35 interventions trouvées.
Nous ne sommes pas en train de vouloir favoriser ou contraindre une migration à vocation permanente. Le monde change ; les distances ont été réduites par les nouveaux modes de transport. Ne restons pas bloqués sur des concepts d'un autre âge, même si nous utilisons par tradition administrative un vocabulaire cristallisé. Ce n'est plus d'immigration professionnelle et étudiante dont nous devons parler, mais d'échanges. Le monde vit désormais au rythme de la circulation des talents. Lorsque nos universités inscrivent 95 000 étudiants étrangers au niveau licence, 92 000 au niveau master et 25 000 au niveau doctorat, on ne peut que conclure à ce désir d'échanges. Vous le rappeliez, madame la ministre : les efforts n'ont pas été vains, comme l'...
Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, je salue l'initiative d'un débat sur l'immigration professionnelle et étudiante. C'était certes un engagement du Président de la République, mais aussi un souhait du groupe socialiste sous la précédente législature : j'ai ainsi eu l'honneur de défendre des amendements visant à l'organisation d'un tel débat le rapporteur de l'époque peut en témoigner.
sans doute parce qu'il s'agissait d'une proposition qui figurait dans le programme socialiste pour les élections présidentielles. L'immigration ne doit être ni un totem ni un tabou. Un changement de point de vue et d'approche est des plus salutaires sur un sujet qui, depuis quarante ans dans ce pays, est l'objet d'instrumentalisation, de caricatures, de polémiques stériles, de postures et d'impostures, alors qu'un Français sur quatre a un grand-parent étranger et que, d'un recensement à l'autre, on note une étonnante stabilité de la popu...
La volonté du groupe socialiste est de rappeler que le premier atout de notre pays, c'est sa population, dans sa diversité et dans son histoire : dans le temps long, trois quarts des Français ont une origine étrangère ; c'est une force conquérante pour notre pays. Le sujet est aujourd'hui circonscrit à l'immigration professionnelle et étudiante, mais le débat est à la hauteur des enjeux et à la bonne échelle : qu'il s'agisse de la concurrence internationale pour attirer les talents, de la mondialisation des échanges, mais aussi de l'espace de libre circulation européen, il pose la question de l'immigration professionnelle dans des termes singuliers par rapport à d'autres pays compétiteurs. En outre, un déba...
... associant les partenaires concernés à la réflexion partenaires sociaux, monde de la recherche et de l'université, , bien que l'on puisse regretter que le MEDEF n'ait pas consenti à y contribuer. C'est l'occasion pour nous de regarder lucidement un sujet, sur la base d'un rapport bien plus intéressant que les rapports annuels et les tableaux de feu le comité interministériel de contrôle de l'immigration dont toutes les démonstrations se sont révélées fausses. Je me félicite à cet égard de l'existence de deux rapports, celui commandé par le Premier ministre à M. Tuot sur l'intégration et celui de notre collègue Matthias Fekl sur les titres de séjour et le contentieux de l'éloignement. À cet égard, monsieur le ministre, nous attendons la concrétisation des propositions de Matthias Fekl. Votre mét...
Gardons les yeux grands ouverts sur la grande nation, sur le grand avenir, mais aussi sur la permanence de comportements indignes ou délictueux de la part d'employeurs, particuliers ou entreprises, qui peuvent exploiter et sous-déclarer le travail de salariés étrangers. Soyons également attentifs à l'évolution du contexte. En quinze ans, l'Espagne pays d'émigration était devenu un pays d'immigration. Aujourd'hui, on assiste à un renversement de tendance. Au moment où nous entamons ce débat sur l'immigration professionnelle et étudiante, nous devons nous interroger. Les ressortissants européens n'ont pas les mêmes droits au travail et au séjour que les ressortissants extracommunautaires, et malheureusement se posent de façon aiguë des problèmes liés à cette nouvelle réalité. Le rapport est e...
