Amendement N° CL52 (Non soutenu)

Statut des magistrats et conseil supérieur de la magistrature - modernisation de la justice du xxie siècle

Déposé le 28 avril 2016 par : M. Cherki.

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Après l'alinéa 8, insérer l'alinéa suivant :

« L'alinéa précédent ne fait pas obstacle à l’application des dispositions législatives en matière de maniement des fonds des professions judiciaires réglementées, lorsque ceux-ci sont recueillis par son avocat, avant d’être versés sur le compte dont il a la charge. »

Exposé sommaire :

Cet amendement vise à modifier l’article 45.

En l’état actuel de sa rédaction, le projet de loi prend en compte les dispositions législatives propres aux professions judiciaires réglementées en matière de maniement des fonds, mais spécifie qu’elles sont soumises « au souhait du demandeur ».

Or, les actions de groupe trouveront leur essor avec la présence et la participation de professions réglementées qui obéissent à des règles spécifiques en matière de maniements de fonds, strictement définies par la loi.

La représentation obligatoire par un avocat dans le cadre de la procédure d’action de groupe en matière de discrimination entraîne de nombreuses conséquences dont, notamment, l’interdiction pour l’avocat de manier des fonds « clients » autrement qu’en faisant appel à sa Caisse de Règlements Pécuniaires des Avocats (CARPA), institution régie par la loi du 31/12/1071 et le décret du 27 novembre 1991 modifié, qui pourra assurer gratuitement la répartition des fonds au profit des consommateurs lésés visés par la décision judiciaire.

La CARPA garantit la sécurisation des fonds de tiers et leur représentation et assure
la traçabilité des versements conformément aux règles qui s'appliquent aux maniements de fonds en application des dispositions de l'arrêté du 5 juillet 1996.

Soumettre le recours aux Carpa au choix du demandeur peut donc priver, de fait, l’avocat représentant l’association agréée de la possibilité, reconnue par la loi, de manier
les « fonds clients ».

Elle introduit par ailleurs une insécurité juridique quant à l’effet libératoire du paiement de l’indemnité entre les mains de l’association.

‎A l'issue de l'instance, s'il y a condamnation, la personne condamnée paiera via
son avocat pour finaliser la procédure, à charge pour lui d'obtenir la décharge ou
la libération de sa cliente. Pour ce faire, conformément à la loi et aux règles déontologiques, l'avocat de la partie condamnée doit adresser le paiement à l'avocat
de l'association par chèque ou virement à l'Ordre de sa CARPA.

La CARPA ‎vérifiant la bonne fin du paiement, ce paiement, au surplus, est libératoire. L'avocat de l'association pourra ainsi libérer l'avocat de la partie adverse, ce qui évitera
des contentieux ultérieurs d'exécution.

La CARPA, en lien avec l’association, aura pour mission de distribuer ces fonds
aux ayants droits après avoir, et c’est sa mission définie par la loi, vérifier l’adéquation de la distribution des fonds avec les modalités prévues au jugement.

Le présent amendement propose donc :

- De réserver les dispositifs législatifs prévus pour les professions judiciaires réglementées, dont les avocats, afin de garantir l’efficacité et la sécurité des maniements de fonds intervenant en exécution de décisions judiciaires et d’éviter tout contentieux sur le fondement de l’effet libératoire du règlement pécuniaire.

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