Monsieur le ministre, vous avez évoqué la cohérence et la clarté qui ressortaient à Bratislava. Pour ma part, je n'ai pas l'impression que cela ait été un sommet très réussi.
J'espère que l'on ne va pas maintenir aux Britanniques le passeport nécessaire aux services financiers. Quant à la situation à Calais, je voudrais que l'on cesse d'aider le Royaume-Uni à tenir ses frontières et qu'il les assure lui-même.
En somme, tout le calendrier dépend du Royaume-Uni, puisque c'est lui qui choisit quand appliquer l'article 50. J'imagine aussi très bien qu'une fois l'article 50 enclenché, il sache obtenir une prolongation du délai de deux ans fixé par celui-ci. J'en conçois une inquiétude énorme pour les élections au Parlement européen de 2019. Car j'espère que nous n'aurons plus de députés britanniques au cours de la prochaine législature du Parlement européen.
Lorsque le Royaume-Uni est entré dans ce qui était alors les Communautés européennes, il y eut un référendum consultatif, suivi d'un vote de la Chambre des Communes dans le même sens. Moi qui suis à moitié britannique, je suis choqué que la décision de sortir de l'Union européenne puisse être prise sans accord de la Chambre des Communes.
Quant au chèque britannique, que devient-il ? Nous n'allons pas continuer à l'appliquer ? Il devrait tomber de soi, ce me semble.
L'issue de ce référendum devrait avoir pour conséquence le renforcement immédiat de la zone euro. Or nous ne répondons pas assez vite et assez fort à ce défi, faute d'animer suffisamment le couple franco-allemand. Il faut un président de la zone euro, ainsi que des politiques nouvelles dans le domaine industriel et énergétique. Ce serait la meilleure réponse à donner.
Au cours d'un déplacement que nous avons effectué en Grande-Bretagne, nous avons souvent entendu de nos interlocuteurs qu'ils n'avaient pas cru à la création de l'union monétaire, mais qu'ils devaient constater qu'elle existe désormais bel et bien. Les Vingt-sept devraient répondre de la même manière aujourd'hui à l'euroscepticisme britannique.