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...rivages, jetées sur les routes. Tant et si bien que ce n’est pas sur l’accueil des réfugiés en Europe que notre débat de ce jour aurait pu, et aurait sans doute dû porter, mais sur l’absence d’une véritable politique européenne d’accueil des réfugiés. Nous sommes aujourd’hui confrontés à un triple défi. Il s’agit d’un drame humanitaire, puisque depuis que l’accord entre l’Union européenne et la Turquie est intervenu, 50 000 migrants sont venus se jeter dans l’impasse grecque, amplifiant ainsi la crise profonde traversée par un pays épuisé par l’austérité. Les migrants, harassés par leur périple, s’entassent par centaines dans le port du Pirée, où les abris de fortune fleurissent devant les portes closes de l’Europe. Il s’agit aussi d’un péril sécuritaire, puisque les terroristes cherchent à ti...
...e l’Europe, j’y prends ma part, en échangeant régulièrement avec mes homologues européens. Je me suis rendue à Calais et j’ai constaté l’ampleur et la complexité de la situation. Comment accueillir décemment toutes ces personnes qui viennent de pays multiples et sont dans des situations différentes ? Quelles voies légales de passage dessiner ? Quelles perspectives leur offrir ? L’accord avec la Turquie, tel qu’il a été conclu il y a deux semaines, n’est pas un exemple de courage. Sa légalité et sa légitimité sont de toutes parts critiquées. Lors des échanges qui suivront, nous nous interrogerons plus spécifiquement sur la légitimité de cet accord. Peut-on considérer la Turquie comme un pays sûr, alors même qu’elle n’a pas ratifié en totalité la Convention de Genève ? Au-delà du droit, je l’af...
... alors que les « damnés de la Terre », qui fuient l’horreur de la guerre, la faim et la misère, sont rejetés et persécutés dans cette Europe forteresse. Depuis vingt-cinq ans, l’Union européenne a multiplié les dispositifs destinés à limiter les migrations. Le lancement de l’agence Frontex en 2005 en est le meilleur exemple. L’Europe libérale est aujourd’hui prête à toutes les concessions avec la Turquie pour ne pas accueillir de réfugiés, s’appuyant sur un mécanisme diabolique, « Syrien contre Syrien ». Tous les migrants irréguliers arrivant de Turquie sont susceptibles d’y être refoulés. Cet accord nécessitera des moyens considérables pour que les pays d’entrée, comme la Grèce ou l’Italie, isolés face à la crise, puissent accueillir et traiter l’ensemble des demandes d’asiles déposées. Monsieu...
...européenne qui s’annonçait mais, disons-le honnêtement et lucidement, au-delà des cris d’orfraie qu’il suscite, ce compromis arrange tout le monde parce qu’il n’y a pas d’autre solution, aujourd’hui, sur la table de l’urgence. Cet accord est d’abord le fruit de la volte-face de la politique d’accueil de l’Allemagne, mais il n’est pas sans poser de nouvelles et redoutables questions. Il replace la Turquie dans le jeu européen. Ceux qui, comme moi, sans doute minoritaires, ont déploré que la France ait pris l’initiative de lui fermer brutalement la porte en 2007, n’en sont pas effarouchés par principe. Mais la Turquie d’aujourd’hui, précisément parce que nous l’avons répudiée sans ménagement et que nous avons fragilisé le camp laïc, n’est exempte ni de tentations autoritaires, ni de tentations isla...
…mais il doit être assorti de garanties et de précautions contre les risques d’intrusions malveillantes que nous pourrions aussi importer de Turquie. Le second sujet que je souhaitais aborder concerne la fameuse arithmétique d’un réfugié syrien accueilli en Europe pour un réfugié syrien refoulé de Grèce vers la Turquie. Ce dispositif suppose que la Grèce soit puissamment aidée à contrôler sa frontière maritime et à refouler les arrivages clandestins de nouveaux réfugiés ; que les pays de l’Union se partagent l’accueil des réfugiés venus de T...
... des frontières, comme l’a rappelé le Premier ministre il y a quelques jours, revêt une importance cruciale pour la sécurité de nos concitoyens, l’Europe s’apprête, dans les jours qui viennent, dans un désordre total, à la fois conceptuel et politique, à voir, avec le printemps qui arrive, une deuxième vague d’immigration massive en provenance notamment du Proche-Orient. Les camps de réfugiés en Turquie et en Jordanie abritent au moins quatre millions de personnes, ceux du Liban accueillent un et demi à deux millions de personnes et ceux de Tunisie, un million et demi de réfugiés venus de Libye. À cela s’ajoute l’explosion démographique en cours au Sahel. L’ensemble de ces facteurs nous place devant un phénomène véritablement historique, aux proportions majeures, auquel nous ne sommes pas prêts ...
