Amendement N° CL2 (Non soutenu)

Alors que l'afflux migratoire va en s'amplifiant depuis 2011 avec notamment le début de la crise syrienne et la chute de Mouammar Kadhafi, alors que la situation sécuritaire de l'Europe atteint un niveau critique avec une vague d'attentats revendiqués par l'Islam radical, il convient de se pencher sur les liens qui existent entre immigration et terrorisme. L'immigration illégale est par essence une source d'insécurité de par son caractère anarchique et l'influence qu'elle peut avoir sur une population venue de l'immigration légale mal intégrée. La menace de l'Etat Islamique de février 2015 d'envoyer 500 000 migrants en Europe nous rappelle que, des populations qui cherchent à traverser la Méditerranée, nombreuses sont celles qui viennent de zones contrôlées par le groupe terroriste. Concernant les migrants venant de Syrie, il est important de rappeler qu'une partie non négligeable d'entre eux vient de provinces où la présence de groupes affiliés à Al Qaida tels que Jahbat al-Nosra  (actuellement Jahbat Fatah al-Sham. Ce dernier a changé de nom le 28 juillet 2016 dans le but de marquer une séparation avec Al Qaida, mais il ne s'agit que d'un maquillage qui de toute façon n'intervient que longtemps après le début du conflit).

La liste suivante, non exhaustive, parle d'elle-même.

Le 21 juillet 2005, un attentat revendiqué par Al Qaida a lieu à Londres. Ses auteurs sont Muktar Said Ibrahim, originaire d'Erythrée, Yassin Omar, venant de Somalie, Ramzi Mohammed, somalien et Hussain Osman, né en Ethiopie.

Auteurs de l'attentat contre le journal Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, les frères Chérif et Saïd Kouachi, de parents algériens se revendiquent d'Al Qaida dans la Péninsule Arabique (AQPA).

Amedy Koulibaly, auteur des attentats des 8 et 9 janvier 2015 de Montrouge et de l'Hypercasher de Vincennes se revendique de l'Etat Islamique. Il est d'origine malienne.

Le 13 novembre 2015, les attentats du stade de France, du Bataclan et les attaques menées dans les rues des 10 èmeet 11 èmearrondissements sont commis par Salah et Brahim Abdeslam, nés de parents marocains, Abdelhamid Abaaoud, belgo-marocain passé en Syrie aux côtés de l'Etat Islamique, Chakib Akrouh, belgo-marocain suspecté d'avoir combattu en Syrie dans les rangs de l'Etat Islamique, Foued Mohamed-Aggad, né d'un père algérien et d'une mère marocaine également convaincu d'être allé se battre dans les rangs de l'Etat Islamique en Syrie, Ismaël Omar Mostefaï, d'un père algérien et d'une mère portugaise et Samy Amimour, d'origine algérienne, parti lui aussi combattre en Syrie aux côtés de l'Etat Islamique. A ce propos, deux des trois kamikazes du Stade de France avaient été contrôlés début octobre à la frontière grecque.

Le 22 mars 2016, Ibrahim et Khalid El Bakraoui, Najim Laachraoui se font exploser dans l'aéroport et le métro de Bruxelles. Le père des deux frères est originaire du Maroc tandis que le dernier, parti en Syrie en 2013 aux côtés d'un groupe lié à Al Qaida, est né au Maroc.

Sans s'attarder sur le fait que des personnes parties combattre avec des groupes terroristes, que ce soit en Syrie ou ailleurs, peuvent circuler librement sur le territoire de l'Union Européenne et y organiser des attentats, on peut légitimement de demander dans quelle mesure des immigrés ayant grandi dans un milieu d'obédience salafiste ou ayant vécu dans des zones gérées par le droit tribal ou par la charia peuvent s'adapter au modèle laïc et démocratique européen. Il convient de rappeller que parmi les motivations des terroristes passés à l'acte sur le territoire européen figure en bonne place un rejet total de la culture européenne.

La responsabilité des gouvernements occidentaux dans la crise des réfugiés, en particulier du gouvernement français avec l'organisation de la chute de Mouammar Kadhafi qui a laissé place au chaos politique et à l'expansion de l'Etat Islamique en Libye est avérée. Cet état de fait ne doit pas nous faire perdre de vue que la destruction du verrou libyen a ouvert les portes de l'Europe à des populations issues du grand Maghreb et de l'Afrique de l'est dont le potentiel terroriste, qu'il soit islamiste ou opportuniste n'est pas négligeable.