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...e davantage de vigilance. Quelques amendements ont été adoptés en ce sens. Mais il y a, parallèlement, la politique globale du Gouvernement envers la francophonie. Nous avons toutes et tous compris que, bien sûr, nous devons ouvrir nos universités tout en défendant notre langue française. Comme certains d'entre vous, j'interviens à Columbia et je sais que l'on n'est pas toujours aussi à l'aise en anglais qu'en français quand on dispense un cours. Permettez-moi d'ailleurs de vous donner le fond de ma pensée : je trouve, parfois, ridicule que certains enseignants français soient contraints de donner leurs cours en anglais lorsqu'il s'agit de matières spécifiques comme le droit.
J'ai en tête des exemples d'amis qui enseignent dans des grandes écoles et qui, d'une année à l'autre, ont dû dispenser leurs cours de droit dans un anglais qu'ils ne maîtrisaient pas ! Fallait-il inscrire cette mesure dans la loi ? Peut-on ne pas se poser la question de l'ouverture de l'université à l'international, lorsque l'on discute d'un projet de loi relatif à l'enseignement supérieur et à la recherche ? Parce que la loi Toubon de 1994 n'est pas respectée, il faudrait ne pas s'embêter avec ce sujet ? Tel n'est pas ma conception de la loi. Der...
...e recherche et notre innovation technologique. La question du rayonnement de la langue française passe donc également par un apprentissage d'autres langues tout au long de la scolarité. Des individus qui ne maîtrisent pas d'autres langues se renferment automatiquement et ne peuvent pas porter le rayonnement de notre langue et de notre pays. Il ne s'agit donc pas simplement de l'apprentissage de l'anglais.
et ne nous limitons pas simplement à l'anglais, à l'allemand ou aux autres langues européennes ! Enseigner d'autres langues dès l'école élémentaire, c'est donner aux jeunes la chance d'une meilleure scolarité. On le voit chez les enfants bilingues, avec qui, lorsque l'on soutient leur bilinguisme dès la maternelle, on obtient des résultats remarquables. Faire rayonner le français passe donc par l'enseignement d'autres langues à nos enfants, t...
Un peu de cohérence, monsieur le député ! Sur le fond du dossier, il ne faut pas, en premier lieu, confondre la langue et la francophonie. La francophonie en effet ne se résume pas à la langue ; c'est aussi une culture et des valeurs. Un étudiant étranger qui vient étudier en France en repartira, même s'il a étudié en anglais, empreint de la culture française et de nos valeurs, qu'il pourra ensuite diffuser dans son pays d'origine. En second lieu, nous parlons ici d'attirer des étudiants non francophones. Le rapporteur a rappelé les chiffres : aujourd'hui, la majorité de nos étudiants étrangers sont originaires de pays francophones. Si nous voulons participer à la mondialisation de l'enseignement supérieur, il nous f...
Pour attirer les étudiants originaires de ces quatre pays, il est nécessaire que nous dispensions une partie de notre enseignement en anglais. Regardons enfin ce que dit l'article 2. Il parle, d'une part, d'un enseignement partiellement dispensé en langue étrangère, et qui ne concerne, d'autre part, que certains cursus. À aucun moment il n'est question de généraliser l'usage de l'anglais. C'est la raison pour laquelle je soutiens cet article 2, même si je regrette profondément les propos caricaturaux de M. Mandon.
Madame la ministre, mes chers collègues, je dois vous faire une confidence : il m'arrive de donner quelques cours en langue étrangère. Je ne suis pas le seul. Selon l'Institut national des études démographiques, 25 % de nos universitaires donnent des cours en langue étrangère surtout en anglais, mais pas seulement. Je dispense encore quelques cours en français dans les amphithéâtres de la faculté de médecine de Grenoble, et c'est normal. Dans le secret des stages en revanche et lorsque j'accueille dans mon service hospitalier des étudiants suédois, allemands ou argentins, il m'arrive de communiquer avec eux en espagnol ou en anglais, et de leur faire rédiger en anglais des observations...
...éalité qu'une conception mercantile de la langue imaginée pour vendre des cacahuètes. Vous occultez le fait qu'une langue sert aussi à forger des concepts. C'est grave. L'on nous dit que les grandes écoles pratiquent ainsi, mais c'est proprement lamentable. Rendez-vous compte qu'aujourd'hui les chercheurs, pour obtenir des subventions de l'Agence nationale de la recherche, doivent s'y prendre en anglais ! Mais où allons-nous ? Quel est ce peuple qui a honte de sa propre langue, qui n'est pas capable de continuer à forger des concepts comme il l'a fait pendant des siècles, en particulier dans les matières scientifiques, et qui s'en remet totalement à une langue étrangère ? Un peuple qui parle petit à petit une autre langue étrangère est un peuple qui perd son identité et qui appauvrit le système....
