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Je ne veux pas entrer dans la polémique car nos débats se déroulent dans un bon climat, mais je veux tout de même rappeler que la situation est celle que vous avez créée ! Les auto-entrepreneurs avaient peur pour leur avenir, et les artisans étaient très remontés contre eux, et même contre vous. Nous avons réussi à trouver un équilibre, mais cela vous ennuie de le reconnaître.
De deux choses l’une : soit ce difficile équilibre, accepté par les fédérations d’auto-entrepreneurs et par la majorité des organisations d’artisans, vous gêne, soit vous l’approuvez, et il faut alors s’y tenir. La réflexion globale a été menée par la ministre lors des différentes concertations, puis prolongée dans le cadre de la mission Grandguillaume. Je ne vois pas en quoi cela pose problème. Pour avoir mené, comme rapporteur, un certain nombre d’auditions, je me rends compte que nous avons trouvé un équilibre fragile et j’essaie de main...
…et de relancer les conflits qui ont pu opposer, à une époque, les auto-entrepreneurs et les artisans. Nous avons trouvé un consensus, un point d’équilibre : nous devons nous y tenir, dans l’intérêt des micro-entrepreneurs comme des artisans.
...aites ne contribue pas à la sérénité de nos débats. S’agissant de l’amendement no 2, je veux bien entendre vos arguments – vous voyez, je suis plus ouvert que vous ne le croyez. Mais l’amendement no 3 est sage et modeste : il consiste simplement à indexer le plafond du chiffre d’affaires des auto-entrepreneurs sur l’inflation. Vous pouvez dire ce que vous voulez aux chambres des métiers et de l’artisanat : je n’ai peur d’aucun lobby, qu’il s’agisse des chambres des métiers, des fédérations du bâtiment ou de la CAPEB. Un parlementaire éclairé se doit d’écouter les lobbies, mais de prendre ses décisions uniquement selon sa conscience.
Monsieur le rapporteur, vous n’allez quand même pas prétendre que c’est nous qui sommes responsables de cette situation ! Qui a suscité la fronde des « poussins » ? Qui a voulu monter les artisans et les auto-entrepreneurs les uns contre les autres ? Je suis désolé d’entrer dans ce débat, mais vous l’avez provoqué : je suis donc obligé de vous répondre. Franchement, c’est un peu fort de café de nous imputer la responsabilité de cette situation ! Enfin, monsieur le rapporteur, je veux vous répondre au sujet de l’équilibre. Contrairement à vous, nous ne sommes absolument pas gênés d’affirm...
...alement salué l’esprit d’ouverture de la ministre. Vous ne me ferez donc pas ce coup-là ! Nous sommes donc arrivés à un équilibre : tant mieux ! Mais je veux rappeler l’historique. Vous le savez comme moi : à un moment donné, nous avons connu une situation plutôt délicate, compliquée, à laquelle nous avons essayé de remédier ensemble, dans l’intérêt des entreprises, des auto-entrepreneurs et des artisans de notre pays.
C’est sous la pression de ces auto-entrepreneurs que vous avez recherché cet équilibre, et c’est une bonne chose. Bravo et merci de consacrer le statut de l’auto-entrepreneur ! Bravo et merci d’avoir travaillé, avec nous – parce que, contrairement à ce que vous dites, nous avions déjà avancé dans cette voie –, à trouver cet équilibre entre les artisans et les auto-entrepreneurs ! On a parfois focalisé le débat sur le secteur du bâtiment, mais il faut savoir que seuls 12 % des auto-entrepreneurs travaillent dans ce secteur, et qu’ils ne représentent que 1 % du chiffre d’affaires total des artisans employant moins de cinq salariés. On s’est focalisé sur ce sujet, alors que les auto-entrepreneurs exercent leur activité dans quantité d’autres sec...
...te, qui a été réécrit en commission et dans l’hémicycle : cet argument n’est donc pas valable. En revanche, il me semble que l’amendement no 3 peut tout à fait être retenu. On ne peut pas dire que cet amendement, qui permet de tenir compte de l’inflation pour faire évoluer le plafond du chiffre d’affaires, fasse bouger les lignes au point de déstabiliser les relations entre auto-entrepreneurs et artisans et de bouleverser cet équilibre. Il modifie les choses à la marge, en proposant une évolution qui me semble de bon sens. C’est pourquoi je le voterai.
..., nous voyons beaucoup de sociétés qui sont les sous-traitants uniques de constructeurs automobiles, sans qu’il y ait pour autant de lien de subordination. Voilà le sens de la mesure que nous avons prise : nous ne voulions pas rendre possible la requalification d’un contrat de sous-traitance. J’en reviens à mon amendement. Ici, la situation est différente. Imaginons qu’un salarié, employé par un artisan ou une entreprise quelconque, exerce son métier par ailleurs, le week-end par exemple, en qualité d’auto-entrepreneur : il livrerait, en quelque sorte, une concurrence déloyale à son employeur. Le présent amendement vise donc à interdire une telle situation. Il s’agit aussi d’éviter qu’un artisan ou une entreprise puisse imposer à son salarié d’avoir un autre statut en parallèle pour effectuer ce...
Vous me permettrez d’en douter, monsieur le président de la commission, car ces cas existent. Je veux cependant lever un malentendu. Nous parlons du cas d’un salarié d’une entreprise qui ferait de la concurrence déloyale sur une autre clientèle, sans doute plus restreinte. Il est du reste très difficile de démontrer dans ces cas précis l’aspect déloyal. Un petit artisan ne va pas attaquer son salarié, il n’en a souvent pas les moyens. L’interdiction que nous proposons aurait un impact plus fort. Quoi qu’il en soit, je maintiens l’amendement.
Cet amendement vise à permettre aux professions artisanales, industrielles et commerciales ainsi qu’aux professions libérales de procéder elles-mêmes au calcul de leurs cotisations et contributions sociales. Cela répond à un objectif de simplification majeure du RSI. Les professionnels pourront ainsi confier, s’ils le souhaitent, le calcul de leurs cotisations au régime social des indépendants, les professions libérales pouvant faire appel à l’URSSAF...
...ée et actuelle du RSI, notamment le recoupement des tâches de certains organismes sociaux et donc leur possible mutualisation. C’est un sujet qu’il faudra traiter, y compris du point de vue de l’entrepreneur individuel unique. Aujourd’hui, j’émettrai un avis défavorable, même si je considère que l’auto-liquidation est une solution d’avenir qui constituerait un pas supplémentaire, attendu par les artisans.