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Madame la présidente, madame et monsieur les ministres, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur, chers collègues, l'école, pilier de la République, ne réduit plus les inégalités. Elle aurait même tendance à les accentuer. En effet, notre école est connue pour favoriser les bons élèves. Elle ne prévoit pas grand-chose pour ceux qui se positionnent en fin de classement, ni pour ceux à qui la méthode d'apprentissage scolaire traditionnelle ne convient pas. Sur ce point, je souhaite insister ici sur un certain nombre d'amendements que le groupe RRDP a déposés et qui concernent notamment le cas des élèves intellectuellement précoces. Paradoxalement, les deux tiers de ces enfants s...
...firmer une nouvelle ambition pour cette école à laquelle nous tenons. En effet, l'école a besoin d'une rupture forte avec la politique de la droite qui a sacrifié l'éducation de nos enfants au libéralisme, en imposant des critères comptables à ce qui relève d'abord de l'humain. À coups de RGPP et de dénigrement des compétences des équipes éducatives, le travail des enseignants et le parcours des élèves ont connu de plus en plus de difficultés. Aussi, refonder l'école est une ambition vitale pour l'avenir, celui de notre pays à travers celui de ses enfants. Car, il faut le reconnaître, l'école de la République ne permet plus aujourd'hui la réussite de toutes et tous. Notre système est aux abonnés absents d'une véritable démocratisation ! Il n'arrive plus à dépasser les inégalités sociales et t...
Aussi, s'appuyant sur une large concertation enseignants, parents d'élèves, collectivités territoriales, lycéens, associations, parlementaires, chercheurs, universitaires et représentants ministériels, y compris le monde économique et professionnel , ce texte entend donc donner la priorité à l'école primaire.
Vous avez bien entendu, monsieur Apparu. Il met en place le dispositif « plus de maîtres que de classes » : cela ouvrira de nouvelles organisations pédagogiques au sein même de la classe, de l'école et entraînera l'évolution du métier d'enseignant. Ce texte n'oublie pas les RASED : ces réseaux d'aide spécialisés aux élèves en difficulté seront renforcés dans leurs missions en relation avec le dispositif « plus de maîtres que de classes ». Ce texte assure une passerelle entre l'école et le collège, mettant fin aux transitions brutales ; le conseil « école-collège » permettra aux élèves de CM2 de franchir le palier beaucoup plus sereinement. Ce texte replace aussi l'enseignant au coeur même de la refondation de l'...
Ces systèmes réduisent en outre les inégalités. Certes, la refondation prendra du temps mais le temps de l'éducation est nécessairement un temps long. La culture de l'école n'est pas celle de l'émotion ou de la précipitation ; elle est celle de la raison et du temps patient et persévérant. L'objectif de la refondation est clair : c'est la réussite de tous les élèves. À travers votre engagement, monsieur le ministre, depuis plusieurs semaines et sur l'ensemble du territoire,
l'école et les élèves sont placés au coeur des préoccupations de l'ensemble des acteurs du système éducatif et je m'en réjouis.
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, alors que l'école depuis la loi Fillon de 2005 était en train de faire sa révolution silencieuse pour permettre la réussite de tous les élèves,
... ne contestons nullement. Mais, disiez-vous, pas question de poser des portes ou des fenêtres, encore moins un toit, ce sera pour plus tard quand les bases seront solides. Et c'est là que nos conceptions divergent car notre école continue d'avancer, avec des difficultés parfois mais aussi avec des réussites formidables, grâce à des enseignants pleinement engagés dans leur noble mission auprès des élèves. Une note de janvier 2013 provenant du Centre d'analyse stratégique du Premier ministre démontre que favoriser le bien-être des élèves est une condition de la réussite éducative. Elle précise qu'aujourd'hui neuf jeunes sur dix se sentent bien à l'école, ce qui est plutôt satisfaisant, mais malheureusement insuffisant pour faire baisser significativement le nombre d'élèves en difficulté à l'entr...
Il constitue une réponse ambitieuse pour chaque élève, je dis bien « pour chaque élève », pas pour 80 % des élèves, pas pour deux Français sur trois, pas pour une élite. Aucun élève ne doit rester au bord de la route !
...toutefois sur notre faim : les modalités du socle seront précisées par décret et son contenu comme son articulation avec les programmes seront au menu du nouveau Conseil supérieur des programmes. Au-delà des trois piliers sur lesquels repose la refondation, qu'ont largement exposés M. le ministre et M. le rapporteur, où sont les innovations de ce projet de loi, celles qui doivent permettre à nos élèves de progresser et de choisir librement leur orientation au cours de leur scolarité ; celles qui doivent contribuer à réduire le nombre de décrocheurs ; celles qui doivent prendre en compte les aptitudes et les aspirations des élèves et de leurs familles ? Monsieur le ministre, je dois vous dire que je n'en ai pas trouvé beaucoup ! S'agit-il de la volonté de scolariser davantage d'enfants de deux...
...nes intentions ne suffisent pas. Encore faut-il savoir à quoi elles correspondent, comment les organiser et comment les articuler. À cet égard, je regrette que vous ayez passé sous silence le triptyque qui prévalait jusque-là pour le primaire : il contenait tout d'abord des contenus d'enseignements fondamentaux clairement identifiés, puis un dispositif d'aide individualisée systématique pour tout élève en difficulté, et enfin un dispositif d'évaluation. De ces trois piliers, vous ne dites rien dans ce projet de loi, pourtant fort bavard sur les belles et grandes déclarations d'intentions et de bons sentiments, que vous avez toutefois eu la sagesse d'alléger un peu en supprimant l'article 3. Nous sommes plus inquiets encore d'apprendre que, tout en augmentant le nombre de professeurs des école...