...eurs des exemples personnels de programmes mis en place pour attirer les étudiants étrangers en provenance de tel ou tel pays. Dans le même temps, l'on nous cite l'exemple des grandes écoles. M. Le Déaut ne comprend pas, ainsi, pourquoi l'on ne calquerait pas, en la matière, les universités sur le modèle des grandes écoles, sauf que 80 % des écoles de commerce ont basculé en tout ou partie dans l'anglais. Il en va de même des écoles d'ingénieurs. L'on ne peut pas prétendre d'un côté que la mesure sera limitée dans les universités et de l'autre vouloir imiter les grandes écoles qui ont généralisé l'usage de l'anglais. Le vrai sujet est là. Où sont les limites et jusqu'où irons-nous ? L'on nous dit qu'il y aura des exceptions, mais je n'y crois pas un seul instant. Je le répète, non seulement les ...
Nous devons enseigner évidemment l'anglais dans nos universités, nous devons signer des conventions précises pour pouvoir accueillir des étudiants de pays non francophones, mais dans le même temps, nous devons militer en faveur de l'apprentissage d'autres langues que l'anglais pour développer le multilinguisme et le multiculturalisme. Là est le fond du dossier. Nous devons trouver la bonne voie et le bon équilibre et surtout ne pas envoye...
...ité de Versailles de 1919, quand la question des réparations de l'Allemagne aux pays qui ont gagné polluait tout l'entre-deux-guerres. En 1946, lorsque les négociations s'ouvrent entre les États-Unis et la France autour de la question du remboursement de notre dette, les États-Unis acceptent de l'annuler en échange de contreparties. Ils ne demandent pas à l'époque que les films soient diffusés en anglais. En 1939, juste avant la guerre, une loi avait interdit totalement le cinéma américain sur le territoire hexagonal.
Je profite de mon intervention pour le dire, je souhaite que l'apprentissage des langues étrangères en France, notamment de l'anglais, puisse se faire en systématisant la version originale sous-titrée !
...frontements ne sont plus interétatiques la dissuasion nucléaire calme le jeu mais répondent à une stratégie d'influence transnationale. Ce sont les esprits qui sont en cause. Lorsque vous servez la soupe de cette manière à une puissance économique bien supérieure à la nôtre, vous affaiblissez notre compétitivité stricto sensu. Il faut se défaire de l'idée qu'en ayant des cours entièrement en anglais comme dans les grandes écoles, ce qui est parfaitement imbécile ! on va accélérer la compétitivité française. Car pour pénétrer le marché chinois, ce n'est pas avec un sabir que vous allez y arriver, mais en apprenant le chinois, de même que c'est en arabe que vous pénétrerez le monde arabo-musulman, et en espagnol l'Amérique latine. Il y a un moment où il faut savoir dire « non ». Seul l'esc...
Laissez-moi vous donner des exemples de ce qui se passe dans les instances internationales. Lorsque je négocie le bannissement des armes chimiques et que je fais alors des propositions en français, immédiatement le secrétariat se débrouille pour les traduire en anglais tandis que l'on me demande d'intervenir en anglais. Eh bien je dis « non ! » et nous revenons à la langue française. Lorsque le juge grec est arrivé à la Cour de justice des Communautés européennes, il ne parlait pas français. Nos juges lui ont simplement demandé de s'y mettre. Et il s'y est mis ! Étrange, n'est-ce pas ? Voilà ce qui se passe quand on adopte une position ferme ! Lorsqu'on accuei...
Nous avons même dû protester en recevant le gouverneur général de la Banque centrale européenne, car M. Trichet, alors qu'il est français, venait s'exprimer devant le Conseil de l'Europe en anglais,
alors que les deux langues officielles sont le français et l'anglais. De même, il est de plus en plus difficile de trouver des rapports en français, ce qui est aussi le cas aux Nations unies où le français est pourtant langue officielle. Dire que le français est en position de force, c'est être complètement à côté du sujet. J'ajoute que, cette année est un peu particulière puisque la France accueille les Jeux mondiaux de la francophonie.
Il faut donner un signal fort pour montrer à quel point nous sommes attachés à la langue française. Quand nous allons au Québec, nous sommes surpris de voir la mobilisation des Québécois pour défendre la langue française, eux qui se sentent cernés par l'anglais.
Je serai bref, car nous sommes plusieurs à vouloir nous exprimer sur la même problématique. Il s'agit d'encadrer strictement l'introduction d'enseignements dispensés partiellement en anglais et en certaines langues étrangères dans le cadre d'accords internationaux ce qui est déjà prévu par les dispositions Toubon. L'idée est de préciser les conditions dans lesquelles une nouvelle dérogation au principe de l'enseignement en langue française est concevable et surtout de préciser le terme « nature » qui figure dans le texte initial en parlant d'« impératif pédagogique » afin de mettr...
Par ailleurs mais peut-être me suis-je trompé , j'ai cru percevoir des contradictions dans l'argumentation de M. Feltesse. Tantôt l'anglais était extrêmement préjudiciable et il fallait s'en méfier, tantôt la situation actuelle était telle qu'elle était devenue irréversible. Je l'avoue, j'étais un peu perdu ! S'agissant de notre amendement, la volonté, qui nous est commune, est d'encadrer au maximum les conditions dans lesquelles les enseignements dans des langues étrangères pourront se faire pour les étudiants étrangers. Il ne s'ag...