Monsieur le Premier ministre, la mobilisation est forte pour refuser la fermeture d’Alstom-Belfort, qui serait un témoignage supplémentaire de la défaillance de l’État en termes de stratégie industrielle.
Le carnet de commandes d’Alstom, troisième constructeur mondial, s’établit à 30,6 milliards d’euros et la société a distribué 3,2 milliards de dividendes. Rien ne justifie donc une telle fermeture, la mise au chômage des salariés concernés ni les menaces qui pèsent sur l’avenir de tous les sites d’un groupe dont les actionnaires rêvent d’une entreprise sans usines, reportant sur ses équipementiers les risques et les coûts. Tout plaide au contraire en faveur de l’essor d’une véritable filière ferroviaire dont Alstom, au côté de Bombardier, est un élément clé pour affronter un marché mondial qui va croître de 2,7 % d’ici 2019.
Il est temps que l’État honore son engagement de 2009 prévoyant la production de mille rames de TER – on n’en est qu’à 218. La France a besoin d’un pôle public ferroviaire autour d’Alstom au capital duquel l’État devrait augmenter sa participation pour peser davantage sur ses décisions, d’autant que l’inconsistance de la prestation du président-directeur général du groupe, hier, devant la commission des affaires économiques, renforce toutes les craintes. Il faut accélérer la fabrication du TGV du futur, relancer le fret ferroviaire et la commande publique, rompre avec l’austérité imposée aux collectivités et redonner à la SNCF les moyens de renouveler un parc vieillissant.
Quelles dispositions allez-vous prendre d’urgence pour remettre le ferroviaire sur la bonne voie ?