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...oyer du second vers le premier degré. Vous avez largement commencé à le faire : en 2011, dernière année de la précédente législature, la dépense moyenne n'a pas baissé dans le primaire, contrairement au second degré et au supérieur. Je voudrais que vous clarifiiez votre propos, monsieur Apparu. Vous avez affirmé que l'on pouvait redéployer des personnels du second degré vers le premier degré. Un professeur certifié a un service hebdomadaire de dix-huit heures, un professeur agrégé de quinze heures, un professeur des écoles non pas de vingt-quatre mais de vingt-sept heures. Vous proposez donc d'augmenter la durée du service des professeurs du second degré ? Si c'est ce que vous souhaitez, dites-le clairement. Les enseignants jugeront.
Il y a deux choses très différentes. Aujourd'hui, le temps de travail d'un élève du primaire vingt-quatre heures par semaine correspond à celui d'un professeur devant élèves : vingt-quatre heures sur les vingt-sept heures qu'il fait. Nos lycéens, par contre, sont très au-dessus des moyennes européennes en nombre d'heures travaillées.
J'ai un peu de mal à comprendre la phrase suivante : « En moyenne, il y a eu depuis vingt ans un professeur de plus pour douze élèves en moins. » Cela nous renvoie à Molière : « Qu'en termes élégants ces choses-là sont dites. » (Sourires.) Vous voulez évidemment dire que les moyens ont augmenté depuis vingt ans, et c'est vrai. Quand je suis devenu principal de collège en 1981, dans un petit collège rural, nous sortions à peine de l'époque des professeurs d'enseignement général de collège, sans profess...
...pays, prospère ou frappé par les crises qui ont accompagné le XXe siècle, ceux qui nous ont précédés dans cet hémicycle ont façonné l'école telle que nous la connaissons aujourd'hui. Bien plus qu'un simple lieu d'apprentissage, ils ont eu à coeur de faire de l'école le creuset, le ferment de l'idée de République. À charge, dans les classes, aux premiers hussards noirs puis aux instituteurs, aux professeurs et aux professeurs des écoles que nous connaissons désormais, de transmettre et de faire vivre la République, la laïcité, bien sûr, et surtout l'idée généreuse d'une école publique et obligatoire, une et indivisible, offrant sans distinction de territoire ou d'origine sociale la même qualité d'encadrement, et les mêmes moyens, avec pour but non l'excellence de certains, mais la réussite de tous....
En outre, la suppression de la formation professionnelle des futurs enseignants a des effets catastrophiques sur l'image des métiers de l'enseignement, sur l'éviction des étudiants issus des milieux les plus modestes et sur l'absence de préparation des futurs professeurs. Mettre des nouvelles recrues face à une classe, sans préparation ni accompagnement adéquats, revient à les mettre en situation d'échec, et ainsi à faire peser sur nos enfants les conséquences de choix politiques dramatiques. Une autre réforme très symbolique illustre le manque de considération du gouvernement Fillon et de Nicolas Sarkozy à l'égard de l'école de la République : il s'agit de la ...
...a recherche pédagogique, ce projet de loi est en rupture avec la politique précédente qui avait rayé la formation au métier d'enseignant. Mais nous restons au milieu du gué. L'absence d'un véritable prérecrutement risque non seulement de limiter les vocations, notamment pour les jeunes issus des catégories les plus modestes, mais aussi d'amoindrir la qualité de la formation. Les emplois d'avenir professeur présentent un semblant de prérecrutement, mais ils n'en sont pas. Ils relèvent en effet du droit privé, et sont conditionnés à un travail à mi-temps sans en avoir le salaire. Ces jeunes sont envoyés dans les territoires les plus démunis et doivent officier en tant que remplaçants, faute de maîtres formés à mettre devant ces classes. On ajoute ainsi de la précarité et de l'inexpérience à un systèm...
...oit élever le niveau de qualification de sa jeunesse vous êtes d'accord avec nous et la préparer à l'économie du XXIe siècle, qui appelle des citoyens capables de communiquer en langue étrangère, de connaître leur histoire, de maîtriser les outils numériques, de travailler différemment, en développant toujours de nouvelles compétences. Nous devons accorder la priorité au primaire, former nos professeurs, améliorer le temps scolaire et le temps éducatif, modifier nos pédagogies, inventer de nouveaux outils pédagogiques, réformer notre système d'orientation, diversifier nos filières, moderniser nos pratiques et nos méthodes.
les incompréhensions aussi entre les différentes catégories d'enseignants. C'est un immense défi que celui de l'invention d'une formation moderne, adaptée, réfléchie et exigeante. Assumer nos valeurs, respecter l'école, les savoirs et les professeurs, voilà ce que nous devons faire avec une volonté forte et résolue. C'est la position que défend aujourd'hui notre gouvernement en affirmant dans ce projet de loi le respect des valeurs de la connaissance et l'estime due à celles et ceux qui assument la tâche de les transmettre. Même s'il est difficile de l'envisager en cette période de crise et de maîtrise des finances publiques, il faudra orga...
...'être unanimes sur ce sujet. S'agit-il de la création d'écoles supérieures du professorat et de l'éducation, les ESPE, qui rappellent à s'y méprendre les IUFM pourtant décriés avant la mastérisation et leur intégration à l'université ? Je n'ai pas trouvé de réponse à la nécessité de développer des liens entre recherche et éducation. Une formation initiale en alternance avec un tutorat des jeunes professeurs par des professeurs expérimentés garantirait une véritable professionnalisation du métier d'enseignant. Les perspectives d'évolution de carrière, la revalorisation salariale initiée durant le quinquennat précédant et la réforme du statut des enseignants sont dans une impasse. L'attente est pourtant grande en ce domaine ! S'agit-il de la réaffirmation du collège unique, à structure cylindrique, ...
