, dans le cadre des accords Sykes-Picot, sur les décombres de l’Empire ottoman sont aujourd’hui balayés.