...veloppés. Deux siècles plus tard, nous sommes enfin en mesure d'exercer la liberté d'expression imaginée par les rédacteurs de l'article xi de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Il est primordial que l'école de la République accompagne ce changement au lieu de le subir. L'article 26 du projet de loi dont nous discutons aujourd'hui préconise une formation progressive des élèves aux outils et aux ressources numériques. Il reste à donner aux enseignants les moyens d'assurer cette formation, en étant eux-mêmes formés et en disposant d'outils adaptés à cet enseignement. C'est pourquoi l'article 55 est particulièrement important. Il vient élargir l'exception pédagogique dont bénéficient les enseignants, en autorisant explicitement l'usage en cours des oeuvres écrites numér...
...Espérer en l'avenir, passer à la suite et penser au redressement du pays, voilà une noble cause, une cause essentielle, une cause que nous devons porter haut et dont nous pouvons être fiers. De l'ambition il en faut, mais c'est aussi de réparation qu'il est question. Notre école, celle qui fait la fierté de la République, est malade. L'école primaire, pourtant décisive, est la moins financée. Un élève sur cinq ne lit pas correctement au début de la sixième. Trop de jeunes quittent le système sans diplôme. Ils ne seront pas protégés et seront durement touchés par un taux de chômage deux fois plus élevé que celui qui affecte les diplômés. Le déterminisme social reste un constat accusateur de carence et d'iniquité de notre système scolaire. Mesdames, messieurs de l'ancienne majorité, aujourd'hui...
...propose. À vrai dire nous l'attendions, avec le sentiment d'une grande urgence. L'ampleur des retards dont souffre l'académie de La Réunion est elle-même un plaidoyer en faveur de cette refondation. Ces retards donnent d'ailleurs la mesure du chemin à parcourir, ne serait-ce qu'au regard des objectifs pédagogiques que la nation fixe à l'école dans ce texte. Ainsi, pour arriver à ce que tous les élèves maîtrisent les compétences de base en français et en mathématiques, les efforts devront être plus importants. À la fin du CE1, le retard des petits Réunionnais est déjà, en effet, de 10 points supérieur à la moyenne nationale. À la fin du CM2, nous partons encore de plus loin. De la même façon, diminuer de moitié la proportion des élèves qui sortent du système scolaire sans qualification demand...
...ctive à refonder l'école de la République. C'est un projet éducatif mais aussi un projet de société. Dans votre discours vous avez parlé de l'agenda de la refondation, qu'il fallait commencer par l'école maternelle et primaire, continuer par le collège et le lycée dans cette loi de programmation, la première du quinquennat. Pourquoi l'école primaire est-elle la priorité ? Parce qu'elle donne à l'élève les bases qui déterminent la suite de sa scolarité. C'est sa paupérisation qui a fait prospérer l'échec et le décrochage scolaires. C'est sa renaissance et sa transformation qui conditionnent la réussite de notre système éducatif. La nouvelle architecture que vous présentez, monsieur le ministre, combine le retour à des fondamentaux de l'école républicaine et l'audace d'une nouvelle organisation...
...manière quelque peu effrayante. Les clés de l'insertion dans notre société, les clés de la compréhension du monde ne sont pas offertes à 20 % de nos concitoyens : ce sont les chiffres du programme international de recherche sur la lecture scolaire qui témoignent qu'à la fin du CM1, au terme de la quatrième année de scolarité obligatoire, nous sommes en deçà de la moyenne européenne. Et ces jeunes élèves sont bientôt de jeunes adultes et ces jeunes adultes, hélas, vont porter le même handicap tout au long de leur vie. Lorsque nous disposons des chiffres des journées de défense et de citoyenneté, anciennes JAPD, on s'aperçoit qu'on a là aussi 20 % de lecteurs inefficaces, avec une régression constatée, de plus en plus forte, sur la compréhension des textes informatiques. Enfin, pour en terminer ...
...ses publiques. En vérité, le problème n'est pas tant le nombre de professeurs que la répartition du travail et ce que vous exigez d'eux par la multiplication des formations, des matières à dispenser et des suivis personnalisés. Parmi le peu de mesures concrètes figurant dans le projet de loi, il est permis de s'interroger sur la pertinence de l'introduction de l'anglais dès le primaire quand nos élèves ont déjà du mal à acquérir une bonne maîtrise orale, écrite et parlée du français. Le problème n'est pas tant la précocité de l'enseignement que sa méthode et le nombre d'heures qui lui sont consacrées. À titre personnel, je me souviens des deux heures d'anglais par semaine dont je bénéficiais au lycée, deux heures largement axées sur l'écrit, en particulier sur l'anglais littéraire, ce qui n'ét...
Car c'est bien de cela qu'il s'agit : utiliser les outils de l'école pour inculquer votre doctrine idéologique (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Au sujet de l'enseignement moral et civique, je lis dans l'étude d'impact qu'il permettra « un apprentissage du respect mutuel entre élèves sans distinction liée au genre ».
Ainsi, l'orientation sexuelle n'aurait rien à voir avec une quelconque prédisposition génétique naturelle, mais serait la simple conséquence des préjugés sociaux et culturels il y a là largement de quoi perturber le bon sens des élèves. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Il suffit de survoler ce projet pour comprendre rapidement votre tendance à vouloir faire de l'école un lieu d'éducation et non plus d'enseignement. Vous cherchez à vous substituer à la cellule familiale potentiellement mal pensante, allant jusqu'à parler de « coéducation » avec les parents. Ainsi ne parlerons-nous plus d'enseignement artistique et c...