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...cessaire à l'accompagnement de nos enfants, démotivant un corps professionnel courageux. Alors même que nous devons, dès le plus jeune âge, et par le biais de l'éducation, envoyer des messages forts d'égalité, de solidarité, de soutien et d'encouragement à nos jeunes, pour que s'installe un vrai climat de confiance et d'entraide entre les générations, vous avez exacerbé les différences entre nos élèves. Vous avez creusé les inégalités entre les enfants les plus adaptés au système scolaire et les décrocheurs. Vous avez supprimé 1 500 postes d'enseignants spécialisés dans le soutien aux élèves en difficulté. Vous avez réduit les moyens alloués aux établissements les plus exposés à l'échec scolaire. C'est le principe d'égalité des chances que vous avez atteint ici. Alors même que le rôle de l'éc...
... banlieue où règne le plus violent des sexismes, à vouloir porter une jupe, et la figure d'autorité bienveillante et respectée que représente cet instituteur de classe unique dans Être et avoir ? Pourtant, c'est à toutes ces réalités concomitantes qu'il nous faut répondre. Je voudrais explorer un premier sujet, le rôle du maître. Tous les films disent l'importance de la relation entre maître et élève et ses conséquences dans l'acquisition des savoirs. Il faut avoir l'âme chevillée au corps et du talent aussi pour que, comme dans L'Esquive, sous l'impulsion de leur professeur de français, des jeunes de banlieue s'approprient Le jeu de l'amour et du hasard de Marivaux, grâce à ce professeur qui exige, ne renonce pas, explore le théâtre dans sa fonction cathartique. Vous avez raison de faire de...
Le Président de la République a souhaité porter une priorité, la jeunesse et l'éducation, à travers la refondation de l'école. C'est un moment important et très attendu par les Français et soyez certain, monsieur le ministre, que nous sommes mobilisés à vos côtés pour réussir cette réforme dans l'intérêt des élèves, donc du pays tout entier. La refondation de l'école, c'est non seulement un projet pour remettre l'éducation nationale, l'école de la République au coeur de nos priorités, mais aussi un projet de société destiné à la transformer, dans l'esprit de justice, d'égalité et de solidarité qui nous anime. C'est une étape majeure que nous entamons aujourd'hui, au service et dans l'intérêt des enfants,...
...ébat serein. L'affrontement partisan n'est pas de mise aujourd'hui, pas plus que ne le seraient les dérobades, car la situation de l'école, vous l'accorderez, n'est pas satisfaisante. Nous savons qu'en dépit de dépenses publiques supérieures à celles d'un grand nombre de nos voisins, les écoliers et les établissements français décrochent dans les classements. Les inégalités se creusent. Certains élèves ignorent pourquoi ils sont en classe, d'autres sont soumis à la violence, et l'absence d'autorité a fini par rendre pénible l'exercice d'une profession pourtant magnifique. Les effectifs enseignants ont augmenté, oui, mais nos pédagogues sont épuisés, et tous souffrent de ce qu'il faut bien appeler un déclassement. Le rappeler, ce n'est pas instruire un procès en responsabilité, et je n'emboît...
... dire. Seule une part d'autonomie permettra de faire évoluer le système de l'intérieur, de traiter localement les situations spécifiques, d'expérimenter sous contrôle et de comparer méthodiquement, jusqu'à faire émerger des solutions nouvelles, de former dans les établissements des équipes soudées, volontaires, autour de véritables projets, et d'impliquer ainsi, concrètement, les familles et les élèves, qui vous font souvent cette même demande. La contestation véhémente de vos projets sur les rythmes scolaires en est l'illustration. Une définition centralisée de l'organisation de la semaine est une erreur, surtout quand plus personne ne comprend le sens d'un projet qui, sous couvert d'alléger la journée, alourdit et désorganise la semaine. C'est à la communauté éducative locale, aux professe...
Cette autonomie, cette innovation, cet apaisement de la vie scolaire, nous devrons les mettre au service de deux exigences. La première est de garantir à tous les élèves la maîtrise des connaissances et compétences fondamentales, à commencer, évidemment, par la lecture, l'écriture et le calcul ; nous sommes aujourd'hui très loin du compte, tout le monde en est d'accord. La seconde exigence sera de préparer chaque élève qui le souhaite à l'exercice d'un métier, en favorisant un véritable parcours technologique et professionnel d'excellence, du CAP au Master. Voi...
