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Je me félicite que nous puissions débattre pendant deux heures d’un thème important pour l’avenir de l’économie et de l’industrie françaises. Au nom de la commission d’enquête sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie françaises et européennes, qui a travaillé pendant six mois sous la présidence de mon ami et collègue Jean Grellier, j’ai remis en juillet 2013 un rapport intitulé « la sidérurgie et la métallurgie : un combat pour la souveraineté économique ». Nous y formulions vingt-six propositions. Le groupe GDR a souhaité ce débat afin de faire un point d’étape, à la fois avec des exper...
...urgistes français. Ces derniers n’ont donc pas été à la hauteur, ni en Lorraine, ni dans le Nord, ni en Normandie d’ailleurs, et aujourd’hui ce sont les Chinois qui nous font la leçon. Le pire est peut-être devant nous. J’aimerais à cet égard interpeller tout le monde : s’il est reconnu demain à la Chine le statut d’économie de marché, qui ne correspond pas actuellement à la réalité chinoise, la sidérurgie française et européenne dépérira ; ne nous faisons aucune illusion sur ce point. Il est donc urgent que nous nous mobilisions tous pour agir à l’échelle européenne et mettre en oeuvre les préconisations que nous avions formulées à l’issue de la commission d’enquête et que nous reprenons aujourd’hui. Je vous en conjure, monsieur Darmayan, mais je m’adresse également aux autres personnes présentes ...
...issements et le recrutement de personnel s’en ressentent. Nous avions en outre évoqué lors des travaux de la commission d’enquête l’idée du laminoir à froid pour la Lorraine. J’ai entendu ce que vous avez dit tous les trois avec une forme d’abattement et une grande inquiétude, que je partage avec les orateurs qui viennent de s’exprimer. À l’aune de vos propos sur l’enjeu majeur que représente la sidérurgie non seulement pour la France mais aussi pour l’Europe, je ne comprends pas pourquoi la Commission européenne traîne encore la jambe en la matière, ni pourquoi nous devons déployer des trésors d’énergie pour tenter de la convaincre de soutenir ce secteur. Sans doute faudra-t-il adresser cette question à M. le ministre tout à l’heure.
Merci, monsieur le ministre, pour votre propos, dont je partage la philosophie. La commission d’enquête, présidée par M. Jean Grellier, a formulé vingt-six propositions qui pourront vous aider à construire le chemin que vous évoquez. En effet, la question de l’utilité de la sidérurgie pour la France et l’Europe se pose. Est-ce un outil de souveraineté économique ? Pour nous, la réponse est affirmative, même si notre production représente 1 % de la production mondiale. On pourrait penser qu’après tout, il y a bien d’autres produits que l’on achète ailleurs et que l’on ne produit pas chez nous, mais ce n’est pas vrai pour la sidérurgie : la sidérurgie est un élément structurant ...
...ue industrielle européenne ? Lorsque nous avons auditionné le commissaire Antonio Tajani, il nous avait présenté son plan acier et exposé ses difficultés à mettre en place une véritable politique industrielle européenne, confronté qu’il était parfois à son collègue de la concurrence. Comment faire évoluer l’Europe et de quels leviers disposez-vous, en tenant notamment compte de cette crise de la sidérurgie ? S’agissant par ailleurs du renouvellement des compétences, nous étions ensemble au Conseil national de l’industrie pour écouter le rapport communiqué par Isabelle Martin, secrétaire confédérale à la CFDT et rapporteure pour l’ensemble du Conseil national de l’industrie. Un certain nombre de constats ont été dressés, notamment en ce qui concerne les compétences nécessaires à l’industrie. De que...
...ablement pris des initiatives en ce sens ? D’autres États européens l’ont-ils fait, ou des entreprises, sachant que, dans ce secteur, les groupes non chinois sont tout de même des groupes mondiaux ? A-t-on observé des faits précis ? Et, si la procédure est trop longue pour mettre en oeuvre une protection, pourquoi n’actionnez-vous pas la procédure de sauvegarde, qui permettrait de préserver notre sidérurgie ? D’un autre côté, vous nous dites qu’il faut que l’Europe se protège par des barrières tarifaires. Mais faut-il vraiment que les barrières portent uniquement sur le prix ? Ne conviendrait-il pas de recourir à des règles sociales et environnementales pour mener des actions de protection ? Vous qui ne passez pas précisément pour un bolchevique, monsieur le ministre, et qui êtes plutôt favorable ...
...it prévu –, si, dans un dossier voisin, l’État n’était pas intervenu pour que Tata Steel obtienne un marché avec la SNCF, si l’on n’avait pas exercé des pressions sur des constructeurs automobiles pour qu’ils continuent d’investir et d’acheter de l’acier à nos différents producteurs, bref, si l’État n’avait pas joué son rôle, nous n’en serions pas là aujourd’hui : il n’y aurait sans doute plus de sidérurgie du tout ! Je fais là aussi référence à l’histoire, puisque du fait des nationalisations successives, mais également du traitement social des suppressions d’emploi – les salariés partant en retraite à cinquante ans – nous n’avons pas réglé le problème de l’érosion continue et accélérée de la sidérurgie française au fil du temps. Il faut que nous passions à la vitesse supérieure. Or, de mon point...
... de l’ultralibéralisme ! Pour vous, il faut aller toujours plus loin, ce n’est jamais assez… La situation est pourtant le résultat de cet ultralibéralisme. Vous dites que l’appareil productif doit être « au top ». Je n’ai pas l’impression que ce ne soit pas le cas en France. J’ai vu beaucoup d’usines fermer : elles ont été démontées pour être remontées à l’étranger. Qui investit en Chine dans la sidérurgie ? Est-ce que ce sont les grands groupes qui sont partis investir en Chine pour mettre ensuite en concurrence leurs propres industries en France ? Si vous ne les connaissez pas, je peux vous donner leurs noms ! Cette situation est bien le résultat d’une politique, et si nous ne tapons pas à cet endroit-là, nous ne réussirons jamais à faire quoi que ce soit ! Car lorsque ces groupes investissent à...
Je crois que je vous ai bien entendu, monsieur le ministre, en ce qui concerne le caractère essentiel de la sidérurgie pour l’économie française et l’enjeu primordial de ce dossier compte tenu du contexte économique mondial et européen. J’ai également entendu votre engagement et votre détermination. Je vous poserai trois questions. Que pensez-vous de la capacité du Gouvernement à mettre en place des contreparties aux aides publiques, voire, comme l’a suggéré M. Verbeke, un droit d’ingérence public dans les entr...