...n a vu arriver l’année dernière en Europe 1,8 million de personnes sur le continent européen, un flux sur lequel aucun contrôle réel n’a pu être exercé. Devant ce désastre et la fermeture par effet domino des autres frontières, notamment en Europe de l’Est, mais pas seulement – je pense par exemple au Danemark, et à bien d’autres pays –, Mme Merkel, toute seule, a entamé des négociations avec la Turquie. Et à nouveau, nous l’avons laissé faire. Avant cela, elle avait, toute seule, activé l’article 26 du code frontières Schengen pour faire porter le chapeau à cette malheureuse Grèce, montrer que celle-ci était en défaut du contrôle des frontières de l’Union européenne, ce que tout le monde savait. Aujourd’hui, la Grèce est un immense camp de concentration à ciel ouvert pour tous ceux qui arrivent...
...mune de François Hollande et d’Angela Merkel, qu’elle était favorable à un tel mécanisme. Lors de son déplacement à Munich le 16 février, le Premier ministre aurait indiqué que la France n’était plus favorable à la mise en oeuvre d’un mécanisme de répartition, qu’elle n’accueillerait pas plus de 30 000 réfugiés sur deux ans et que les solutions à cette crise migratoire se trouvaient au Levant, en Turquie, en Jordanie et en Méditerranée. Ces solutions sont effectivement indispensables, mais elles ne peuvent constituer la seule réponse à ces vagues migratoires. Je souhaiterais, monsieur le secrétaire d’État, que vous précisiez un certain nombre d’éléments concernant la position de la France. Selon différentes sources, la France aurait accueilli à ce jour entre 62 et 300 réfugiés, sur les 30 000 a...
Monsieur le secrétaire d’État, je voudrais vous interroger plus précisément sur l’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie, et relayer des inquiétudes très concrètes. Amnesty International relève, depuis décembre 2015, un très grand nombre de retours forcés depuis la Turquie. Dernier exemple en date : trente réfugiés afghans ont été réexpédiés le 18 mars dans leur pays d’origine après une détention de plusieurs jours, sous couvert d’un soi-disant retour volontaire, sans avoir pu accéder à un avocat ni déposer une de...
...e 3 ans, a ému la planète entière. La photo insoutenable de son corps a démontré à elle seule l’étendue de l’inaction de la communauté internationale et de l’Union européenne face à l’urgence humanitaire. Avant sa disparition, au moins 3 700 personnes ont trouvé la mort en tentant de rejoindre les côtes européennes. Autant ont péri après. Le 18 mars, l’Union européenne a signé un accord avec la Turquie pour résoudre la crise migratoire qui a secoué l’Europe au point de remettre en question les principes d’humanité sur laquelle elle s’est construite. Comme beaucoup d’autres, j’estime que cet accord est une honte pour notre pays. Les migrants seront susceptibles d’être renvoyés chez eux, au péril de leur vie. L’UNICEF a fait part de sa grande inquiétude face aux implications de l’accord pour les...
Monsieur le secrétaire d’État, dans votre intervention, vous avez détaillé le contenu et les implications de l’accord signé entre l’Union européenne et la Turquie. Je voudrais revenir sur son caractère opérant et les critiques qui en sont faites. Plusieurs de mes collègues l’ont rappelé, cet accord « un Syrien pour un Syrien » fait l’objet de critiques de la part notamment des ONG les plus impliquées sur le terrain et du HCR, qui a cru bon de rappeler la priorité à donner à la garantie du droit d’asile. Il est également contesté d’un point de vue moral, c...
Le message de Fernand Braudel… et de Nicolas Sarkozy, qui a lancé l’Union pour la Méditerranée, monsieur le secrétaire d’État, vous le savez bien ! Vous n’avez pas répondu aux questions que je vous ai posées, notamment sur le retour des migrants en Turquie – qui les ramènera ? – et sur la raison pour laquelle la Turquie accueillerait ces migrants alors qu’elle a déjà signé un accord de réadmission avec la Grèce qu’elle n’a jamais appliqué. Vous n’avez pas non plus répondu à la question de Philippe Gomes sur le regroupement familial, qui est fondamentale. Les Républicains partagent son diagnostic. Nous ne pourrons pas continuer de pratiquer un regro...