Les partenaires sociaux qui ont contribué au débat ont relevé un biais, à savoir que l'on n'évoquait jamais l'immigration familiale à propos d'immigration professionnelle, une certaine rhétorique conduisant à croire que cette immigration familiale n'est pas une immigration de travail. Or dans la plupart des cas, l'accès est alors direct au marché du travail. Cette réalité est largement occultée, y compris dans le rapport, ce qui pèse sur les termes du débat que nous devrions avoir. Je déplore que vous excluiez ce q...
...reporté trois fois, ce qui laisse planer un doute sur l'intérêt que porte le Gouvernement à cette question. Mais ce débat est aujourd'hui à l'ordre de jour, alors ne le boudons pas. Tout d'abord, je dirai que je suis surpris de voir qu'il n'y a personne à mon extrême gauche, qui a pour habitude d'appeler à une ouverture plus large des frontières, pas plus qu'à mon extrême droite, qui a fait de l'immigration un cheval de bataille.
Bref, les partis extrémistes qui instrumentalisent l'immigration soit dans un sens soit dans un autre, en demandant des papiers pour tous ou pour personne, sont totalement absents à ce stade de nos débats, ce qui est tout de même étonnant peut-être leurs membres nous rejoindront-ils plus tard. Je préciserai ensuite, me tournant vers Sandrine Mazetier qui m'a fait l'amitié de me citer, qu'il s'agit de mon seizième débat sur l'immigration depuis vingt et un a...
... différenciation entre nationaux et internationaux. Il ne sera pas possible d'accroître le nombre d'étudiants étrangers sans que les établissements reçoivent une aide financière, notamment de la part du pays d'origine et des étudiants. J'appelle donc à aller dans le sens d'un traitement des dossiers au cas par cas. Si la France a une longue tradition d'accueil, le développement d'une politique d'immigration étudiante ne doit pas laisser la porte ouverte au tout-venant. Le courage consistera à opérer une sélection des étudiants en fonction du projet d'études et de veiller au sérieux des étudiants chaque année. Votre projet de carte de quatre ans a un côté séduisant et un côté effrayant. Un côté séduisant parce que pour la majorité des étudiants étrangers qui font correctement leur parcours universit...
Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le ministre, nous sommes réunis aujourd'hui afin de débattre devant la représentation nationale de la réalité peu connue de l'immigration professionnelle et étudiante et de déterminer les grandes lignes directrices de l'action publique dans ces domaines. À première vue, ce débat peut sembler plus consensuel que la question de la politique migratoire dans son sens le plus général, qui a bien souvent du mal à échapper aux caricatures et aux anathèmes. En effet, l'objet de nos débats de ce jour est empreint d'une certaine évidence :...
Surtout, nous devons aborder la question de l'immigration professionnelle en lien avec les perspectives d'avenir de l'économie française. Nous devons songer aux moyens de renforcer la compétitivité de la France, de répondre aux difficultés structurelles et conjoncturelles de notre marché du travail, mais aussi de rendre le territoire français plus attractif pour les investisseurs et pour les étudiants qualifiés. Dans cette perspective, l'immigration p...
Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le ministre, chers collègues, je me réjouis, comme d'autres avant moi, que nous puissions débattre dans l'hémicycle d'un thème comme l'immigration professionnelle. Les débats sans vote qui se tiennent au Parlement permettent en effet à la représentation nationale d'approfondir des sujets qui sont cruciaux pour l'avenir de la France. C'est en soi un signe que le climat a changé dans le pays ; mais cela ne signifie pas pour autant, vous le savez, monsieur le ministre, que la politique d'immigration ne fait plus débat. La discussion d'aujour...
...tre au coeur de nos réflexions. Enfin, si nous souhaitons être cohérents dans notre action, il nous faut absolument résoudre le problème de changement de statut pour ceux qui, d'étudiants, deviennent salariés. En rendant trop difficile l'établissement et l'activité sur le territoire français, nous finissons logiquement par tomber du podium des pays accueillant les meilleurs étudiants. Quant à l'immigration professionnelle, elle ne concerne qu'une minorité de la population des migrants dans notre pays : 17 000 personnes tout au plus. Pourtant, l'objectif de 1'immigration choisie était bien d'attirer une immigration professionnelle, fortement qualifiée ou visant à pallier les manques de notre marché du travail. Les dispositions régissant l'immigration professionnelle sont elles aussi marquées par un...
Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le ministre, chers collègues, le débat sur l'immigration passionne la France, même si l'assistance cet après-midi, relativement maigre bien que de grande qualité, pourrait faire penser le contraire ; mais la qualité remplace la quantité, bien évidemment. Souvent traité sur un mode passionnel, parfois hystérique, les uns mettant en avant l'humanisme, les autres le nationalisme, ce débat devait être posé en termes économiques et plus spécifiquement en t...
Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, j'interviens au nom de tout le groupe GDR réuni de part et d'autre de l'Atlantique. Le Gouvernement a fait le choix de mettre à l'ordre du jour ce débat sur l'immigration professionnelle et étudiante, conformément aux engagements pris par le chef de l'État. Le thème de l'immigration est un sujet vaste et complexe, qui suscite parfois craintes et fantasmes de la part de nos concitoyens. Après des années de stigmatisation de l'immigré par la droite,
il était souhaitable d'avoir un débat serein et apaisé sur cette question. Pour autant, je m'interroge sur les termes du débat proposé. Doit-on limiter la discussion parlementaire à l'immigration professionnelle et étudiante, alors que celle-ci ne représente qu'une part très minoritaire de l'immigration ? Pourquoi ce débat fait-il l'impasse sur les sujets qui fâchent, à savoir le traitement de l'immigration familiale ou la régularisation des personnes en situation irrégulière ? Nous le voyons chaque semaine dans nos permanences parlementaires, la politique migratoire de la France n'a pa...
On se souvient évidemment du débat nauséabond sur l'identité nationale, de la hausse des expulsions ou de la diminution drastique du nombre de naturalisations. Vous avez critiqué cette politique avec véhémence lorsque vous étiez dans l'opposition. Les députés du groupe GDR attendent désormais que vous joigniez les actes à la parole. J'en viens à la question plus spécifique de l'immigration professionnelle et étudiante. Un premier constat s'impose : la France est l'un des pays de l'OCDE où l'immigration professionnelle est la plus faible. Seulement 25 000 personnes sont admises au séjour chaque année en France pour motif professionnel. À titre d'exemple, l'Autriche a accueilli 55 000 travailleurs étrangers en 2010 et le Canada pas moins de 182 000 personnes. Comment expliquer cette...
...ir une promesse d'embauche de la part d'un employeur, mais en plus satisfaire un certain nombre de conditions extrêmement restrictives. Autant dire qu'on inflige un parcours du combattant aux immigrés, ce qui est particulièrement injuste quand on sait que des emplois restent vacants dans de nombreux secteurs d'activité, comme le bâtiment, la restauration ou le secteur médico-social. Concernant l'immigration étudiante, la France est certes une destination plutôt recherchée par les étrangers, avec 260 000 étudiants accueillis en 2010, mais il est possible et souhaitable de faire plus et mieux pour favoriser l'accueil des étudiants étrangers. Dans la Caraïbe, par exemple, on peut regretter l'absence de politique offensive de coopération : la France n'utilise pas assez la présence de l'université des A...
...e dois signaler que leur accueil est souvent difficile et sujet à caution dans les écoles spécialisées de Belgique, mais aussi, malheureusement, de France. Et je veux dénoncer ce fait qui va jusqu'au harcèlement moral et à des humiliations en tous genres. C'est extrêmement grave ! À la suite du débat que nous avons aujourd'hui, viendra en discussion à l'Assemblée nationale un projet de loi sur 1'immigration dont nous attendons beaucoup. Certes, le Gouvernement a défait dès son arrivée quelques-unes des mesures les plus détestables mises en oeuvre par la droite la droite la plus réactionnaire.