56 interventions trouvées.
Madame la présidente, madame la ministre déléguée chargée de la réussite éducative, Mme la rapporteure de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, mes chers collègues, plusieurs raisons fondamentales nous conduisent à vous inviter à voter le renvoi en commission de cette proposition de loi qui tend à abroger la loi du 28 septembre 2010 visant à lutter contre l'absentéisme scolaire. Des raisons de fond, d'abord, car cette proposition d'abrogation ne répond en rien au défi de la prévention de l'absentéisme scolaire, véritable fléau qui touche plusieurs centaines de milliers d'élèves dans notre pays 300 000 selon certaines évaluations et jusqu'à 20 % de la population scolaire de certains établissements, notamment dans les lycées professionnels. Ce fléau touche tro...
...Eh bien, cette proposition de loi que vous nous soumettez aujourd'hui prouve que vous n'avez changé sur rien et que votre ligne de conduite reste exclusivement l'idéologie et l'anti-sarkozysme pavlovien (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), en cherchant à diviser les Français au lieu de les rassembler. Comment ne pas tenter de faire illusion sur la volonté du Gouvernement de lutter contre l'absentéisme scolaire en s'en prenant aux réformes conduites précédemment ? (Même mouvement.) Alors, vous avez décidé, brutalement, animé par le seul mobile politicien, de vous attaquer à un dispositif qui a pourtant fait ses preuves. Je le répète, votre seule motivation pour l'abrogation de ce texte repose sur une idéologie sectaire et sur un mobile politicien.
Vous ne pouviez l'accepter, car cela ébranle les colonnes du temple de la pensée socialiste. Dépénaliser le cannabis, selon le souhait du ministre de l'éducation nationale, serait bon pour les familles et les enfants. Mais responsabiliser les familles et accompagner les enfants en situation d'absentéisme à sortir de ces difficultés serait mauvais pour les familles. Quelle incohérence ! Le dispositif de suspension des allocations familiales brisait pourtant le tabou du politiquement correct de la gauche française. Bien sûr, nous comprenons que, pour vous, il n'entre pas dans votre cadre idéologique étriqué. (Sourires sur les bancs du groupe SRC.) Depuis longtemps, vous avez rayé de votre vocabul...
Nous le savons, l'absentéisme scolaire est souvent le premier indicateur d'une situation de danger pour ces enfants qui peut les conduire à la marginalisation, à l'exclusion, voire à la délinquance. Le seul moyen pour qu'ils retrouvent le chemin de l'école, c'est de les responsabiliser et de responsabiliser leurs parents. Il était donc de notre devoir d'élu de la République d'adopter un schéma plus efficace de lutte contre l...
...ent de ses enfants, il revient au chef d'établissement et à l'inspecteur d'académie d'apprécier chaque situation, en procédant à un entretien individualisé, et de mobiliser les outils nécessaires pour remédier à ce manquement, y compris des outils dissuasifs ou incitatifs. Vous avez dit ce matin, madame la ministre, que la communauté éducative devait être au coeur du dispositif de lutte contre l'absentéisme scolaire. Je peux partager votre position car j'estime que celle-ci a en effet un rôle majeur à jouer, même si, selon moi, la famille a sans doute la première des responsabilités. Ma proposition de loi donnait d'ailleurs à la communauté éducative un rôle central à toutes les étapes du dispositif, hormis la dernière. Il s'agissait d'abord du signalement. C'était la première fois qu'était instauré...
Désormais, elle n'aura plus aucune obligation. Nous reviendrons à un système totalement individualise où, grosso modo, chacun fera ce qu'il veut, c'est-à-dire où chacun pourra ne rien faire. Lorsque le chef d'établissement constatait l'absentéisme de l'élève pendant au moins quatre demi-journées d'absence non justifiées sur un mois, il le signalait à l'inspecteur d'académie. Si après le premier avertissement, l'absentéisme persistait, une demande de suspension des allocations familiales était adressée à la CAF qui avait l'obligation de procéder à cette suspension. Loin de stigmatiser les familles, ce dispositif permettait au contraire d'i...
