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Monsieur le ministre, votre démonstration en réponse à ma question sur ce sujet, ici même le 27 février dernier, ne m'a pas convaincu. Dans une refondation, avez-vous expliqué, il s'agit de bien poser les bases en donnant la priorité au primaire, à la formation des maîtres, au temps scolaire, objectifs qu'au groupe UMP nous ne contestons nullement. Mais, disiez-vous, pas question de poser des portes ou des fenêtres, encore moins un toit, ce sera pour plus tard quand les bases seront solides. Et c'est là que nos conceptions divergent car notre école continue d'avancer, avec des difficultés parfois mais aussi avec des réussites formidables...
N'ayant pas trouvé d'innovation majeure dans ce texte, monsieur le ministre, je vous en propose une, portant sur la gouvernance de l'école et la revalorisation de la fonction de directeur d'école. Les directeurs sont en effet les parents pauvres de ce projet de loi, de cette refondation qui n'en est pas une ! Pourtant, afficher la priorité au primaire constituait l'occasion de donner à ces directeurs les moyens d'exercer pleinement leurs fonctions. Tout comme je crois à « l'effet maître », je crois à « l'effet chef d'établissement ». Selon les termes du décret du 24 février 1989 modifié, un directeur d'école reste un pair parmi ses pairs. Il continue à exercer des responsabilités croissantes, comme si les évolutions technologiques, informatiq...
...s, ce projet de loi pléthorique est en même temps volontairement indéfini et paradoxalement lacunaire, ce qui rend bien délicate la compréhension de votre dessein refondateur. Malgré le caractère perlé de ce texte aux contours improbables et au contenu parfois brumeux, telle une série de coquilles vides enfilées sur un collier, je crois pouvoir identifier deux priorités : l'une de cycle, l'école primaire, l'autre de méthode, la pédagogie. Je vous accorde bien volontiers que l'une et l'autre ne manquent pas de pertinence. Voilà donc a priori les bases de la refondation. Nous nous en faisons une tout autre idée pour ce qui nous concerne, et mon excellent collègue Philippe Gomes aura l'occasion de vous l'expliquer dans quelques minutes dans le cadre de cette discussion générale. Pour ce qui concer...
..., la gauche affirme l'espoir, est tout à son honneur. Espérer en l'avenir, passer à la suite et penser au redressement du pays, voilà une noble cause, une cause essentielle, une cause que nous devons porter haut et dont nous pouvons être fiers. De l'ambition il en faut, mais c'est aussi de réparation qu'il est question. Notre école, celle qui fait la fierté de la République, est malade. L'école primaire, pourtant décisive, est la moins financée. Un élève sur cinq ne lit pas correctement au début de la sixième. Trop de jeunes quittent le système sans diplôme. Ils ne seront pas protégés et seront durement touchés par un taux de chômage deux fois plus élevé que celui qui affecte les diplômés. Le déterminisme social reste un constat accusateur de carence et d'iniquité de notre système scolaire. Mes...
...qui sortent du système scolaire sans qualification demandera un effort soutenu, puisqu'elle est chez nous deux fois supérieure à la moyenne, et que notre académie est classée à l'avant-dernière place. Plus qu'ailleurs sans doute, les limites du système éducatif apparaissent très vite dès le premier cycle et se renforcent de classe en classe. C'est pourquoi il est capital de donner la priorité au primaire pour notre académie. Consolider ce socle, répondre aux difficultés avant qu'elles ne se figent et ne deviennent insurmontables, voilà les meilleurs moyens pour lutter contre l'échec scolaire. Toutes les mesures qui y concourent sont les bienvenues : l'accueil des moins de trois ans, le dispositif « plus de maîtres que de classes », mais aussi la prise en compte véritable de la réalité linguistiqu...
...é, oublié ces dernières années : l'avenir de la jeunesse. Le redressement de notre pays, son développement culturel, social et économique dépendent largement de notre capacité collective à refonder l'école de la République. C'est un projet éducatif mais aussi un projet de société. Dans votre discours vous avez parlé de l'agenda de la refondation, qu'il fallait commencer par l'école maternelle et primaire, continuer par le collège et le lycée dans cette loi de programmation, la première du quinquennat. Pourquoi l'école primaire est-elle la priorité ? Parce qu'elle donne à l'élève les bases qui déterminent la suite de sa scolarité. C'est sa paupérisation qui a fait prospérer l'échec et le décrochage scolaires. C'est sa renaissance et sa transformation qui conditionnent la réussite de notre système ...
Les journées qui viennent permettront de le faire. Je dirai simplement, en conclusion : oui à la priorité au primaire, encore faut-il définir les modalités de mise en oeuvre de cette priorité. Oui à la scolarisation dès trois ans, notamment dans les territoires en difficulté, et oui à la refondation de la formation : c'est essentiel, mais là aussi, derrière les titres et les dénominations, qu'en est-il véritablement ? Mais non, monsieur le ministre, parler de « refondation » ne nous semble pas adapté, parce qu'...
... maîtrise des dépenses publiques. En vérité, le problème n'est pas tant le nombre de professeurs que la répartition du travail et ce que vous exigez d'eux par la multiplication des formations, des matières à dispenser et des suivis personnalisés. Parmi le peu de mesures concrètes figurant dans le projet de loi, il est permis de s'interroger sur la pertinence de l'introduction de l'anglais dès le primaire quand nos élèves ont déjà du mal à acquérir une bonne maîtrise orale, écrite et parlée du français. Le problème n'est pas tant la précocité de l'enseignement que sa méthode et le nombre d'heures qui lui sont consacrées. À titre personnel, je me souviens des deux heures d'anglais par semaine dont je bénéficiais au lycée, deux heures largement axées sur l'écrit, en particulier sur l'anglais littéra...
..., l'introduction de « l'éducation aux médias numériques » est une excellente mesure, que j'approuve, à l'instar probablement de tous les députés ici présents. Permettez-moi toutefois de préciser que c'est votre prédécesseur, Luc Chatel, qui a lancé en 2011 un plan numérique à l'école de 30 millions d'euros sur trois ans. Troisièmement, l'introduction d'un enseignement moral et civique de l'école primaire au lycée me paraît être une bonne mesure, monsieur le ministre. Il faut unifier cet enseignement et en faire une discipline à part entière, et je crois avoir compris que telle était votre intention. Il aurait cependant été très intéressant d'avoir le rapport de M. Bergounioux, M. Schwartz et Mme Loeffel sur le sujet avant notre discussion ; il n'est malheureusement annoncé que pour la fin du mois...