Intervention de Thierry Lavoux

Réunion du 5 juillet 2016 à 16h15
Commission des affaires européennes

Thierry Lavoux, président du Plan bleu :

Il faut se rappeler que la convention de Barcelone n'est pas seulement un Accord multilatéral sur l'environnement (AME) ; c'est aussi un cadre de concertation étatique. Cela ne fonctionne pas si mal, mais l'on peut se demander si la voix de la France est suffisamment entendue dans le cadre de cette convention. Puisqu'en dehors des biennium il ne se passe pas grand-chose, peut-être la France pourrait-elle prendre des initiatives avec d'autres grands pays de la rive nord, dans le cadre de l'Union européenne, pour promouvoir l'approche écosystémique, notamment. À cet égard, la communauté scientifique de la rive nord doit aider celle de la rive sud. Il est en effet frappant de comparer les budgets de recherche-développement des vingt-et-un pays parties à la convention… Au-delà du multilatéralisme, qu'il faut maintenir et accroître, il serait intéressant de favoriser la coopération décentralisée, qui n'est pas suffisamment développée. Des initiatives existent, entre villes, départements, universités, entreprises, mais la France doit faire un effort pour encourager les investissements privés dans ce domaine.

Enfin, la rive sud est en état de déshérence : la Syrie n'est pas venue à la COP19. La représentation est donc très faible, et elle est exclusivement le fait des ministères de l'environnement. Il ne s'agit pas de les mépriser, mais il faut maintenir à tout prix la visibilité des structures environnementales dans les pays dont la situation économique et politique est extrêmement difficile. Des initiatives doivent donc être prises, réunions ou échanges d'expériences, notamment dans le cadre de la coopération décentralisée, mais pas uniquement. Il faut faire preuve d'imagination et d'innovation politique pour améliorer la gouvernance.

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