Si elle existe, cette solution alternative que vous proposerez à ces familles, madame la ministre, sera alors le moment fort de ce débat, même si celui-ci était déjà pertinent ce matin. Que mettrez-vous donc en place pour aider ces familles et pour les accompagner ? Les contrats de responsabilité parentale ont conduit à une baisse très importante, de l'ordre de 20 %, de l'absentéisme scolaire dans le département des Alpes-Maritimes. Vous pourrez me rétorquer, madame la ministre, que le faible nombre de suspensions a prouvé l'inefficacité du dispositif. C'est, je l'ai dit, tout le contraire. Le dispositif de suspension doit être perçu comme une mesure de dissuasion visant à faire prendre conscience aux parents de la gravité de la situation pour leur enfant. D'ailleurs, la seu...
...emiers instants, de répondre aux besoins des jeunes et des familles en termes d'assiduité scolaire. À ce titre, je me permettrai de rappeler les termes du rapport rédigé à propos de votre loi, monsieur Ciotti, par M. Assouline au Sénat, rapport dont nous ne faisons apparemment pas la même lecture : « Elle se présente comme un ensemble de mesures sécuritaires, en faisant directement le lien entre absentéisme et délinquance. La lutte contre l'absentéisme n'est pas vue comme une partie intégrante de la politique éducative et sociale, mais comme un instrument de prévention de la délinquance ». Le dernier exemple que vous avez cité concernant les troubles à l'ordre public, analysés comme des signes annonciateurs ou directement liés à un comportement scolaire très répréhensible, illustre cette assimilati...
Lorsque l'on parle école, enfants et familles, concevoir un dispositif fondé sur la notion d'arme de dissuasion selon les propos tenus tout à l'heure ne peut être qu'inopportun. L'absentéisme a des causes sociales et internes au système scolaire. Être responsable, c'est s'attaquer à la racine de ces causes et non menacer de supprimer les allocations familiales. L'opposition évoque très souvent la responsabilité des familles, leurs droits et leurs devoirs,
Nous ne voterons pas, bien sûr, cette motion de renvoi en commission. Les faits sont têtus et les chiffres implacables. Comme nous l'avons indiqué à plusieurs reprises en commission, la loi visant à lutter contre l'absentéisme scolaire a démontré son inefficacité. Ses résultats mettent d'ailleurs un peu l'opposition dans l'embarras nous l'avons bien vu ce matin. L'incohérence, mes chers collègues, est de votre côté. Si nous devons réexaminer l'ensemble des champs d'application pour lutter contre le décrochage et l'absentéisme, cette loi c'est la double peine pour celles et ceux qui connaissent déjà de grandes diffic...
...colaire, ainsi que le rapport Maillard en avait fait la brillante démonstration en 2004. Le dispositif a fait à cet égard la preuve de son efficacité et de sa pertinence, tout en responsabilisant les parents. Il a fait preuve de sa pertinence car il est proportionné, gradué et que la suspension des allocations familiales n'en est que l'ultime étape. Il est efficace puisque, dans 97 % des cas, l'absentéisme est résolu et les élèves retrouvent le chemin de l'école. Madame la ministre, pourquoi ne publiez-vous pas le fameux rapport de l'IGEN qui est favorable à ce dispositif ? Par là même, vous reniez le principe de transparence sur lequel M. Peillon s'était engagé au mois de mai dernier. En effet, il considérait que tous les rapports de l'IGEN avaient pour vocation à être publiés. Heureusement, grâc...
« Dans certains cas et sur certaines tranches d'âge, la menace de la suspension des allocations familiales peut s'avérer efficace pour lutter contre l'absentéisme scolaire. La chaîne qui va du premier signalement d'absence à la menace de suspension peut être utile dans la mesure où elle exerce une pression forte sur les parents pour que leur enfant revienne en classe ». Finalement, l'abrogation de cette loi est prématurée faute d'évaluation. En soutenant le présent texte, vous faites preuve d'un dangereux angélisme et de beaucoup de mauvaise foi.
Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, je me félicite que nous puissions aujourd'hui abroger les errements de la majorité gouvernementale précédente en matière de lutte contre l'absentéisme scolaire. L'absentéisme scolaire est un phénomène complexe, illimité, qui touche en moyenne de 1 à 1,5 % des effectifs. C'est un phénomène aux formes et aux causes multiples qui ne saurait faire l'objet d'une réponse répressive univoque, inégale et inefficace, comme celle proposée dans la loi de 2010. Nul, je pense, ne conteste dans cet hémicycle le principe d'une obligation d'assiduité scolair...
...e l'école de la République, est bien différente des options de la majorité précédente. Oui, il y a une politique de gauche de l'éducation, faite de valeurs et d'ambition pour tous. Voilà pourquoi, aujourd'hui, nous soutenons au nom du groupe SRC, la proposition de loi de Françoise Cartron qui tend à abroger la loi dite « loi Ciotti » qui prévoit la suppression des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire. La majorité précédente a totalement fait l'impasse sur le traitement de la grande difficulté scolaire.
En effet, la loi en question ne répond pas aux causes réelles et profondes de l'absentéisme, qui, on le sait, est le point de départ du décrochage scolaire qui entraîne de grandes difficultés d'insertion dans la société et le monde du travail. L'école, c'est le ferment de la République. L'école de la République est le premier lieu où l'enfant se construit en tant qu'individu autonome et aussi en tant que citoyen. C'est le lieu d'apprentissage du vivre ensemble, de la citoyenneté et de ...
...ux de notre pays. Cette loi du Talion, oserait-on dire, cette loi du coup de menton, comme il a été dit ce matin, a été condamnée à l'époque par l'ensemble des acteurs de l'école. Aucune étude réelle n'avait non plus été faite. Or, il se trouve que le dispositif proposé dans cette loi est à la fois inefficace et trop tardif. En outre, la sanction proposée est inadaptée. Alors que les causes de l'absentéisme des élèves sont totalement différentes et variées, on veut imposer un système unique et répressif, celui de supprimer les allocations familiales.
... la pénalité financière supplémentaire qui enfonce toujours un peu plus dans la précarité les familles les plus fragiles. Il faut noter que la plupart des cas traités l'ont été dans le département des Alpes-Maritimes, ce qui ne constitue pas une surprise. Cela prouve juste l'enthousiasme débordant des autres territoires à appliquer un tel dispositif. L'amalgame réalisé à travers cette loi entre absentéisme et délinquance n'est absolument pas la réponse adaptée au problème diagnostiqué. Cette loi est une loi de défiance envers l'école, une loi de défiance envers les élèves, une loi de défiance envers les partenaires éducatifs. Elle n'est pas dans l'esprit de justice qui anime la majorité et le Gouvernement. Aujourd'hui nous examinons une loi nouvelle : pourquoi ? L'absentéisme est un problème à la...
Il s'agit là d'un axe fort du projet de loi de refondation de l'école que nous examinerons prochainement. Inverser la logique du traitement de l'absentéisme : les dispositifs d'aide devraient intervenir plus rapidement après les phases d'avertissement, et devraient être mobilisés dès le premier signalement pour enclencher ensuite les dispositifs d'alerte. Dans une logique de concertation, il est nécessaire de faire intervenir tous les acteurs dès la détection du problème en apportant des mesures de soutien aux parents. En outre, il nous faudra prév...
Un soutien accru devra être proposé à la fois dans les lycées professionnels et dans les quartiers populaires. Pour répondre à notre souhait de réussite scolaire du plus grand nombre, nous devons lutter contre l'absentéisme, sans sanction mais dans le dialogue. Par la formation des maîtres, les réseaux d'aide, nous nous engageons pour porter et accompagner le projet personnel de chacun des élèves.
Vous l'avez compris, cette proposition de loi sénatoriale fait, elle, confiance à l'école, confiance à ses élèves, confiance aux enseignants et à ses partenaires éducatifs. La question de l'absentéisme appelle, avant tout, des réponses éducatives appropriées. L'école, c'est le creuset de la République. C'est faire en sorte que chacun, quelle que soit son origine sociale, puisse être aidé, pris en charge dès les premières difficultés. Le dialogue et l'écoute sont plus que jamais nécessaires. Ils répondent aux ambitions de la majorité de créer les conditions du succès.