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Monsieur le ministre, je n'ai pas la même culture que vous, et faute de citation à vous proposer, je limiterai mon propos aux travaux de la commission des affaires étrangères. Le projet de loi qui nous est aujourd'hui soumis était attendu puisque la fin de notre présence militaire en terre afghane se profile. Il organise les coopérations entre la France et l'Afghanistan dans des domaines essentiels au développement futur de l'État et du peuple afghan. Après onze ans d'une présence très exceptionnelle en Afghanistan, le temps est maintenant venu pour la France de redéfinir notre relation avec ce pays. La récente décision prise par le Président de la République de retirer n...
, rapporteur pour avis de la commission de la défense et des forces armées. Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le ministre délégué, chargé du développement, mes chers collègues, voilà plusieurs années que je suis tout particulièrement notre engagement militaire en Afghanistan. Je me suis rendu à quatre reprises sur ce théâtre entre 2008 et 2011, notamment à la suite de l'embuscade d'Ouzbine, pour partager le quotidien du 8e RPIMA de Castres, ou encore dans le cadre d'une mission d'information sur les actions civilo-militaires menées avec notre collègue Guy Chambefort, que je salue. C'est donc avec un intérêt tout particulier que j'ai travaillé sur ce p...
ou les pays non engagés militairement, comme le Japon et les pays du Golfe, qui, eux, n'ont pas payé le prix du sang. Au moment où nous nous attendons à une forte baisse des crédits de défense, il serait difficilement compréhensible que nous financions chaque année l'armée afghane avec l'équivalent d'un programme d'armement. J'aurai donc, monsieur le ministre, deux questions précises : le budget de la défense sera-t-il mis à co...
Nous, écologistes, nous nous sommes continuellement opposés à ce qui se passe depuis 2001, en protestant contre l'envoi de troupes militaires françaises en Afghanistan et contre le fait que l'Assemblée nationale n'ait été consultée qu'après la décision du Gouvernement, alors que notre représentation nationale devrait pouvoir donner son avis sur la projection de troupes à l'extérieur de notre territoire.
Nous avons en effet toujours défendu l'idée que la guerre est à la fois un échec militaire, un échec politique et un échec stratégique. La guerre est un échec militaire, il suffit de regarder l'état de l'Afghanistan aujourd'hui pour s'en persuader. Nous célébrons les vertus du président Karzaï, mais il ne règne aujourd'hui que sur Kaboul, voire sur une petite partie de Kaboul. Nous savons que les seigneurs de guerre ont repris le pouvoir et que l'Afghanistan est redevenu le premier pr...
et qui visait à éradiquer le terrorisme, n'a finalement servi à rien, puisque ce même terrorisme se réfugie aujourd'hui dans les zones tribales frontalières du Pakistan, dont le régime militaire mène un double jeu. En conséquence, ce principe de réalité, que j'évoquais au début de mon intervention, laisse extrêmement songeur quant à l'avenir de l'Afghanistan. Comme d'habitude dans ce type de situation, ce sont les populations civiles qui en seront les premières victimes et qui, malheureusement, vont le payer très cher. Ce pays est un pays blessé, qui vit dans la douleur depuis l'interv...
...ses qui, même si elles ne font pas de greenwashing, s'engraisseront sur le dos des Afghans. Après dix ans de guerre, les pollutions des nappes phréatiques sont massives, l'essentiel des forêts afghanes a été détruit et de nombreuses zones impropres à la culture mobiliseront des moyens considérables pour leur dépollution. Voilà encore l'un des effets de la guerre ! Au-delà de l'échec stratégique, militaire et politique que j'évoquais, cette guerre est donc aussi un échec en termes d'environnement. Au nom des écologistes, je ne peux à cet égard que me plaindre du fait que les questions d'environnement soit quasiment totalement absente du traité d'amitié et de coopération dont nous discutons. Si nous avions voulu aider les Afghans de la meilleure manière, cela aurait pourtant dû aussi passer par cet...
L'Alliance atlantique a décidé, lors de son sommet de Chicago, que la totalité des forces qu'elle avait engagé militairement aurait quitté l'Afghanistan à la fin de l'année 2014. Ainsi que vous le savez, la France a décidé de retirer ses forces combattantes à la fin de l'année 2012. Pour autant, pour nous comme pour d'autres nations de l'Alliance, la présence de personnels militaires et civils se prolongera dans ce pays et l'objet de ce traité consiste à définir les objectifs et les conditions de cette coopération...
