Mon inquiétude vient de la perception par l'opinion publique de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Certains rêvent de voir la France suivre le même chemin en posant la question de son appartenance à l'Union européenne. Pour beaucoup de Français, la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne est déjà effective… Je regrette que le processus en cours ne soit pas davantage vulgarisé, ni par la presse, ni par des prises de position nationales, ni même par nos eurodéputés, très discrets sur le sujet.
Ayant un pied à la fois en France et en Italie, je m'aperçois que c'est tout le contraire qui se passe dans ce pays : le président du Conseil Matteo Renzi, et même le président de la République, malgré son statut particulier, évoquent la question, tout comme les eurodéputés italiens, comme je m'en aperçois en lisant quotidiennement La Stampa.
En France, une sortie de l'Union européenne est perçue comme ne provoquant aucune catastrophe, ni pour le pays concerné, ni pour l'organisation elle-même. Même le risque lié aux devises est méconnu, malgré l'effondrement de la livre sterling, qui paraît avoir atteint un plancher. Je voudrais qu'il y eût plus de prises de parole et une meilleure prise de conscience. Car il ne faudrait pas que cet enjeu soit biaisé par une méconnaissance complète de la situation. Si vous faites une recherche sur internet au sujet de la chute de la livre sterling, sur les trois derniers mois, vous ne trouverez que trois occurrences, contre 450 pour la presse italienne… Il me semble que le Gouvernement devrait s'exprimer davantage.
Sur le fond, comme l'a dit la présidente Élisabeth Guigou, il faudra éviter d'accorder in fine un statut dérogatoire au Royaume-Uni une fois dehors, après lui en avoir accordé un quand il était au-dedans. Cela décrédibiliserait définitivement l'Union européenne au niveau national.