En effet… Et donc, nous les maintiendrons jusqu'au bout.
Plus généralement, la maîtrise des coûts de soutien impose de ne pas se limiter à la simple application des plans recommandés d'entretien des constructeurs. À la différence des maîtres d'oeuvre industriels, le SIAé n'a aucun intérêt économique à vendre du neuf. Il cherche par conséquent continûment à réparer plutôt qu'à remplacer et à optimiser les opérations de maintenance pour réduire les coûts. Sur les moteurs dont le prix des pièces était très élevé, les dépenses que chaque année le SIAé permet ainsi d'éviter sont de l'ordre d'une douzaine de millions d'euros par an. Et, chaque année, nous mettons de nouvelles idées sur la table. Il est pour cela nécessaire de disposer de bureaux d'études solides pour pouvoir discuter avec l'autorité technique de la DGA mais aussi avec les industriels constructeurs, qu'il faut convaincre que l'on peut réparer plutôt que remplacer. Il y faut une certaine détermination.
Au SIAé, ce souci de réduire les coûts de soutien relève d'une culture d'entreprise profondément ancrée dans l'esprit des personnels. Cela est particulièrement sensible lorsque les matériels atteignent la seconde moitié de leur cycle de vie, qu'ils commencent à vieillir, d'autant qu'ils ont souvent été utilisés en opération – donc ils vieillissent un peu plus vite. Il peut même arriver que certains produits vieillissants cessent d'intéresser réellement les constructeurs – pensez à la vénérable Alouette III.
Je terminerai en évoquant les valeurs du service. Nous sommes par essence un acteur public et un élément de l'appareil de défense au service de la défense. À l'exception de l'Alpha-Jet, tous les aéronefs sur lesquels nous intervenons sont projetés en opérations. Nous sommes industriels avec tout ce que cela comporte de valeurs : planification, méthode, coûts, pointages. Interrogez les personnels dans les ateliers ou dans les bureaux d'études, ils ne vous parleront jamais de budget, mais vous expliqueront toujours, chacun à leur manière, qu'ils réparent pour moins cher et permettent la prolongation des matériels dans de meilleures conditions que ne le ferait l'industrie privée. Au sein de notre appareil de défense, nous sommes atypiques. Nous avons tous conscience que notre survie comme industriel au service de l'État réside dans notre performance industrielle et dans l'obtention des moyens de cette performance.
Cette survie, ce n'est pas celle d'une entité qui chercherait à exister pour elle-même. C'est celle d'un outil d'autonomie de l'État. Voilà quels sont les mécanismes qui gouvernent l'activité du service.