...û être associé à cette décision importante. Il reste des progrès à faire pour améliorer les prérogatives des parlementaires en matière de défense. Les décisions en la matière relèvent encore trop du seul Président de la République. J'aurai bien sûr une pensée pour tous nos soldats tombés dans l'accomplissement de leur mission, pour tous les blessés, mais aussi pour toutes les victimes civiles et militaires afghanes de ce conflit, un conflit toujours patent. L'explosion, la semaine dernière, de vingt-deux camions de ravitaillement de l'OTAN, causée par une bombe posée par des talibans, montre que le sang coule et coulera encore dans ce pays. La paix est loin d'être gagnée. Le développement économique et social de l'Afghanistan en est la condition de fond. Nous souhaitons donc que le pari du dévelo...
... partenaire presque comme les autres mais pas tout à fait, j'en conviens. Je n'insisterai pas sur le fond du traité : nos collègues du Sénat, en particulier le rapporteur du projet, Jean-Louis Carrere, comme Michel Vauzelle, rapporteur pour l'Assemblée nationale, et plusieurs de nos collègues ici ont bien décrit ses enjeux et sa portée. Ce traité marque le passage d'une période essentiellement militaire à une nouvelle étape, civile, dont les grands axes ont pour orientation, agriculture, éducation, santé, télécommunications et transports, échanges culturels, état de droit, sans oublier le cas particulier de l'évolution du droit des femmes. Le texte, destiné à consolider la transition du pays vers une situation de paix, comporte par ailleurs un volet relatif à la coopération en matière de sécuri...
...Je le répète, il me paraît difficile d'en appeler maintenant à l'union nationale en faisant abstraction de ce qui a été fait auparavant. Si nous avons obtenu quelques résultats, c'est bien parce que nos soldats se sont battus, c'est bien parce que tant de sacrifices ont été consentis. Je me félicite d'avoir pris ma part dans l'action accomplie, notamment en préconisant de modifier le commandement militaire dans la région de Kapisa-Surobi nous estimions en effet que l'ancien système était à l'origine de l'attentat d'Uzbin. La réforme mise en oeuvre, aboutissant à la mise en place d'un nouveau commandement opérationnel et à la création de la brigade La Fayette, a permis la réorganisation de l'aide civile autour de nos soldats, qui a obtenu de vrais résultats, ainsi que la relance de notre aide médi...
...s afghans de la responsabilité de la sécurité du pays est sur le point de s'achever. La mission de la FIAS va passer d'un rôle de direction des opérations de combat à un rôle de formation, d'assistance et de conseil. Il incombe désormais à la communauté internationale d'accompagner la reconstruction du pays, en privilégiant une coopération étroite entre les États. De son côté, la France, engagée militairement en Afghanistan depuis 2001 sous mandat des Nations unies, s'apprête à procéder au retrait anticipé de ses troupes. D'ici à la fin de l'année 2012, 2 000 militaires français seront désengagés. Seuls 1 400 militaires français resteront sur le terrain afin d'assurer, courant 2013, le retrait du matériel et de poursuivre la formation de l'armée et de la police afghane. À ce propos, je profite de...
Après ces longues années de présence occidentale, après ces décennies de conflit sur le territoire afghan, rien ne nous permet d'affirmer que la paix pourra être définitivement installée en Afghanistan. En effet, on peut légitimement craindre qu'au départ de la coalition, les zones rurales ne retombent sous le contrôle de la rébellion. On peut également craindre qu'en dépit d'un effort militaire considérable, la transition ne finisse par déboucher sur un affaiblissement des institutions de l'État afghan, la dislocation de l'État et, à terme, le glissement progressif du pays vers une nouvelle guerre civile. L'Afghanistan, théâtre des rivalités internationales, est un pays fragile qui souffre à la fois d'un déficit en matière de gouvernance et d'État de droit et d'une réelle instabilité po...
