Vous devez être identifié pour donner une opinion sur cet élement
67 interventions trouvées.
Madame la présidente, monsieur le ministre de l’éducation nationale, monsieur le président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, mes chers collègues, la proposition de loi présentée par le groupe UMP dont nous allons débattre ce matin est née d’un constat simple : la réforme des rythmes scolaires, déjà mal engagée, tourne aujourd’hui au fiasco.
Quant aux instituteurs, si 80 % d’entre eux estiment que les rythmes scolaires doivent effectivement être revus, seuls 6 % – j’ai bien dit : 6 % – approuvent la réforme des rythmes scolaires telle qu’elle a été conçue. Si l’on regarde du côté des maires, la réforme n’est pas davantage appréciée. On nous dit que, d’après l’enquête lancée par l’Association des maires de France, 80 % des communes qui ont expérimenté la réforme se déclarent plutôt satisfaites. Mais ...
...our, parce qu’elle constitue la solution. Comme vous le savez, des responsables de la précédente majorité avaient eux-mêmes eu l’occasion de dire le bien qu’ils pensaient d’une organisation de la semaine scolaire sur quatre jours et demi. Nous ne pensons pas qu’il y ait là matière à clivage partisan. Je vous rappelle également que, sous la précédente législature, un rapport d’information sur les rythmes scolaires, rédigé par un rapporteur de la majorité et un autre de l’opposition, avait été adopté à l’unanimité. Ce rapport préconisait, entre autres choses, de repenser le calendrier sur l’ensemble de l’année scolaire,…
...e-même ancien ministre de l’enseignement scolaire, estimait ainsi qu’une telle décision nécessitait « de la concertation », ajoutant : « Je pense que la journée d’une passation de pouvoir n’est pas le moment de faire des annonces ». Quelle remarque prémonitoire car, dix-huit mois après, où en sommes-nous ? Moins de 4 000 communes ont choisi d’adopter dès la rentrée de septembre 2013 les nouveaux rythmes scolaires, ce qui ne représente que 17 % des municipalités qui scolarisent des élèves de l’école publique et revient à dire que 83 % des communes ne se sont pas lancées dans cette réforme, non pas, monsieur le ministre, par mauvaise volonté, mais parce qu’elles ne savent pas, concrètement, comment la mettre en oeuvre. Lorsque l’Association des maires de France interroge ces 3 900 communes, seul...
... d’abord d’un défaut de méthode. Elle est pensée d’une manière trop uniforme, trop centralisatrice, sans concertation suffisante. Négliger la diversité des situations conduit à créer une école à deux vitesses, celle des communes dotées de moyens importants et celle des communes, beaucoup plus nombreuses, qui ne disposent ni des ressources ni de l’expérience nécessaire pour introduire les nouveaux rythmes scolaires. Par ailleurs, cette réforme ne pense pas le calendrier scolaire dans son ensemble, elle ne s’adresse pas en priorité aux élèves en difficulté. Enfin, le financement pose un problème réel car l’implication financière des communes n’a pas été évaluée. Le fonds d’amorçage n’apporte qu’une réponse partielle et largement insuffisante par rapport aux réels besoins de financement. Il n’est ...
...s écoles ferment aujourd’hui, et le mouvement a été largement suivi. Tout le monde devrait se retrouver derrière cette proposition de loi, finalement fort mesurée, puisqu’elle vise simplement sur le fond à amender un texte qui a suscité un rejet quasi unanime. Quelque chose s’est bloqué dans le processus qui mène de l’idée à sa réalisation, et qui concerne dans le cas d’espèce l’aménagement des rythmes scolaires. Il faudrait être aveugle et sourd pour ne pas s’en apercevoir, dès lors toutefois que l’on a quelque attache concrète dans son territoire d’élection, car aucun n’y échappe sauf vous, monsieur le ministre. Les syndicats, les parents d’élèves, la grande majorité des enseignants et le personnel municipal, notamment les animateurs, sont vent debout, partout où le choix est encore possibl...
Qu’est-ce qu’un progrès en politique ? Ce n’est pas une idée, aussi séduisante soit-elle. Et celle qui a prévalu à la modification des rythmes scolaires séduisait d’emblée le plus grand nombre. Mais le progrès n’est pas possible sans la méthode qui la rend réalisable. Eh bien, le hiatus entre l’un et l’autre vient de ce qu’une idée a priori progressiste a été anéantie par votre méthode ! Quand comprendrez-vous, chers collègues de la majorité, que vous n’avez pas la science infuse et que sur tous les sujets de société ou qui ont à voir...
et au souhait de leur donner accès, indépendamment de leur niveau de ressources et de leur lieu d’habitation, à des activités différentes, sportives, culturelles ou de toute autre nature. En complétant la refondation de l’école, les nouveaux rythmes élargissent le champ des possibles pour faire autrement : en ouvrant l’école sur son environnement, en décloisonnant les temps scolaires et périscolaires et en autorisant les innovations pédagogiques. C’est une avancée indéniable vers l’éducation partagée.
La loi a créé un magnifique outil pour organiser la concertation : les projets éducatifs de territoire, qui constituent la première étape vers la coconstruction des politiques éducatives. Maires, équipes pédagogiques, Éducation nationale, associations sportives, culturelles et de l’éducation populaire, parents, secteur médico-social : tout le monde doit se retrouver afin de définir ensemble le rythme le plus approprié pour mener les activités choisies et adaptées à chaque école.
Je rappelle en outre que l’enquête de l’Association des maires de France nuance le poids financier de la réforme, qu’ont dénoncé certains de nos collègues de l’opposition. Rappelons également que, selon cette enquête, plus de 80 % des communes ayant appliqué la réforme des rythmes sont satisfaites. En conclusion, vous l’aurez compris, nous nous opposons fermement à cette proposition de loi…
Les 80 000 destructions de postes, la suppression de la formation des enseignants ou encore les nombreuses fermetures de classe n’en sont que quelques exemples. Comme je l’ai déjà dit, voir les mêmes personnes qui ont soutenu ces agissements prendre aujourd’hui la tête de la contestation des nouveaux rythmes ne me semble ni légitime, ni sérieux. Au lieu d’agir en politiciens, les législateurs devraient se concentrer sur les prochains chantiers à mener.
Voudriez-vous vous aligner sur le rythme des écoles coréennes et faire travailler nos enfants de sept heures à vingt-deux heures ?
Il faut en finir avec l’école comme lieu d’apprentissage de la compétition, alors qu’elle devrait être un lieu de coopération, un lieu d’éducation pour toutes et tous, un lieu qui n’exclut personne et qui propose des pédagogies et des méthodes adaptées aux besoins de chacun. Pour redonner sens à l’éducation, il est grand temps de sortir de cette querelle politicienne des rythmes pour s’atteler aux prochains chantiers que sont la réforme du collège, celle des programmes, le métier d’enseignant ou encore l’éducation prioritaire. C’est là notre devoir, en tant que législateur : être ambitieux pour nos enfants !
… en laissant aux maires le libre choix concernant les rythmes scolaires dans l’enseignement du premier degré !
Je vous remercie. Ces deux articles de loi, disais-je, abordaient donc la question des rythmes scolaires.
Ce n’est pas par idéologie que nous avons approuvé la modification des rythmes scolaires,,
Il faudra d’ailleurs que nous débattions un jour de ce que signifie le terme « concertation » : imposer la modification des rythmes scolaires par décret et sans discuter avec quiconque…