... d'abord, ce que la loi fait disparaître de manière, selon moi, regrettable. Vous supprimez le dispositif d'initiation aux métiers en alternance, qui avait pourtant le mérite de répondre à une vraie demande de diversification des parcours à partir de la classe de quatrième. De même, vous supprimez les cycles et l'aide personnalisée qui allaient dans le sens de la prise en compte individuelle de l'élève, de son évolution, de son rythme. La Cour des comptes, dans son rapport thématique sur l'Éducation nationale face à la réussite de tous les élèves, recommandait notamment d'adapter l'organisation scolaire aux besoins des élèves. Écrire que tout élève « en vaut » un autre, comme d'ailleurs tout enseignant en vaut un autre ou tout établissement en vaut un autre, affirme l'égalité mais crée l'inégal...
...é que conforté l'école, d'une école amoindrie dans ses budgets, asséchée dans ses recrutements, affaiblie dans ses prérogatives, d'une école dans la difficulté pour assumer les missions qui lui ont été confiées. De fait, 70 000 emplois ont été supprimés entre 2007 et 2012. La formation des enseignants a été balayée. La France a l'un des plus faibles taux d'encadrement des pays de l'OCDE pour les élèves du primaire, secteur où les dépenses cumulées sont inférieures de 30 % à la moyenne de ces pays. Avec quelles conséquences ? Pour quel résultat ? D'abord, une chute vertigineuse du taux de scolarisation des enfants de moins de trois ans, tombée à 11,6 % en 2011 contre 34 % en 2001, renforçant ainsi les inégalités sociales et territoriales. Ensuite, un effondrement des recrutements des personnel...
...nt été créés pour répondre à l'urgence et les « emplois d'avenir professeurs » sont entrés en vigueur le 1er janvier. Une réforme des rythmes scolaires a été engagée, qui sera mise en oeuvre dès cette année ou, au plus tard, en 2014. Le projet de loi que vous proposez, monsieur le ministre, prolonge et développe cet effort en remplissant un double objectif : élever le niveau de connaissances des élèves et le niveau de compétences des enseignants, et réduire les inégalités. Il réaffirme également la priorité accordée au primaire et à la formation des enseignants. À l'échelle du mandat, ce sont 60 000 emplois nouveaux qui soutiendront la refondation de l'école. Dans ce projet de loi, vous vous engagez à ce que les deux tiers des 21 000 postes d'enseignants titulaires créés pendant le quinquenna...
...ntielle de l'école est d'instruire, c'est-à-dire de transmettre les savoirs fondamentaux. Cet objectif, qui paraît de bon sens, n'est pas toujours allé de soi. Il faudra faire en sorte que les enseignants se l'approprient réellement à travers une conscience claire de cette mission première. Elle inclut que l'on sache inculquer le goût de l'effort et du travail, valeurs structurantes dont tous les élèves ont besoin. Nous approuvons également le deuxième objectif essentiel, celui d'éduquer ; car l'éducation ne se confond pas avec l'instruction. Si l'une et l'autre permettent l'élévation sociale, l'éducation est le complément indispensable de l'instruction en ce qu'elle développe, comme le dit très bien la loi, le jugement et la raison critique. Ce sont là et c'est la caractéristique de notre t...
Huit ans après, la réalité du quotidien des élèves et des enseignants est radicalement différente. Vous, monsieur Goasguen, vous l'ancien membre de l'éducation nationale, votre conservatisme m'émeut, me touche, me fascine.
Je le sais, monsieur le Président. Comment un élève peut-il se sentir bien dans un établissement scolaire, qui doit être un lieu protégé, s'il y a une telle différence entre ce qu'il vit au quotidien et ce qu'il vit à l'école ?
Aujourd'hui, un élève envoie ou consulte à peu près quatre-vingts SMS par jour. Telle est la réalité. Aujourd'hui, un élève regarde plus longtemps un écran d'ordinateur que la télévision.
Aujourd'hui, l'enseignant je l'ai été moi aussi durant des années voit que son savoir-faire est remis en question parce que, en face de lui, il a des élèves qui en savent autant voire plus dans ce domaine. La question des manuels est, elle aussi, fondamentale puisque la manière dont ces ouvrages s'élaborent dans l'enseignement supérieur et dans la recherche, et demain dans le primaire, est en plein changement. Nous avons toutes ces questions devant nous, et si à un moment ou un autre, il n'y a pas une prise de conscience s'agissant de la transitio...