...tés de la mission de la France en Afghanistan se sont peu à peu transformées. En effet, elles auront finalement été doubles. Comme l'a dit le président François Hollande, cette mission aura consisté à la fois à lutter « contre le fanatisme et la haine aveugle » et à « aider fraternellement un peuple à retrouver le chemin de sa souveraineté ». Nous devons désormais passer d'une logique de soutien militaire au soutien à la construction d'un État assis sur des valeurs universelles et sur l'aspiration des peuples à la paix. Le retrait des principales unités combattantes fin 2012, décidé par François Hollande, n'est pas un abandon. L'enjeu est désormais de prévoir la présence de la France différemment, utilement, avec, d'un côté, les activités de coopération militaire qui doivent rester, et surtout, d...
...ondation en 1970 du centre culturel français, devenu après rénovation l'institut français de Kaboul, le 1er janvier 2011. Cette relation s'est construite au fil du temps, sur la base de plusieurs accords de coopération dans tous les domaines. Depuis 2001, avec la décision prise par le Président de la République, Jacques Chirac, et par Lionel Jospin, alors Premier ministre, la France est présente militairement en Afghanistan. Il s'agissait alors de répondre aux attentats du 11 septembre 2001. C'est certainement sur le sol afghan, avec le soutien du régime taliban, que les attentats ont été conçus, préparés et financés. Les forces armées françaises interviennent dans le cadre d'un mandat international clair, celui de la résolution 1386 du 20 décembre 2001 du Conseil de sécurité de l'ONU. Durant ce...
Elle a beaucoup milité pour les droits de la femme dans ce pays, parfois au grand dam de la diplomatie française ! Durant cette période, quatre-vingt-sept militaires français sont morts sur le théâtre afghan. Je veux ici leur rendre de nouveau hommage. La France a entamé le retrait des forces françaises combattantes. Lors du sommet de l'OTAN à Chicago les 20 et 21 mai 2012, nos alliés ont acté le choix du Président de la République, c'est-à-dire le retrait d'ici à la fin 2012 des forces combattantes, le maintien d'une présence française militaire logistique...
...és » dont auraient bénéficié le président Karzaï et sa famille. À ceci s'ajoute le manque de coopération des intéressés. Le New York Times relatait ainsi que « le président Karzaï n'a pas donné suite aux demandes répétées d'enquêtes sur le trafic et la culture du pavot dans la province gérée par feu son frère Ahmed Wali Karzaï ». Par ailleurs, l'intervention en Afghanistan se solde, sur le plan militaire et politique, par un échec. Les talibans sont toujours plus agressifs ; les zones dites sécurisées sont systématiquement attaquées ou sont le théâtre d'attentats meurtriers ; l'armée nationale afghane est profondément infiltrée. Rien ne nous garantit que les autorités actuellement en charge survivront au départ des troupes de l'OTAN. Et pourtant, le présent traité nous demande d'envoyer médecins...
...ur lui permettre de préserver par lui-même sa stabilité, sa sécurité, et d'assurer sa prospérité économique et sociale. Ce pays, l'un des plus pauvres au monde, est livré aux fléaux de la corruption, du terrorisme et du trafic de drogue. Il a été martyrisé par des décennies de guerre. Malgré cela, il dispose d'indéniables atouts pour son développement. Depuis la fin 2001, la France est présente militairement en Afghanistan, avec quarante-deux autres pays, dont vingt-quatre pays européens. Nous souhaitons qu'à l'heure du désengagement de nos troupes, la présence française soit non seulement maintenue mais développée, notamment dans les secteurs de l'archéologie, de l'agriculture, de la santé et de l'eau. Cela contribuera à améliorer significativement la vie des Afghans, ce qui est une condition in...
Lors du sommet de l'OTAN des 20 et 21 mai à Chicago, nos alliés, mis brutalement devant le fait accompli, ont pris acte du retrait d'ici la fin de l'année des forces combattantes. Nous maintiendrons néanmoins une présence française militaire en 2013, afin de permettre la mise en oeuvre logistique du retrait des matériels, et nous poursuivrons jusqu'en 2014 la mission de formation des forces afghanes dans le cadre de la FIAS. Le calendrier gouvernemental prévoit donc d'ici à la fin 2012 le retrait de 2 000 hommes. Il restera donc sur le terrain 1 400 hommes. Quatre cents seront affectés au sein des états-majors de la coalition, à la ...