Les amendements de Christian Jacob pour ce dossier

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Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les ministres, chers collègues, hier, comme tous ceux qui croient en l’Europe et pensent que la construction européenne est un mouvement historique qui nous engage, nous étions heureux que l’Union européenne ait trouvé en elle-même les ressources pour parvenir à un accord.

Hier, comme tous ceux qui aiment sincèrement le peuple grec et n’imaginent pas l’Europe amputée de la Grèce, nous étions heureux que l’idée même de Grexit soit, à ce stade, derrière nous. Et ce matin, nous nous sommes réveillés avec une dernière frasque du Premier ministre grec. Alors que François Hollande se félicitait d’être parvenu à ce que...

Que cherche-t-il ? Pensez-vous vraiment qu’il nous aide à soutenir ce pré-accord, arraché aux forceps ? Pourtant, je continue à penser qu’il reste une voie, étroite, qui consiste à donner à la Grèce une nouvelle chance. Je me garderai bien de parler de dernière chance, car ce qui commence maintenant n’est sans doute que le début d’un long chem...

…qui a menti à son peuple, lui a fait croire à des lendemains qui chantent, a utilisé le référendum comme une arme de chantage contre ses propres partenaires, contre la famille européenne,…

…oui, contre sa famille, celle qui, depuis cinq ans, est au chevet de la Grèce avec une constance et un sens de la solidarité qui forcent le respect. M. Tsipras s’est comporté comme un funambule, un fildefériste inconscient.

Il a été heureux, je pense, de trouver des partenaires pour l’accompagner avec un filet sous le fil qui aurait dû le conduire au naufrage. Une fois de plus, l’Europe a été au rendez-vous des turpitudes grecques, au rendez-vous de l’aide à un gouvernement qui, dans le passé, a truqué ses comptes publics et qui, depuis six mois, a stoppé le proc...

La vérité, c’est que, si M. Tsipras s’était mis au travail dès son élection, s’il avait poursuivi les efforts de la Grèce, il se serait épargné l’humiliation qu’il vient de subir. Il a cru trouver une nouvelle légitimité avec un référendum. En réalité, il a contribué à affaiblir la souveraineté du peuple et du Parlement grec, qui doivent accept...

Ceux qui méritent d’être salués, ce sont les Irlandais, les Portugais, les Espagnols, les pays baltes, les Slovaques,

qui se sont imposé des larmes et du sang et qui n’ont jamais mis l’Europe au banc des accusés. Eux, ils ont été responsables.

Oui, monsieur le Premier ministre, ce sont eux qu’il faut saluer, ce n’est pas M. Tsipras. Ce sont eux qu’il aurait dû saluer au nom de son peuple et remercier de ce qu’ils ont fait. Nous avons fait beaucoup, trop, diront certains, au regard de la confiance abîmée entre la Grèce et le reste de l’Europe. La solidarité dont a bénéficié la Grèce...

Ce sera difficile car nous sommes ni vraiment rassurés, ni vraiment convaincus par la capacité du Premier ministre grec à tenir sa parole. Les Français ont déjà beaucoup donné. Nous sommes leurs représentants et vous nous demandez d’en faire plus et de nous prononcer sur la déclaration finale du sommet de la zone euro. C’est un moment importan...

Nous vous demandons aussi de mettre en place un groupe de suivi de cet accord entre le Gouvernement et la commission des finances de notre Assemblée.

C’est indispensable car nous ne voulons plus nous retrouver dans cette situation où nous votons des textes issus d’accords négociés par le Président de la République sans qu’il ait reçu un mandat clair ni des Français ni du Parlement.

Permettez-nous, en effet, d’être très inquiets de la manière dont le Président de la République a conduit ces négociations.

Nous ne savions rien de ses objectifs, nous ne savions pas s’il en avait d’ailleurs. Il était isolé,

il a pris le risque de mettre en péril la solidarité du couple franco-allemand pour donner de petits gages à l’extrême gauche, et à une partie du PS, disons-le. Il a voulu faire de la politique intérieure sur un sujet d’importance.

Ces risques étaient inconsidérés au regard du point d’arrivée de cette négociation. À l’arrivée, cet accord sur le fond est celui des autres pays de la zone euro, ce n’est pas celui de la France. J’entends François Hollande parler d’audace, mais c’est l’audace de l’immobilisme, c’est la synthèse molle, et cela ne fait pas une politique.

Cela peut prêter à sourire lorsque l’on sait que, si la zone euro a résisté, c’est grâce aux dispositifs de stabilité budgétaire et monétaire mis en place par le président Sarkozy et la Chancelière allemande.

Il faudrait d’ailleurs aller beaucoup plus loin dans la gouvernance de la zone euro, et vous n’avez rien proposé en la matière. Quand on songe aussi que François Hollande a fait ratifier à la virgule près le traité européen de stabilité budgétaire,…

… on se dit que cette promesse non tenue a été une bénédiction pour l’Europe et pour la France.