... rythmes scolaires en imposant aux maires de délibérer sur l'année d'application de cette mesure avant le printemps. Vous prévoyez ainsi une enveloppe globale de 250 millions d'euros pour accompagner les communes dans la mise en oeuvre de la réforme, et les municipalités qui auront fait le choix de passer à neuf demi-journées de classe dès la rentrée prochaine toucheront annuellement 50 euros par élève. Mais pour les élus, le compte n'y est pas, sachant que la réforme est évaluée à 150 euros supplémentaires par élève et que le fonds que vous avez annoncé ne sera qu'une aide ponctuelle. Vous promettez la mise en place d'activités péri-éducatives culturelles, artistiques et sportives de qualité afin de réduire les inégalités sociales, mais vous oubliez sciemment de préciser que ces activités pour...
... plus, fait l'objet de concertation. J'en viens plus précisément au projet de loi qui nous occupe aujourd'hui. Ce texte et sa longue annexe concrétisent des mesures annoncées lors de la campagne présidentielle du candidat Hollande. J'évoquerai en premier lieu la création de 60 000 postes sur cinq ans, une fausse bonne nouvelle. Alors que l'éducation nationale comptait, à la rentrée 2011, 550 000 élèves de moins qu'en 1990 pour 35 000 professeurs de plus, vous préférez encore augmenter le nombre d'enseignants plutôt que de revaloriser leurs salaires. Sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, la moitié des économies réalisées par le non-renouvellement d'un fonctionnaire sur deux a été réaffectée à l'augmentation du salaire des jeunes professeurs, qui a enfin atteint 2 000 euros brut par mois. Il f...
dont tout le monde s'accorde à dire qu'ils ne répondaient plus aux enjeux. Vous nous demandez ensuite de supprimer le Haut conseil de l'éducation, que vous souhaitez remplacer par un conseil supérieur des programmes, qui formulerait des propositions sur les enseignements dispensés aux élèves, et par un conseil supérieur d'évaluation du système éducatif. Là encore, on reconnaît votre aptitude à compliquer les choses : pourquoi créer deux nouvelles instances à la place d'un seul organisme qui a pourtant fait ses preuves ? Nous avons voulu, sous l'ancienne législature, que la morale retrouve sa place à l'école, notamment avec le retour des maximes, des sentences et des adages. Ainsi, ...
vous supprimez l'apprentissage junior mis en oeuvre grâce à la loi Cherpion. Pourtant, le dispositif d'initiation aux métiers en alternance le DIMA répondait à une vraie demande de diversification des parcours à partir de la quatrième : pour tous un tronc commun composé des fondamentaux et des langues vivantes, et pendant une partie de la semaine, en fonction des profils et des choix des élèves, la possibilité pour certains d'approfondir les disciplines académiques classiques et pour d'autres d'être initiés au monde professionnel. Autre mesure phare de votre texte : la généralisation de la scolarisation des enfants de moins de trois ans en maternelle. C'est pourtant un sujet qui divise les pédopsychiatres et le corps enseignant.
...aine, de pouvoir compter parmi les députés qui auront travaillé, puis adopté, un texte qui marquera un tournant dans l'histoire de notre école et, je le crois, de notre nation. Cette loi tourne une page douloureuse, celle d'une décennie de destruction méthodique de l'école : les suppressions de postes, le manque de respect pour le métier d'enseignant, la destruction de sa formation, l'abandon des élèves les plus en difficulté. Cette loi tourne même plusieurs pages puisqu'elle engage au préalable des chantiers qui auraient dû, depuis bien longtemps, faire l'objet de l'attention des gouvernements précédents ; je pense notamment à la question des rythmes scolaires. Il était nécessaire, en effet, de revoir l'aménagement du temps scolaire, aujourd'hui inadapté à la réussite des élèves. Tous les spé...
...matique et concret, ce qui intéresse la communauté scolaire. D'autres orateurs l'ont dit avant moi, ce projet de loi qui prétend refonder l'école, après bien d'autres d'ailleurs, réussit au moins, dans la lignée des réformes précédentes du Gouvernement Ayrault, à faire polémique. Ce n'est pas son titre ronflant qui le rendra consensuel auprès des professionnels de l'éducation comme des parents d'élèves que vous avez réussi à faire descendre dans la rue alors même que vous annonciez la création de 60 000 postes dans l'éducation nationale. On ne réforme pas l'école contre l'intérêt des enfants. Mais on ne réforme pas l'école sans les enseignants, sans les parents d'élèves, sans les collectivités territoriales. La question des rythmes scolaires a fait apparaître votre incapacité à mener un dial...