...tique pour tout élève en difficulté, et enfin un dispositif d'évaluation. De ces trois piliers, vous ne dites rien dans ce projet de loi, pourtant fort bavard sur les belles et grandes déclarations d'intentions et de bons sentiments, que vous avez toutefois eu la sagesse d'alléger un peu en supprimant l'article 3. Nous sommes plus inquiets encore d'apprendre que, tout en augmentant le nombre de professeurs des écoles, vous réduisez leur temps de service de 27 à 26 heures par semaine, ce qui aura inéluctablement des conséquences sur le suivi personnalisé. Concernant l'évaluation, dont un rapport très récent de l'Inspection générale de l'éducation nationale nous révèle des résultats encourageants en fin de CE1 et de CM1, vous avez décidé de la cloîtrer derrière les murs de chaque établissement. Aut...
...roit à l'état gazeux : beaucoup de déclarations d'intention, d'incantations, mais relativement peu de mesures concrètes. Ensuite, il faut, bien sûr, se mettre les enseignants dans la poche ou plus exactement les syndicats d'enseignants en créant 60 000 postes supplémentaires, à rebours de l'effort national de maîtrise des dépenses publiques. En vérité, le problème n'est pas tant le nombre de professeurs que la répartition du travail et ce que vous exigez d'eux par la multiplication des formations, des matières à dispenser et des suivis personnalisés. Parmi le peu de mesures concrètes figurant dans le projet de loi, il est permis de s'interroger sur la pertinence de l'introduction de l'anglais dès le primaire quand nos élèves ont déjà du mal à acquérir une bonne maîtrise orale, écrite et parlée...
...al pensante, allant jusqu'à parler de « coéducation » avec les parents. Ainsi ne parlerons-nous plus d'enseignement artistique et culturel, mais bien d'éducation artistique et culturelle. Je lis ainsi que « ce parcours doit permettre aux élèves, entre autres, de découvrir des oeuvres, des artistes, des monuments. » À la lecture de ces mots, il me revient à l'esprit la délicieuse initiative de mon professeur d'histoire, au lycée, qui, dans le cadre des sorties scolaires, n'avait rien trouvé de mieux que de nous emmener en banlieue à Saint-Quentin-en-Yvelines, ville nouvelle (Rires et exclamations sur les bancs du groupe SRC)
...e gauche, évidemment. Je n'ose imaginer ce qui attend les élèves en l'absence de feuille de route du Gouvernement sur ce sujet pour couper court aux délires de certains enseignants militants. Il est étonnant de ne trouver, dans une loi de refondation de l'école de la République, aucune garantie quant à la neutralité politique des enseignants. La morale à l'école devrait être avant tout celle des professeurs. Si ceux qui doivent enseigner la morale sont partisans, comment assurer les conditions de la formation d'un jugement personnel aux élèves qui se voient imposer une vérité ? À ce titre, rappelons-nous ces images de lycéens emmenés par leurs professeurs pour manifester entre les deux tours de la présidentielle de 2002, ou contre la loi relative au CPE. Rien de concret non plus sur le respect de ...
...i : une vraie formation professionnelle a un coût. Mais si l'éducation coûte cher, l'absence d'éducation coûte encore plus cher à la société en termes économiques, sociaux et démocratiques. Car c'est à l'école que se construit l'attachement citoyen aux valeurs de la République. Ce texte prend également en compte l'impérieuse nécessité de voir chacun s'impliquer dans l'éducation des enfants : les professeurs, bien sûr, mais aussi les équipes pédagogiques et, bien évidemment, les parents. Les parents qui ont été perçus avec tant de défiance lors des deux précédents quinquennats. Les parents dont les allocations familiales pouvaient être retirées parce que leur enfant était absent trop souvent de l'école histoire d'enfoncer un peu plus ces enfants et leur famille et de se débarrasser d'un problème s...
... c'est la raison même de la présentation de ce texte. Pour surmonter toutes ces difficultés, il faudra s'appuyer sur les conclusions des débats que les parlementaires engagent aujourd'hui, mais également et surtout mobiliser l'ensemble des acteurs qui oeuvreront concrètement à la mise en place de la refondation : l'ensemble des personnels de l'éducation nationale, bien sûr, en commençant par les professeurs et les chefs d'établissements, qui en sont la base incontournable, mais aussi les parents d'élèves, les élus locaux, les associations, et bien d'autres encore. Ce ne sera pas toujours facile ; des visions ou des objectifs pourront même s'avérer divergents. Mais le cap fixé est suffisamment mobilisateur pour permettre à tous de sauter le pas, de faire l'effort pour arriver à donner vie à cette ré...
... à titre précaire ; il faut quand même le dire. Comment allez-vous expliquer aux contribuables aujourd'hui les plus pénalisés, c'est-à-dire les classes moyennes, la manière dont vous allez financer tout cela ? Il y a en effet une grande zone d'ombre sur cette question. Pour rappel cela a déjà été dit tout à l'heure , à la rentrée 2011, il y avait 550 000 élèves de moins qu'en 1990 pour 35 000 professeurs de plus. Voilà qui mérite tout de même, en cette période difficile que nous vivons, une petite réflexion. Monsieur le ministre, quand allez-vous cesser d'augmenter le nombre d'enseignants alors que celui des élèves stagne voire, ici ou là, continue de diminuer ? Vous préférez augmenter les effectifs et sacrifier ainsi le pouvoir d'achat de nos enseignants. Le gouvernement de François Fillon avai...